Myth busters : l’open source

Introduction en douceur

J’ai baigné dans l’univers Microsoft depuis ma plus tendre enfance, mais régulièrement à chaque solstice d’été, je tente de comprendre l’open source. En tant que débutant dans le domaine, j’ai une vision sans doute un peu bâtarde, mais j’avais envie de la partager. Bien entendu tout ce qui suit est subjectif, et je ne vous en voudrai pas de tenter de me remettre dans le droit chemin (ou un autre).

Tout d’abord, un petit paragraphe pour présenter l’open-source au profane.
Il s’agit d’une vision du développement informatique qui peut paraître utopique et qui consiste à dire : « ce que je fais, je le partage avec le monde et s’il prend au monde l’envie d’améliorer ma trouvaille, qu’il le fasse et partage ! ».
L’encyclopédie libre en ligne Wikipedia repose sur ce modèle. Le moteur de wiki est partagé et je l’ai moi-même utilisé pour le wiki de notre boite. C’est gratos et j’ai accès au code. Il existe même des modules complémentaires (développés avec plus ou moins d’élégance).

Quand l’open source devient un concurrent sérieux

Le serveur web le plus utilisé aujourd’hui est libre, il s’agit d' »Apache ».

 

Evolution des serveurs webs depuis la sortie d'Apache en avril 1995 jusqu'en 2007.

 

Apache prend la tête dés 1996, non pas parce qu’il est plus performant que d’autres, mais sans doute parce qu’il est gratos. Il ne faut pas se leurrer, un hébergeur comme Free ne survivrait pas longtemps s’il devait payer des licences Microsoft.

Le bio

Pour vous expliquer mon sentiment actuel à l’égard du free, prenons l’exemple du bio. Longtemps, de petits artisans ont tenté de promouvoir l’agriculture biologique. Ce n’était pas évident car faire pousser une betterave sans engrais chimique, c’est long, moins facile, le rendement est plus faible et le légume ne répond peut être plus aux normes des grandes surfaces. Il faut donc se faire son propre canal de distribution : disons les marchés.
Pour l’exemple, on peut dire que c’est ce qui s’est passé avec Linux. Des gens motivés ont donné de leur temps pour forger un système d’exploitation alternatif viable et qui est reconnu aujourd’hui. De simples artisans ont oeuvré pour un monde meilleur.

Et le faux bio

Depuis les années 2000, le Bio est à la mode ! Au vu de l’augmentation de la demande, des enseignes toutes vertes sont apparues et le monde « civilisé » ne jure plus que par l’agriculture biologique ! Je pense par exemple à Naturalia qui, sous prétexte de qualité, vend ses produits bien chers. Mais on accepte, si c’est pour mieux manger.
Aujourd’hui, c’est pareil pour les produits open-source. Ils bénéficient d’une aura de sainteté et des entreprises tout ce qu’il y a de plus capitalistes les « encadrent » (voir LibreOffice, un OpenOffice avec moins d’Oracle). Pourquoi ? Parce qu’un produit qui ne coûte rien à l’achat nécessite souvent une prestation associée, ce que j’aime appeler le coût caché.
Cette prestation peut s’assimiler à du développement sur mesure. Et si le produit possède une faible communauté, l’assistance des experts se fait encore plus coûteuse.

Vous me direz, qu’il faut bien vivre. Ok, mais c’est un peu hypocrite de simplement déporter le coût.

Le faux bio en action

J’ai lu de ci de là que de toute façon, le coût d’utilisation d’un logiciel libre reste inférieur à celui d’un progiciel payant. Je ne commente pas, mais je veux vous prouver que ce n’est pas systématique et que c’est très difficile à déterminer.
Sans pouvoir entrer dans les détails, je peux vous parler d’un Intranet SharePoint en train d’être remplacé par un produit open-source. Ce dernier possède deux avantages : il est libre (synonyme de « gratuit » pour un dirigeant) et il a bonne presse auprès de nos patrons. Le projet est donc lancé, l’Intranet sera une agrégation de modules de recherche, de workflows & co. Cette agrégation et la mise en place a consommé des centaines de journées de développeurs. Là où l’intégration d’un portail SharePoint se fait un setup. Sans compter ce que j’entends sur la fiabilité du nouvel Intranet.

Ok, c’est sans doute caricatural, je ne ferai pas la promo de SharePoint qui a aussi son lot de défauts, mais je veux commencer à montrer que dans ce domaine aussi, tout est en nuances.

Un disciple prône toujours la bonne parole de son Dieu.

Si j’ai eu envie d’apporter ces nuances, c’est parce que si j’aime le principe de l’open source, je n’aime pas vraiment la publicité mensongère qui gravite autour. J’ai identifié plusieurs promoteurs du libre :

  • Les intégristes qui ne peuvent pas voir Microsoft en peinture et qui font de l’ASCII art sous VI. Ceux qui me font souvent : « mais si, la ligne de commande c’est vachement plus rapide ! » suivi d’un « Euh, attends, on va chercher la commande sur internet, merde, faut configurer le proxy, rrhaaaa, c’est pas compatible ISA Server ».
  • Les commerciaux de boites d’intégrations de produits open-source : « mais puisqu’on vous dit que c’est gratuiiiiiiiit ! », les instigateurs du « faux bio ». Pensez au Bio de Madone.
  • Les objectifs, je n’en connais pas. Tout le monde est acquis à une cause 🙂

Les deux premiers ont tendance à m’énerver à peu près autant que Steve Jobs (le VRP hors pair d’Apple) ou les publicités agressives de Microsoft (Open Office, Windows Phone).

Quand utiliser du free ?

Loin de moi l’idée de même oser vous conseiller ! L’open source et le commercial ont tous deux des défauts et qualités. A mon avis, le type de licence n’est qu’un élément à considérer avec la qualité, l’usage, l’environnement, etc.

De mon expérience, cette question trouve sa réponse en fonction du feeling du dirigeant qui s’érige en expert informatique : « On utilisera ça ! Les voisins l’ont, 01 Informatique en parle, c’est vachement mieux ! » Et cette situation se répète sans cesse grâce au jeu des chaises musicales de la direction. Les choix politiques ne sont pas forcément corrélés aux vrais besoins. Je ne suis pas certain que les produits soient même étudiés pour ce qu’ils sont.

Pour rester sur l’exemple de Wikipedia, si nous l’avons choisi, ce n’est pas parce qu’il est libre, c’est parce que c’est un produit éprouvé et réputé fiable qui correspondait à nos critères (la gratuité en était un). A contrario, on me demande en ce moment d’étudier un système de gestion de documents, parmi quatre « libres » imposés par la direction. Alors certes, ça marche bien chez le voisin, mais peut être que lui n’est pas entièrement équipé Microsoft et peut être que la décision aurait pu prendre en considération l’avis des galériens qui vont devoir la subir ?

J’ai fait quelques recherches et il m’est encore difficile de trouver le vrai parmi tous les mensonges proférés par les commerciaux de progiciels et les fanatiques de pingouins. Si vous choisissez un produit libre, faites le pour une bonne raison. Parce que le free vous apporte quelque chose, ou simplement parce que le produit est bon. Pas parce que c’est du free ! C’est valide aussi pour les produits Microsoft et compagnie.
Je vais essayer de garder ce paragraphe à l’esprit.

16 réflexions sur « Myth busters : l’open source »

  1. Belle prose ! Je suis d’accord avec toi.

    Par exemple, pour les téléphones, je préfère Android plutôt que iPhone ou Windows Mobile. Les fonctions sont les mêmes et pour l’utilisation que j’en fait Android est parfait.
    En revanche, développer un SharePoint en OpenSource, c’est autre chose. Même si la communauté est grande et active, on se sent quand même un peu seul. Et puis, les consultants de l’open ne sont pas meilleur marché que les autres marques.

    Je pense qu’au final, les coûts (tout coût confondus) sont aussi important dans l’un que dans l’autre…

    1. T’es debout à 10h un dimanche toi ? Sacrilège 🙂

      Méfiance, les Windows Phone 7 ont l’air très prometteurs. Mais comme ils sont nouveaux, il va falloir du temps pour avoir autant de fonctionnalités et un Market Place (App Store Windows) riche.

      Si l’article sert, je suis content :).

  2. mmm bonne réflexion. Il y a juste un point qui revient souvent dans ton article que je voudrais titiller : l’histoire du coût du logiciel, et celle de l’ergonomie (gratuit/pas gratuit/coût cachés/hypocrisie ergonomie/ligne de commande…).

    Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que fondamentalement, le *libre* n’est *pas* un modèle économique, mais un modèle social et politique.

    On ne définit pas un logiciel libre par « gratuit, facile à installer, et ergonomique », mais par quatre libertés fondamentales données à tous. Pour reprendre wikipedia justement, un logiciel libre est un logiciel « dont l’utilisation, l’étude, la modification, la duplication et la diffusion sont autorisées (notamment techniquement et légalement) »

    A partir de là, il me semble que c’est se tromper de débat que de parler de prix ou de l’ergonomie… c’est jouer le jeu du faux-bio, en somme.

    Ensuite, pour rebondir sur la notion de « choix » que tu as abordé. Ce qui est intéressant dans cette idée de choix, c’est que même si « au fond, on s’en fout de faire du free pour faire du free », il n’empêche que derrière chaque choix technique qui est fait sur la conception d’un logiciel, il y a souvent (pour pas dire toujours, même si ce n’est pas un choix conscient) un choix « politique ».

    Un exemple simple : lorsqu’un développeur décide de donner accès au code html de son super mega génial éditeur html, il ouvre de fait la possibilité à l’utilisateur de modifier lui même le code généré par l’appli. Il part donc du principe, pas évident à accepter au départ pour tout développeur, que son appli peut ne pas répondre parfaitement au besoin.

    Il y a donc quasiment toujours une question de contrôle / pouvoir qui s’instaure entre le développeur et l’utilisateur. Dans ce cadre, le libre refuse que le développeur décide pour l’utilisateur. Et ça, tout le monde ne peut s’en pas s’en vanter…

    1. Yo monsieur Dju. Ben ça a pour but de discuter, donc, vas-y, titille moi 🙂 J’ai aussi corrigé ton message open source en apportant ta correction :).

      > Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que fondamentalement, le *libre* n’est *pas* un modèle économique, mais un modèle social et politique.

      J’attendais une réflexion qui me permette un peu de causer de ça justement 🙂 On à l’impression que la « prestation payante » est quelque chose qui est venu se greffer sur la philosophie du free. Que c’est un moyen un peu « vite fait » de faire de la thune sur quelque chose qui n’est pas prévu pour.

      > A partir de là, il me semble que c’est se tromper de débat que de parler de prix ou de l’ergonomie… c’est jouer le jeu du faux-bio, en somme.

      Tu marques un point. Mais dans mon contexte, on m’impose de tester des produits en Open Source pour entreprise : systématiquement du faux bio.

      > il y a souvent (pour pas dire toujours, même si ce n’est pas un choix conscient) un choix « politique ».

      Je sais bien, ce n’est pas facile d’être objectif. C’est un difficile d’être le Modem de l’informatique (ouh, je suis content de cette blague :D).

      > Il part donc du principe, […] que son appli peut ne pas répondre parfaitement au besoin.

      C’est un des aspects du free qui est difficile à accepter quand tu es dans l’optique du faux bio. Tu veux du setup, de l’interface graphique, de l’ergonomie. Ca me fait réaliser que j’étais encore trop timoré dans ma distinction bio / faux bio.
      Le faux bio est finalement plus proche du commercial.

  3. > on m’impose de tester des produits en Open Source pour entreprise

    hihi. C’est assez drôle. (je ne rigole pas de ton malheur, pas de quiproquo, hein…), tout ça porte à croire qu’ « ils » n’ont vraiment rien compris.

    En une seule phrase, que de « perl » (blague de vrai bio) :
    1) on m’impose = du libre imposé, on aura tout vu, tu n’es donc pas libre de choisir ne ne faire du libre… absurde, comme démarche, donc vrai faux bio.
    2) des produits Open Source. hum. c’est pas tout d’être « Open », encore faut il avoir le droit de les utiliser, de les distribuer, et de les modifier pour que cela soit intéressant. Par définition, donc l’OS = faux bio aussi.
    3) pour « entreprise ». ah ouais ? qu’est ce qui distingue un produit « pour entreprise » d’un produit « pas pour entreprise » ? Le fait que ça soit du FAUX bio ? Cette distinction n’existe pas dans le logiciel libre. J’ai beau lire et relire la définition officielle de wikipedia, il n’existe pas de telle catégorie.

    Bref, tu n’as vraiment pas de chance. Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de la philosophie, je te conseille la lecture assidue du framablog : http://www.framablog.org

    Exemple sur le vrai fonctionnement d’un projet LL : http://www.framablog.org/index.php/post/2010/10/12/D%C3%A9velopper-en-public

    1. > tout ça porte à croire qu’ « ils » n’ont vraiment rien compris.

      La raison semble être (accroche toi) : la nouvelle direction n’aime pas Microsoft.

      > il n’existe pas de telle catégorie [Faux bio]

      Le faux bio est une façon de faire de l’argent avec du vrai. C’est une « fork » de l’open source dirait-on 🙂
      Dans le faux bio, j’imagine que la philosophie libre n’est pas appliquée à 100%. Pour commencer, partagerons-t-ils leur code ?

      Je jetterai un œil à Framablog.

  4. >Le faux bio est une façon de faire de l’argent avec du vrai.
    Non, justement, pour reprendre l’analogie de départ, faire du faux bio, c’est vendre des légumes industriels sous une appelation bio, alors que s’en est pas.

    C’est très différent.

    En rebouclant sur ce dont on parle, faire du faux logiciel libre, c’est vendre des solutions java (qui n’est pas une solution libre, si je ne m’abuse) à prix délirant comme étant une solution « compliant entreprise », alors que ce n’est pas du logiciel libre/opensource.

    >C’est une « fork » de l’open source dirait-on 🙂

    J’aime bien cette référence au fork. Dans ce cas, on aurait donc un espèce de « anti-fork »… hihi. je m’explique. Souvent, les forks de projet libres apparaissent lorsqu’un produit se fait racheter sous le chapeau d’une entreprise (récemment OpenOffice avec Oracle forké en LibreOffice), et que le côté libre du produit est en danger.

    Pour garder leur indépendance, les développeur bénévoles créent alors une branche de ce logiciel.

    Donc l’antifork, ça serait un peu comme si les commerciaux reprennent un logiciel non libre, et leur donne l’appelation opensource en ouvrant un peu les sources, créant ainsi une espèce de fausse branche qui donne l’impression aux utilisateurs de faire de l’opensource alors que ça n’en est pas.
    J’aime beaucoup cette idée.

    1. Hello, concernant Java : « Le 8 mai 2007, Sun annonce que Java est désormais totalement en Open Source dans le projet OpenJDK » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Java_et_logiciel_libre#La_politique_de_Sun). Par contre, je n’ai pas regardé ce qui concerne la compatibilité JVMs Java / Libre. J’imagines que c’est limité.

      > Non, justement, pour reprendre l’analogie de départ, faire du faux bio, c’est vendre des légumes industriels sous une appelation bio, alors que s’en est pas.
      La frontière entre légumes industriels et naturels est délicate à établir lorsque l’entreprise éditrice de poireaux brouille les cartes, par exemple en donnant accès au code source à la condition de payer. Un bon exemple de faux bio selon cette définition.
      Les commerciaux vendent ces logiciels pseudo libres, mais aussi l’intégration de vrais outils open source en s’en mettant aussi plein les fouilles. Est-ce du faux bio si les supermarchés vendent de vrais légumes bios deux fois plus chers ?
      On aurait donc :
      – le vendeur de faux bio
      – le profiteur du bio
      – le vendeur de bio convaincu
      ?

      > Souvent, les forks de projet libres apparaissent lorsqu’un produit se fait racheter sous le chapeau d’une entreprise
      OpenJDK est donc un fork de Java. J’ai trouvé un bon exemple ici aussi sur la fourberie de SourceForge : http://fsfe.org/news/2001/article2001-10-20-01.fr.html

      1. > La frontière entre légumes industriels et naturels est délicate à établir lorsque
        > l’entreprise éditrice de poireaux brouille les cartes

        huhu, mélanger les métaphores devient difficile à suivre… 🙂 . Parle-t-on de jardinage, de poker, ou de business modèle ?

        > Les commerciaux vendent ces logiciels pseudo libres, mais aussi l’intégration
        > de vrais outils open source en s’en mettant aussi plein les fouilles. Est-ce du
        > faux bio si les supermarchés vendent de vrais légumes bios deux fois plus
        > chers ?

        Pour moi, on atteint là la limite de l’analogie. Car à mon sens, ce problème ne relève plus du logiciel(légume) en lui même, mais du « service » rendu.

        Dans le cas de la vente de service, si les gens sont vraiment compétents, ça ne pose pas de problèmes qu’ils soient (très) chers.

        Tiens, j’ai un exemple frappant à ma porte : 1200 € la journée de consulting par une entreprise dont je tairait le nom MxxxxSxxt. De ce que j’ai vu, ça fait cher aussi. Mais là, j’avoue que je suis limite à faire du hareng fumé (asymptot le confirmera peut-être ?).

        > ici aussi sur la fourberie de SourceForge
        hohoho. Je pense que j’ai accompli ma mission : tu portes la barbe, et en plus, tu nous sors tes liens directs vers le site de la Free Software Foundation Europe. Je vais lire ce lien attentivement, merci du partage.

        1. > huhu, mélanger les métaphores devient difficile à suivre… . Parle-t-on de jardinage, de poker, ou de business modèle ?
          Un exemple de brouillage de carte : Intalio, société spécialisée dans les workflows, propose son produit BPMS en open source, mais pas gratuitement (http://www.intalio.com/bpms). En plus, vu la complexité potentielle d’intégration du produit à une GED, le coût de la prestation risque d’être élevé. BPMS est un produit open source, mais loin d’être gratuit. Je me demande si le côté open source n’est pas là un argument commercial pour une boîte peu connue. Un indice peut être, leur slogan : « How can we use the Internet to develop better applications for the Enterprise? ».

          > hohoho. Je pense que j’ai accompli ma mission
          Damned, suis-je donc si influençable ? 😛

  5. > […] BPMS est un produit open source, mais loin d’être gratuit.

    Au risque de me répéter, faire payer du logiciel libre, ça ne me choque pas outre mesure, puisque l’on ne définit pas le logiciel libre comme étant gratuit. Pour la petite histoire, lorsque Richard M. Stallman a développé Emacs, au départ il faisait payer pour obtenir un exemplaire de son logiciel. (Faut bien bouffer comme on dit.) Ce qui est intéressant justement, c’est que l’un n’empêche pas l’autre : malgré ça, il n’attaquait pas en justice ceux qui décidaient de distribuer gratuitement Emacs par la suite ; bien au contraire, il les a encouragé en définissant la GPL.

    > Je me demande si le côté open source n’est pas
    > là un argument commercial […]

    *(nb: j’ai peut-être lu de travers, mais je pressens une insinuation à peine voilée ?)*

    Si j’achète des carottes faites sans engrais ni pesticides, et qu’elles sont trop chères, il ne me vient pas à l’idée d’accuser les carottes saines de favoriser
    les profiteurs.

    Encore une fois, si il y a des profiteurs, c’est un problème, on est d’accord. Est-ce-qu’au final c’est de la faute des carottes ? Non, je ne crois pas. Ne vaut-il mieux pas aller (mal)bouffer chez MacDo pour pas cher ? Non, je ne crois pas non plus.

    Une meilleure réponse à ce problème serait de changer de fournisseur pour acheter ses carottes bios chez des producteurs honnêtes.

    Une encore meilleure réponse à ce problème serait de produire soi-même ses propres carottes bios à partir de plans de carottes que l’on aura acheté chez des producteurs honnêtes. Et ensuite de distribuer ses propres plants de carottes…

    Je te laisse transposer cette métaphore dans le domaine du logiciel ;)…

    1. Punaise, l’interface de WordPress pour les réponses est merdique, m’enfin, je recommence.

      Je suis d’accord sur le fait que l’open source ne soit pas du gratuit. Mais vendre des sources ouvertes, je trouve ça un peu bizarre commercialement parlant. Le modèle de rémunération me semble, disons imparfait et peu sûr (mais je n’ai pas de meilleure idée).
      Mais au delà de ça, j’ai l’impression que ça sert surtout à démocratiser BPMS, comme un player Flash gratuit l’a fait pour Macromedia Flash.

      > *(nb: j’ai peut-être lu de travers, mais je pressens une insinuation à peine voilée ?)*
      Non non, je n’accuse pas les carottes bio, mais les supermarchés qui les revendent très cher. Alors effectivement, mieux vaut s’adresser au producteur honnête.
      Le supermarché va utiliser le mot « bio » comme d’autres utiliseront « promotion » pour attirer le consommateur. Là, je trouve que c’est un argument commercial maintenant que le bio est à l’honneur.

      Question : Intalio est-il un producteur honnête ? Honnête comme Linux et MediaWiki ? Honnête comme Java et SourceForge ? Honnête comme Microsoft ?

  6. >Honnête comme Linux et MediaWiki ? Honnête comme Java et SourceForge ?
    >Honnête comme Microsoft ?

    Je suis d’accord l’honnêteté est quelque chose de difficile à percevoir. Mais je considère que plus l’interlocuteur/fournisseur/producteur est gros, moins je suis capable, en tant que petit consommateur, de me défendre. (c’est une règle empirique, je te l’accorde).

    Donc très bêtement, je choisirai celui qui me semblera le plus proche de moi : par ordre de préférence décroissante :

    A- le développeur / le jardinier
    B- le chef de projet-consultant / le vendeur
    C- le gros éditeur / le supermarché

    Donc, par voie de conséquence :
    A – le mec qui a développé un petit bout de programme et l’aura publié, donc, oui, pourquoi pas RMS, j’ai son mail (c’est vrai), si je trouve un bug dans emacs, je saurai ou le trouver, ça pourrait être une expérience intéressante. (ou pas ? de toute façon ça ne me coutera pas bien cher, un simple mail). Au pire, trouver un gars qui connaît bien le soft, et qui me dira comment le Hacker, car lui même aura eu le problème.

    B- Le vendeur qui vient me vendre des carottes sur le pas de ma porte. En cherchant un peu, si ses carottes sont dégueus, je pourrai remettre la main dessus (ou pas) pour lui dire que c’est un voleur, et j’aurais un peu de pouvoir pour lui pourrir sa vie et lui faire une mauvaise pub, si il ne me rembourse pas ses 2€ de carottes pourries.

    C- Carrefour, là ou j’ai acheté des carottes très dégeus et le PC pour mon grand-oncle. Bizarrement, si ça merde, j’irai aussi, mais avec un peu moins d’espoir. (voire pas du tout). Peut-être avec un bon avocat, j’arriverai à me faire rembourser mon PC à 200€ qui ne marche pas ? ça compensera les frais d’avocat ? Peut-être. Ou pas.

    Cbis – Microsoft, pareil. J’ai un bug, je veux bien appeler la Hotline… hum mouais. Fin, tu me comprends. Je peux gueuler sur tous les toits que c’est des voleurs, tout le monde s’en fout ; eux les premiers. Et là, ma capacité à me défendre est… nulle.

    1. C’est intéressant, mais un peu comme l’honnêteté, il est difficile de savoir qui tu as en face de toi, exemple :

      – Sitefinity, qui est maintenant une grosse boite (supermarché), bénéficie d’un très bon support, d’une communauté active et d’une bonne qualité de développement, tout en étant fermé.
      – Il existe aussi des projets open-source (d’artisans ?) qui tombent à l’eau pour de multiples raisons (disparition des développeurs, sortie d’un autre produit plus performant mais incompatible, développement mauvais…). (exemple : http://www.downloadsquad.com/2006/11/28/open-source-google-earth-clone-canceled/)

      En gros dans ces exemples, tu peux joindre ton développeur chez une grosse boite, et avoir des problèmes avec ton artisan.

  7. ça me fait un peu penser à ma banque. J’y suis allé à deux reprises, pour la même demande. La première fois je tombe sur une dame complètement pommée, incapable de trouver un stylo bille ni de taper ne serait-ce qu’à deux doigts sur son clavier pour imprimer un bête formulaire. Une bonne heure de perdue pour m’entendre dire qu’au final, je ferai mieux de faire un courrier moi même, et que l’heure passée n’a servi a rien. La semaine d’après j’y retourne. Cette fois, j’ai eu à faire à une vraie conseillère, qui m’a informé de pleins de trucs intéressants, qui savait de quoi elle parlait, et ce en moins de 10 minutes. Deux interlocuteurs, deux images différentes d’une même enseigne. Comme tu l’as bien montré, tout dépend de qui tu as en face de toi.

    Donc, au final, ce n’est pas la marque qui compte, mais l’individu. Je suis d’accord qu’on a plus de chances de trouver un bon interlocuteur dans une grande structure. Mais le fait est que personne de chez Microsoft ne viendra aider mon grand oncle quand il aura un souci à cause de son Windows update. Même si de nombreuses personnes doivent être extrêmement compétentes chez MS, Ils ne font pas dans le service de proximité.

    Ce sera toujours l’informaticien du coin ou pire, le neveu qui fera le boulot. Pour ce qui est de Sitefinity, c’est pour moi encore un nain dans le monde des éditeurs logiciels…la preuve ils ont (encore?) un service « support ». Car très honnêtement, quand on a des millions ou des milliards de clients (là je parle de *vrais* gros), je ne vois pas trop comment on peut faire du vrai support.

    1. En le faisant payer en plus, pardi ! 🙂
      Illustration sympa sinon.

      Après on part vers une autre discussion, intéressante aussi mais un peu HS :
      – Une grosse boite a besoin de se structurer.
      – Elle met en place des « process »
      – Elle déshumanise le travail en le taylorisant (on avait déjà parlé de la spécialisation à l’extrême qui est aussi en train de s’opérer en info)
      – L’employé n’étant plus qu’un rouage est démotivé.
      – L’employé n’en a rien à foutre de tes problèmes, tout ce qu’il veut c’est partir à 17h (cf. SNCF, du vécu) ou sauter par la fenêtre.

      Maintenant, si c’est clairement vrai pour une hotline, j’imagine que les métiers chez Microsoft sont assez diversifiés pour être intéressants.
      Ca arrive aussi plus difficilement dans une petite boite où la santé de l’entreprise repose au moins un peu sur toi. Juste un but, ça doit suffire à motiver 😉

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