J’ai vu Aladin, je vais essayer de vous en préserver.

Aladin, les Mille et une nuits, les 40 voleurs… Autant de contes orientaux qui ont marqué votre mémoire de jeune turelupin ! Vous vous souviendrez aussi longtemps des nouvelles aventures d’Aladin,  mais pas pour les raisons auxquelles vous pensez. 

Le film me disait bien : la bande annonce promettait un casting sympa composé d’acteurs bien connus (Eric Judor, Michel Blanc, Jean-Paul Rouve), une mise en scène propre et de bons effets spéciaux. Il ne restait plus qu’à saupoudrer une histoire qui a fait ses preuves d’un bon humour franchouillard et c’était gagné, j’allais passer une bonne séance.

Un truc me chagrinait toutefois : j’appréhendais la performance de Kev Adams. Ce petit a peut-être réussi à séduire vos affreux gobelins pubéreux d’enfants, mais il n’est jamais parvenu à me faire desserrer les dents, pas même pour un rictus moqueur. Quelle surprise donc de découvrir dans ce film que (attention spoiler) c’est un nouvel échec : pas drôle, non plus. Tout au long, on se demande où sont passées les ficelles du rire et les gags bien huilés qui nous régalent habituellement. Où sont passés les rires, même ? Et c’est quoi ce burlesque vulgos (ventredieu !) ? .

Vous qui entrez dans cette salle, abandonnez tout espoir.

L’ouvreuse

Il reste au moins les effets spéciaux. La boite qui les a réalisés doit se dire : « oh Sainte Mère, on a bossé comme des couillons pour montrer des putains de belles images et ils nous ont tout salopé avec un humour de merde… ». Et, ce n’est pas non plus le jeu d’acteur de Kev, moins charismatique qu’une poule (en nugget) qui vous convaincra.

Car oui, visiteur lambda, sache que si tu as esquissé un sourire lors de la bande annonce, apprends que comme souvent, les meilleures vannes y sont compilées et que tu as déjà vu le « meilleur ». Au moment où je te parle, dubitatif lecteur, sache que la note Allociné de ce film a encore baissé pour passer sous la moyenne car le français n’est pas dupe ! A part un rire gras de temps à autre de mon voisin de droite (Jabba), la salle ne s’est pas vraiment pliée (quoi qu’il me semble que quelqu’un a vomi après une blague de Kev).

Chose amusante d’ailleurs en parlant d’Allociné : ils se sont vus pollués de commentaires tellement foufous de positivité que l’Internet a mis en doute leur probité. Je vois deux explications possibles à ça :

  1. soit une frange de la population a un humour de moule cuite que le reste du monde ne comprend pas,
  2. soit ça sent la tentative de sauvetage maladroite de la part des producteurs du film qui auraient engagé une de ces sociétés spécialisées en image sur les réseaux sociaux.

Bah… N’accablons pas cette oeuvre, partons du principe que je n’ai juste pas pu rentrer dans leur groove et que je suis un vieux con. Il n’est pas impossible que des gens aient kiffé. Peut-être que vous même vous adorerez ? Attendez on va vérifier : imaginez que je vous regarde dans les yeux 10 secondes et qu’ensuite je crie « PROUT ! » Voilà. Maintenant imaginez que je fasse ça pendant une heure et demie. Personnellement ça m’a lassé, j’ai plus ri devant l’Exorciste (vraiment)…

Pour être certain de vous rendre au cinoche en connaissance de cause, voici un exemple de scène :

  • Le Vizir : Rejoins moi du côté obscur de la Force
  • Aladin : C’est où ?
  • Le Vizir : Par là bas…
  • Aladin : Ok, on y va.
  • Le Vizir : Alors écoute, je suis ton père.
  • Aladin : Même pas vrai, j’ai connu mon père. Moi je suis ton père
  • Le Vizir : Papa !

Voilà voilà. Dans Aladin, ça, c’est le paroxysme de la blagounette. Et encore, je crois que je l’ai rendue plus drôle involontairement.
Et je vous épargne le passage désopilant de la flûte dans le cul. J’ai failli me désopiler dessus.

Bref, pour conclure, j’ai l’impression que les réalisateurs pensent que des vedettes et de belles images vont suffire à nous faire oublier l’absence de contenu. Ce film est une insulte à ses spectateurs.

Si vous avez aimé, je m’excuse de vous avoir traité de moule et je vous invite à me dire quel passage était drôle autour d’un café virtuel dans les commentaires. Parce que moi là, je suis déception.

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