Faut-il tuer le mp3 ?

Je publie cet petit mot à la suite d’un commentaire de Lucky sur l’article sur la carte jeune dans lequel il nous rappelle que le mp3 est un format qui a fait son temps.

Ben oui, il a presque 20 ans pépère (1993) et depuis, vous imaginez bien qu’on a fait quelques progrès en compression audio. Aujourd’hui, on ne manque pas de mémoire ni de puissance de calcul.  C’est la porte ouverte vers l’utilisation de « nouveaux » formats audio, des formats de meilleure qualité, à condition de ne pas être trop conservateur.

Comme le rappelait Lucky, le mp3 est un format extrêmement destructif. Pas besoin d’être mélomane pour se rendre compte que même une chanson compressée en 128 Kbps (la « norme ») est plutôt loin de la qualité CD. La compression supprime les fréquences les moins audibles et en « masque » d’autres. J’ai toujours l’impression que les basses d’une musique rythmée occultent le reste des sons, même en 320 Kbps. Et je ne parle pas de l’encodage d’une qualité très aléatoire (même venant de distributeurs comme Virgin).
Bref, c’est naze et vient un moment où l’on aimerait qu’au 21ème siècle, on ait un son meilleur que sur les K7 du 20ème.

Le mp3 règne donc en maître car nous, masse grouillante d’Internautes peu exigeants, savons nous contenter d’un film mal compressé et d’un son médiocre. Pourtant, certains ont essayé de mettre en place des codecs plus performants voire non destructifs. C’est le cas de Microsoft avec le WMA et notamment sa version Lossless (sans perte). Aujourd’hui, la plupart des baladeurs sont capables de lire du WMA qui bénéficie de la solide base MS pour s’épanouir, même si le visage capitaliste de la société et la mise en place de DRM donnent une mauvaise image.
En dehors des entiers battus, des alternatives libres au mp3 comme Ogg Vorbis virent le jour vers 2000. Bien qu’ouvert et performant, il ne décollera jamais vraiment, faute de promotion.  Aujourd’hui, l’avenir est peut être dans le FLAC (Free Lossless Audio Codec), enfin, si vous en entendez parler un jour.

A la différence du maudit mp3, le FLAC est un format sans perte qui produit des fichiers plus lourds mais d’une vraie qualité cd. Malheureusement, faute d’une volonté forte d’un consortium d’entreprises ou d’une communauté, le format ne s’imposera pas.

Quoi qu’il en soit, et pour répondre à la question « Faut-il tuer le mp3 ? », mon avis est oui, doublement oui ! Débarrassez nous de cette merde ! Reste à s’entendre sur un format peu couteux et performant. C’est déjà la galère pour s’entendre sur la norme média de HTML 5 alors vous voyez, c’est pas gagné…

Pour voir encore plus loin, j’aimerais assez que des formats multipistes soient un jour libres car pour moi, c’est la prochaine étape.

Source : XKCD

5 réflexions sur « Faut-il tuer le mp3 ? »

  1. Oui tuons le mp3. Mais voila, les jeunes ne savent ce qu’est la qualite et pensent que le cd et le mp3 sont identiques. Fort de ce constat, comment tuer le mp3 ? Il faut éduquer a la qualité (comme pour la cuisine) et leur faire sentir la difference. Seul hic, les majors du disque. Eux fournissent en mp3 car c’est peu couteux en stockage et rapide a faire. Les jeunes achetent en ligne pensant avoir la meme qualite et ne se doutent pas de la supercherie.
    Je pense que tuer le mp3 c’est avant toute chose tuer ces majors. Si les majors changent leur format pour quelque chose digne de ce nom, alors une grande etape sera passee et le déclin commencera… Mais ce n’est pas gagne !

  2. Quand tu entends des gus en train d’écouter de la zique sur un haut parleur de téléphone, on peut se poser des questions sur leur vision de la qualité…

    Proposer des exports dans divers formats et qualités ne coûterait pas vraiment plus cher à un distributeur comme Virgin. C’est un petit effort à faire pour une Major. D’autant qu’au final, on paye plus cher pour une oeuvre dématérialisée à la qualité inférieure.
    Je me demande si la vente en ligne est vraiment vue comme un marché sérieux par ces gens là…

    Ouep, pas gagné…

  3. Comme quoi, les backlinks, ça sert, je ne me souvenais plus de ton petit article sur le MeuPeuThree. Plusieurs petites remarques :

    Sur le fond, bien entendu, je suis d’accord : les formats avec perte, c’est tout pourri. Encore faut-il bien s’entendre sur la perte et sur ce que nous sommes capables d’en discerner. Pour moi qui écoute pas mal de zic, même si j’utilise des formats sans perte, je ne saurai les exploiter car je n’ai pas encore le matériel nécessaire à la maison. Je me suis rendu compte de ce détail à la maison : avant de passer sur une grande télé plate, le HD, je n’y voyais aucun intérêt, et pour cause, j’étais incapable de l’exploiter.

    L’argument que tu affectionnes : « c’est vieux -donc- c’est mauvais » me titille. Le modernisme montre lui aussi ces limites : montée des prix, non compréhension des enjeux par le public, manque d’éducation de la part des industriels, consumériste à tout va, michusation, etc. De plus, les vrais amateurs de musique l’ont remarqué depuis longtemps ; on est bien incapables aujourd’hui, tout modernes que nous sommes de reproduire de façon fiable le joli son craquant des vyniles. Bref, ne pas confondre complètement moderne et progrès.

    Je ne connaissais pas le FLAC, je constate avec plaisir que ma debian en a une librairie intégrée. Je vais essayer de suite :).

    Merci !

    1. Héhé, vieux motard que jamais 🙂

      J’ai des goûts musicaux parfois atypiques et je ne peux pas m’ériger en spécialiste du son, mais j’ai mes petites exigences 🙂

      J’aime bien que la qualité de la musique soit respectée et avec le temps et quelques heures d’écoute, je me suis rendu compte que le mp3 a énormément de mal à fournir un rendu digne de ce nom. En tout cas, en 128 Kbps. En 320, c’est déjà mieux, mais je me suis amusé à comparer un rendu CD face à du 320 Kbps et on ressent quand même une différence.

      Au sujet du modernisme pour faire du modernisme, je trouve que la qualité musicale (contrairement à la vidéo) s’est beaucoup dégradée. La faute aux baladeurs mp3 et à leur capacité mémoire limité et au mp3 qui n’a jamais trouvé de réel successeur malgré les qualités indéniables du ogg vorbis ou du FLAC. On va au plus simple, le mp3 c’est moche, mais c’est pas cher et standard.

      Pour la TV HD, il parait que la diffusion en 1080 lignes n’a d’intérêt qu’à partir d’une diagonale de 2m. Mais bon, un DVD est tellement moche sur un écran plat que le HD prend son intérêt assez vite 🙂

      Pour le matos pour lire du Lossless, il faut un PC et après, tout est question de qualité de l’ampli & co. Un camarade m’a opposé que l’échantillonnage en numérique provoque toujours des pertes. Lossless est donc une vue de l’esprit, on parlera plutôt de compression non destructive.
      Il m’a aussi parlé de ces bons vieux vinyles mais là, je ne suis pas tout à fait d’accord avec lui quand il dit que la qualité sonore est bien meilleure. L’analogique, contrairement au numérique à une tendance à se dégrader dans le temps et au fur et à mesure qu’il traverse des matériels. Donc, au final, si l’analogique est théoriquement plus fidèle à la source, à mon humble avis, la perte d’info est telle que le vinyle a besoin d’une attention particulière et d’un matériel de qualité hors de prix pour avoir un rendu correct.

      Le progrès ici, peut être fait sans incitation à consommer parce que :
      1. Les baladeurs actuels peuvent décoder du FLAC logiciellement
      2. Le FLAC est libre.

      Edit : Et je disais que le FLAC était équivalent à la qualité CD, c’est faux. Il va bien au-delà : 655 Khz, 32 bits, 8 canaux.

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