J’aimerais vous montrer quelques images diffusées par MediaPart.
Il s’agit d’une vidéo amateur tournée lors de l’évacuation de squatteurs. Après sommation, les forces de l’ordre ont commencé à évacuer les personnes.
[dailymotion id=xe63l2]
Le Monde publie à ce sujet un article intitulé « Une vidéo corrobore les témoignages sur la violence de l’expulsion des “squatteurs” de Balzac« . A lire l’article, les policiers ont été particulièrement violents et… Et je suis troublé. Si vous voulez, outre le fait que ce soit bien ou non d’évacuer des squatters (ce n’est pas le propos), je ne vois rien de violent dans l’intervention qui est filmée ici. Ce sont plutôt les gens qui ont l’air hystériques. Ils mettent des coups de pieds et résistent avec leurs enfants, risquant de les blesser. Je me suis passé la vidéo plusieurs fois et j’ai vraiment du mal à comprendre en quoi la police a été « violente ».
Les commentaires de l’article sont d’ailleurs très divisés entre ceux qui y voient des africains martyrs et ceux qui trouvent que les flics sont aussi doux que Super Nanny*. Je suis curieux d’avoir votre interprétation.
* : Oui, mauvais exemple, elle doit être un peu rêche maintenant.
Edition du 3 août 2010 :
Au vu des réponses que j’ai reçues sur le blog et en discutant avec quelques un d’entre vous, on dirait qu’il y a deux façons d’interpréter cette vidéo. J’imagine que c’est selon sa sensibilité.
1. La population crie, se débat, et pour couronner le tout, une mère se fait trainer avec son enfant sur le dos. On ne saura pas si le flic l’a tirée en connaissance de cause (je n’ose pas imaginer que ça puisse l’être), mais l’image est choquante. D’ailleurs toute la vidéo inspire l’anarchie voire la violence.
2. Les spectateurs ne se focalisent pas sur la scène mais sur l’attitude des policiers qui restent « décontractés » durant toute la vidéo face à une population hystérique.
Comme nous le rappelait Dju, c’est commode de mettre les gens dans des cases. Les premiers sont donc des Bobos, les seconds des nazis (ting ! Point Godwin !). Comme c’est une question de sentiments au final, je ne pense pas pouvoir avoir de vraie réponse.
Alors maintenant, pour reprendre aussi vos commentaires, c’est vrai que c’est quelque chose qui devrait se régler en amont, avant d’en arriver à ce que la loi froide ne sévisse sur des gens qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. Comme je n’ai pas suivi, c’était peut être le dernier recours, ou pas.
On va tenter de garder les arguments « propres » :
1) les gens se débattent. ok.
2) les flics les prennent doucement ok.(le coup du gamin qui tombe par terre sur le dos de sa mère me semble limite défendable, quand même, ils auraient pu faire mieux.)
3) pour quelle raison les policiers les expulse ? je ne sais pas.
4) l’expulsion est-elle justifiée ? je ne sais pas.
Le problème me semble donc en amont de l’expulsion en elle même. Si pas d’expulsion, pas de violence. Question : y avait-il un meilleur moyen de régler le problème ? Sans l’expulsion ? On ne le saura sans doute jamais…
Oui oui oui, je suis d’accord. Mais je ne veux pas vraiment parler des possibilités que n’a pas employé notre gouvernement, mais de l’action en elle même, telle qu’elle s’est déroulée. Et surtout de son interprétation par nous, lecteurs.
Tu ne vois pas de flics frapper, ils se contentent d’essayer d’emmener les gens dans le calme. J’ose espérer que, comme moi, ils n’avaient pas vu le gamin dans le dos.
J’imagine que les gens sont effrayés au point ne ne plus raisonner, d’ignorer les sommations et de juste penser à garder leurs enfants prêt d’eux. C’est un peu de l’hystérie. Et à ce moment précis, je ne vois pas comment la police aurait pu faire mieux.
Je reformule :
Alors, qu’est ce qui était le plus important ? Assurer une expulsion propre, quitte à ce que les gens s’auto-blessent, ou alors laisser les gens traîner là… (à salir le sol propre de la rue, visiblement) mais rester calmes ?
Si mon enfant s’auto-mutile alors que je tente de l’amener à l’école de force (pour son bien), bizarrement, je n’insisterai pas. Pour moi (la version naïve), les gendarmes sont un peu censés assurer la sécurité des gens.
Ce n’est pas parce que l’on quelqu’un de déraisonné en face qu’il faut cesser de réfléchir, et tout faire pour arrêter une violence, quitte à mettre de côté un ordre.
Deux sujets douteux en si peu de temps, ça me donne du boulot 😀
C’est marrant, mais ce que tu dis me fait penser à ce qui est écrit sur les bagnoles de flics ricaines et qu’on ferait peut être bien de coller sur les nôtres : « to protect and to serve » (« pour protéger et servir »). On a tous tendance à oublier que le rôle de la police n’est pas que de sanctionner. Elle est aussi garante de notre sécurité.
Je ne vais pas tomber dans le « de toute façon, un CRS ça ne pense pas », ce serait facile 🙂
En fait, tu vois l’amont de l’évacuation. Je parle du pendant, quand il est trop tard et que les RoboCRS sont rentrés en action.
Ce qui choque c’est avant tout l’image de l’enfant traîné sous sa mère. Si le policier l’a vu, c’est difficilement pardonnable, en effet. Sinon, je ne sais pas trop quoi en penser puisqu’il fallait bien extraire la mère hystérique…
« quitte à mettre de côté un ordre ». Ca ça pourrait faire un beau débat : « faut-il savoir désobéir à un ordre ? » Entre conscience personnelle et préservation de la cohérence d’une armée.
(je finis ma phrase) … ne me semble pas être une décision délirante…
J’ai ajouté un petit bout à l’article. Je ne sais pas si j’ai compris, mais j’aurais essayé 😉
Tiens, j’aime mon article on dirait 😛