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Faire du vélo à Sartrouville (ouh là)

Bonjour à tous ! Voilà un moment que tout exaspéré que je suis, je voulais faire un article sur le vélo à Sartrouville. Car à Sartrouville, les infrastructures de vélo se résument globalement à… peau de zob.

Bon, je suis un peu méchant car en vrai, il y a quelques équipements :

  • une pompe à vélo à la gare (à l’initiative de la communauté de communes)
  • une pompe à vélo au parc du dispensaire (à l’initiative de la communauté de communes)
  • une quinzaine de parkings à vélos qui se ne cessent de se remplir au fur et à mesure que les gens adoptent la petite reine.

Et… voilà, c’est à peu prés tout ce que j’ai constaté.

J’ai l’impression, en tant que sartrouvillois, que si la communauté de commune des Boucles de Seine a en stock des idées sympas, elles ne voient pas le jour à Sartrouville (lire leur brochure du plan vélo).
On sent qu’il y a un blocage à la mairie : peut-être quelqu’un qui s’est frité avec un cycliste étant petit, ou quelqu’un qui a loupé le mémo sur le réchauffement climatique, ou encore un vilain lobbyiste de chez Total qui s’est introduit sournoisement dans l’administration de la ville. Allez savoir… Quoi qu’il en soit, le résultat est que je n’emmènerai pas un gamin parcourir la ville en vélo.

Il y a pourtant des aménagements simples et pas chers qui pourraient voir le jour pour commencer :

  • des sas vélo aux feux rouge
  • des panneau de céder le passage cycliste (M12)
  • brider la ville à 30 km/h hors départementales (surtout dans les zones résidentielles)
  • aménager les routes pour la sécurité des cycles (faire des voies propres) et sécuriser les carrefours

Pour vous donner une idée des pistes actuelles en ville, il suffit de regarder la carte que la mairie elle-même partage et de repérer les portions vertes :

La mairie indique elle-même que « Sartrouville compte à l’heure actuelle plus de 16 kilomètres de pistes, bandes cyclables et axes partagés répartis sur le territoire. « 

Malheureusement, un axe partagé n’a rien d’une voie cyclable. C’est simplement une route sur laquelle on invite les voitures à arrêter d’écraser sauvagement les piétons et cyclistes. Et une bande cyclable c’est à peine mieux. On va donc oublier ces viles tentatives pour booster les stats et admettre qu’il y a en fin de compte très peu de solutions pour les gens en vélo. Et de toutes façons, 16 km, c’est ri-di-cule.

Pour être tout à fait juste, les vélos ont droit à un nouveau chemin, une sympathique coulée verte de 1 km. Mais comme partout en France, les ingénieurs ont du mal à interconnecter les voies de circulations douce. La sortie de la coulée verte en est un exemple flagrant : la voie de vélo se jettera sur la D308, chasse gardée des voitures.
C’est d’ailleurs étrange : la D308 est pourtant indiquée comme « à aménager » (en rose sur la carte) et pourtant, le tout nouveau carrefour est complètement dépourvu de solutions pour les vélos. Je pensais d’ailleurs que c’était obligatoire sur tout nouvel ouvrage sur une départementale. Mais je me trompe sûrement, c’est peut être juste du bon sens en fait.

Une dernière preuve de cette étrange tendance anti-vélo ? Voyez cet arrêt de bus de la rue Turgo :

Des travaux récents ont ajouté un terre-plein à la place des zébras jaunes, forçant les vélos à faire un écart sur la route. Dans ce cas, faire sauter la piste aurait presque plus de sens…

Forts de ces exemples (non exhaustifs), vous vous doutez que Sartrouville n’a pas obtenu de bons résultats dans le palmarès des villes cyclables, et vous avez raison. La ville écope d’un score de F (sur G) dans le comparatif des villes cyclables. Et même d’un « G » dans les efforts de la ville, c’est dire comme mon intuition est partagée.

C’est une des pires villes du coin (mais évitez Argenteuil ! ^^) :

Sartrouville semble bloquée à l’ère pré-COVID. Ce temps où les voitures étaient reines. Exemple édifiant : comme vous pouvez le lire sur le site de la ville, les PV de stationnement sont rabaissés à 30€ au lieu de 35.

Je ressens la communication de Sartrouville comme du greenwashing. Des p’tits animaux qui viennent mignonnement brouter au lieu de mettre de l’insecticide, des quais ouverts le dimanche, des animations… Mais quand il faut libérer la ville des contraintes et de la pollution des voitures, on ne voit pas beaucoup d’efforts.

Je ne suis affilié à aucune association de vélo et je ne connais ni fréquente l’équipe municipale. J’ai bien tenté de leur poser des questions, mais en vain sur le sujet. En revanche, au vu des aménagements, on sent que la ville n’est pas favorable au vélo. Alors je lance ma petite pierre citoyenne pour faire bouger les choses en vous interpellant, vous, cyclistes, qui êtes de plus en plus nombreux à réclamer des aménagements : manifestez vous. 🙂 Et évidemment, si la mairie passe par ici, je l’invite grandement à prendre conscience que notre avenir n’est plus dans la voiture et qu’il faut nous aider à nous déplacer autrement. Merci par avance. 🙂

Edition du 15/10/2023 : nouveaux parkings à vélo à la gare de Sartrouville

Depuis la rédaction de cet article, la ville a mis à disposition de nouveaux abris à vélo côté place de la gare. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait de places supplémentaires, mais malheureusement c’est une simple rénovation avec toutefois des piliers qui permettent maintenant d’accrocher un antivol en U.
Pas de places supplémentaires donc, alors que les parkings vélos sont saturés et que des scooter viennent se garer sans être verbalisés. Dommage.

Cette place dispose pourtant d’espaces qui pourraient être aménagés. C’est sûr qu’un toit au-dessus de son vélo c’est cool, mais ce n’est pas indispensable. La place dispose de suffisamment d’espace pour créer d’autres emplacements comme rue Lamartine par exemple :

Voici les anciens emplacements à vélo :

Ca chauffe sur Terre, on va tous mourir*.

* Offre soumise à condition, peut être altérée par le résultat de l’élection présidentielle 2022.

Pour camper le décor tout de suite, on ne va pas se marrer avec cet article. On va causer du réchauffement climatique et tâcher de convaincre nos amis climatosceptiques que 1. le réchauffement existe et 2. il aura des répercussions importante sur notre vie. On a beau en parler sans cesse, on sous-estime généralement ses effets ou on n’y prête carrément pas attention. J’ajoute donc ma modeste pierre au plus grand challenge qui nous attend dans le domaine : la pédagogie.

Pourquoi cet article ?

J’ai le sentiment que nous sommes dans une urgence écologique que tout le monde ignore, un peu comme un homard dont l’eau de cuisson est portée lentement à ébullition et qui meurt bêtement ébouillanté sans l’avoir senti venir. Ca m’agace.

Nous avons tous une notion de ce qu’est le changement climatique et on suppose que notre futur est parfaitement maîtrisé. On pense que l’hydrogène, les éoliennes et autres hautes technologies comme ITER seront la solution et que nous pourrons longtemps continuer à vivre comme on le fait aujourd’hui. Par exemple, on pense que la voiture électrique va simplement remplacer les modèles thermiques dans nos trajets quotidiens. On se trompe.

J’ignore malheureusement d’où vient cette image qui a fait le tour de Facebook.

C’est déjà demain.

Commençons par faire un état des lieux de ce qu’il nous arrive. 2022 voit la conjonction de plusieurs événements exceptionnels : pandémie, changement climatique, épuisement des ressources fossiles, conflits armés en Europe… C’est l’occasion de réaliser que l’équilibre de notre Société est fragile : tous ces évènement bousculent très concrètement notre vie quotidienne.

Le COVID et la guerre en Ukraine sont conjoncturels et ont déjà un impact qui vous ne aura pas échappé parce qu’il touche directement à votre portefeuille (prix du gaz et de l’essence). C’est certes temporaire, mais ça nous donne déjà une idée des effets relous d’une modification forcée de nos habitudes.

Demain, le climat et la raréfaction des ressources seront de la partie et ils sont eux structurels : les énergies fossiles ne sont plus une énergie durable (elles ne l’on jamais été). Elles s’épuisent lentement mais contribuent toujours au réchauffement climatique, réchauffement qui provoquera un petit lot de catastrophes humanitaires que l’on néglige aujourd’hui.

Réveillez vous ! © 1870 Les témoins de Jéhovah

C’est de ça dont j’ai envie de causer aujourd’hui. Si vous êtes en forme, j’aimerais bien que vous preniez le temps de lire cet article résumant ma compréhension de la chose.
Faites le sans a priori car quand j’aborde le sujet, souvent on l’ignore ou parfois on le tourne en ridicule.

Honnêtement cette incrédulité se comprend : notre économie est relativement stable depuis 70 ans. Nous consommons de plus en plus, sommes de plus en plus riches et cette prospérité ne peut s’arrêter, c’est inconcevable : « ça a toujours été comme ça, pourquoi ça changerait ? »

Et au scepticisme, ajoutons un complotisme très XXIème siècle qui annonce des fins du mondes, les illuminatis francs-maçons lézards, la terre plate creuse, etc. On finit par se demander s’il ne s’agirait pas là d’un énième complot ? Et bien même pas, vous allez voir, j’ai quelques preuves et sources.

Nous y voilà, Nous y sommes. Par Fred Vargas et la voix de Charlotte Gainsbourg.

La pandémie a eu ça de bien qu’elle m’a fait réaliser que notre mode de vie ne tient qu’à quelques fils : si un pangolin peut figer le monde et provoquer des ruées vers le PQ, il est tout à fait envisageable que notre société soit chamboulée à un moment ou à un autre par de nouveaux événements palpitants. Je suis donc allé jeter un œil à ce qui est le plus susceptible de nous arriver sur la gueule et je me suis penché sur : le réchauffement climatique.

En creusant, je me rends compte que nous ne maîtrisons pas du tout notre futur et que nous avons des connaissances minces et faussées sur le devenir de la Planète. Les médias en parlent beaucoup, mais uniquement en surface et les politiciens restent timides sur le sujet (forcément affirmer que « bientôt il n’y aura plus de voitures ou de vacances à Hawaï ! » ne fait pas vendre). Alors j’ai creusé un peu partout et ma conclusion est que si nous ne nous prenons pas en main en anticipant, la transition à marche forcée sera rude pour le monde, pour la France et pour vous.

Je n’ai pas envie d’annoncer la fin du monde, ce ne sera pas le cas. Par contre, j’aimerais que si ce n’est pas déjà le cas, vous preniez le sujet au sérieux. Il en va de notre avenir, mais aussi de celui des générations futures. Envisagez également que nous sommes sans doute la dernière génération qui vivra dans l’ « opulence ». Oui, ça peut faire un choc.

Écrire maintenant me semble d’autant plus important que le sujet est souvent masqué par une actualité plus chaude (la guerre en Ukraine) et que les élections approchent.

Source : 9gag

Écrire ce lignes, c’est aussi sortir de ma zone de confort car lorsqu’on prononce les mots « changement climatique », on s’attend à un : « Et voilà, encore un bobo-écolo-hipster-lopette qui va nous faire chier avec le thermostat alors que les vrais sujets comme le prix du diesel, il s’en tape ! »

Bah nan :

  1. je ne me tape pas de payer 2,30 € le litre, parce que moi aussi je roule à l’essence, et l’électrique c’est cher. Et plus globalement, je ne suis pas contre plus de pouvoir d’achat.
  2. je ne veux pas causer d’écologie ici pour jouer au sauveur de mère Nature, mais pour faire prendre conscience des troubles à venir. Ici, je veux énumérer quelques un des problèmes potentiels auxquels nous allons faire face, et si vous comprenez la même chose que moi, la guerre en Ukraine et votre litre de sans plomb vous sembleront peut-être bien fades.

Concrètement, qu’est-ce qui nous pend au nez ?

Bienvenue au Cybercafé Erudito sur le forum Assassin's ...

Ah ! Il y a deux grand axes d’emmerdes :

  1. Le réchauffement climatique
  2. La fin des ressources fossiles

Deux, c’est beaucoup, mais paradoxalement, leur conjonction peut inciter plus facilement les gouvernements à la transition. L’anticipation de la fin des ressources fossiles est un argument économique audible, le réchauffement moins concret l’est moins.

Détaillons :

Le réchauffement climatique n’est plus vraiment discuté

Le réchauffement fait consensus, selon le GIEC :

  • « le réchauffement du système climatique est sans équivoque »
  • « l’influence de l’Homme sur le système climatique est clairement établi »

Qui sommes nous pour remettre individuellement en question les milliers d’études scientifiques qui vont dans ce sens ?

Pour illustrer tout ça, voici un graphique de l’évolution des températures mondiales depuis 1850 :

En gris, la période pré-industrielle. Coïncidence ?

Vous pouvez constater que la hausse est bien plus rapide qu’avec un cycle naturel et que le phénomène colle étonnement à la période industrielle.

Donc, on est d’accord maintenant, ça chauffe, et il est plus que probable que ce soit à cause de l’effet de serre causé par nos émissions de CO2.

La fin des ressources fossiles

Pour faire bonne mesure, le changement climatique est accompagné de la raréfaction des gisements d’énergies fossiles. On nous a toujours dit que les puits de pétrole allaient s’assécher, mais évidemment, plus on avance dans le temps plus c’est réaliste. Et le fait de s’attaquer aux ressources contenues dans le schiste qui sont beaucoup plus dures à extraire tend à prouver que l’on a déjà bien épuisé les poches les plus accessibles. La date la plus pessimiste du déclin du pétrole se situe aux alentours de 2025, mais c’est purement théorique. Ce qui est certain, c’est que la demande va croitre. Je vous laisse tirer vos propres conclusions, notamment sur les prix.

Cerise sur le gâteau, en Europe nous avons peu de ces ressources : nous les importons. Et les importations, on le voit, sont légèrement perturbées par les conflits ou la demande concurrente. Nous sommes dépendants de la bonne volonté de pays extra-européens.

Tout cela incite notre bon vieux continent à se tourner vers l’autonomie énergétique. Quelles sont nos options ?

  • Extraire du charbon ? Sûrement pas : le charbon émet 3 fois plus de CO2 que le fioul.
  • Trouver des ressources chez nous ? On en a peu et les pays producteurs prenant conscience des enjeux climatiques stoppent même l’extraction.
  • Produire de l’électricité verte ? Pourquoi pas, mais on en produira jamais autant qu’aujourd’hui.
  • Accompagner l’électricité verte de nucléaire ? C’est une énergie qui émet peu de carbone et un peu de déchets, mais ils ont mauvaise presse. Ce sera cependant notre probable planche de salut. Malheureusement, ça ne sera pas suffisant pour retrouver le niveau de production actuel. Il faudra faire des choix.

Quels impacts ?

A présent, vous avez une idée du caca dans lequel on se trouve des contraintes qui vont s’imposer à nous. Retenez également que le réchauffement, ce ne sera pas seulement pour les autres, et ce ne sera pas juste plus de crème solaire à Saint Barth.

Lorsque la machine Terre s’emballe, c’est tout le système qui change :

Le calcul est simple : si on ne réduit pas nos émissions de CO2, la température augmente et les risques avec. Voyez ce récap issu du site du ministère de la transition écologique (qui s’il était à la solde des méchants capitalistes aurait sans doute minimisé ces chiffres déjà passablement effrayants) :

Probabilité des catastrophes en fonction de l’augmentation de la température mondiale.

A l’avenir l’image d’un port à la limite de la submersion sera plus fréquente :

Photo d’une grande marée au Crotoy. Bonne nouvelle : ces marées seront de plus en plus impressionnantes.

Les risques listés ci-dessus sont assez « directs ». Il y aura aussi des effets de bords par rebond :

  • des guerres pour la maîtrise de ressources.
  • des déplacements massifs de populations et leur accueil dans des pays plus chanceux comme la France.
  • des investissements énormes pour compenser les catastrophes climatiques.
  • etc.

Des risques très mal compris et trop peu de mesures

Ne croyez pas que les politiciens sont mieux informés que nous. Ils sont dans une logique contre productive et court-termiste pour satisfaire les « caprices » de leurs concitoyens. Eux aussi ont besoin de pédagogie. Quelques exemples qui m’agacent personnellement :

  • Berck-sur-mer refuse l’implantation d’éoliennes offshore parce que… c’est moche.
  • Plutôt que de militer pour la fin de la voiture thermique, les candidats à la présidentielle poussent vers l’allègement des taxes sur le carburant, y compris les plus à gauche. Et c’est sans parler des plus populistes qui sont à vomir de démagogie et abordent à peine le sujet.
  • Les maires ne font pas la promotion, ni même ne laissent la place aux circulations douces dans leurs villes. Pour prendre un exemple qui me concerne, Sartrouville n’enorgueilli d’avoir 16 km de pistes (et encore, souvent partagées avec des voitures ou piétons : il doit rester 1 Km de vraie piste). Naze.
  • etc.

Heureusement, il y a du positif et un peu de changement :

Mais pour l’instant on ne s’attaque pas aux problème en profondeur, notamment parce qu’on ne réalise pas le taff que la transition énergétique représente.

Est-ce que nous allons réussir à ne pas céder au populisme et à anticiper les changements ? J’espère, car si ce n’est pas le cas ça changera tout de même sans que nous soyons aux manettes pour atténuer les effets du réchauffement et des pénuries.

Les solutions

Le Monde sans fin de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain.

D’ici 2030, la France devra avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% par rapport au niveau de 1990. Les solutions il faut les mettre en place ou les inventer, mais quoi qu’il arrive, nous devrons vivre plus sobrement, et non plus dans une frénésie de consommation. Nous serons donc nous-mêmes des acteurs majeurs, individuellement.

Étonnamment, la sobriété n’a pas l’air mal acceptée par les citoyens. Concrètement, ce sera :

  • de moins en moins de voyages en voitures, plus de transports alternatifs et légers.
  • la fin des voyages intérieurs en avion.
  • des circuits courts.
  • etc.

Il faut aussi que l’État nous guide et soit très pédagogue pour faire accepter les réformes nécessaires.

Pour en savoir plus, Le monde sans fin de J.M. Jancovici et Christophe Blain tente de proposer des solutions basées sur leur Plan de Transformation de l’Économie Française (PTEF).

Conclusion

Comme vous avez pu le voir, le réchauffement climatique n’est pas une lubie bidon ou un complot. Il existe, ça se joue en ce moment et on sous estime son impact. La prochaine élection jouera un grand rôle dans l’orientation de la politique écologique, réfléchissez bien. 😉

Je ne suis pas un expert climatique, je m’informe et je tire des conclusions comme vous. J’ai peut-être juste un peu plus creusé ce sujet que le pékin moyen. Vous n’êtes pas obligé de prendre ce que je dis comme argent comptant, mais dans ce cas étudiez par vous-même auprès de sources qui vous semblent fiables. En l’occurrence, les liens de cet articles pointent vers des sites variés et a priori respectables.

J’espère avoir suscité de l’intérêt et pas trop de peur, notamment auprès de ceux avec qui j’ai abordé le sujet dans la vraie vie sans grand succès. En tout cas, vous avez tout ce qu’il faut pour être convaincus maintenant. 😉

Bisous. 🙂

Peut-on rire de tout ? Finalement, on a la réponse.

Ouuuh, ça fait longtemps que je n’ai pas posté d’articles. Mais je sors du bois juste pour vous faire part d’un léger agacement.

Pour commencer, je vous laisse lire ces articles (ou mes… résumés) :

Un livre pour enfants de Michel Cymes accusé de sexisme

Ces jours-ci, on nous explique un peu partout que le gentil docteur de France Télévision (celui qui vous explique contrairement à Doctissimo que votre herpes n’aura pas raison de vous) est sexiste et raciste (probablement aussi un affreux négationniste qui se touche devant des foetus morts, mais c’est juste sous-entendu). Pourquoi ? Parce qu’il a écrit 12 lignes sur le zizi et seulement 4 sur la zézette. C’est bien la preuve que le sexisme est partout, même dans la bouche d’un médecin encensé. Partout ! Et encore, je ne vous parle pas de mon enfoiré de correcteur orthographique qui reconnaît « zizi », mais pas « zézette » (#complotMasculin).

Accessoirement, c’est aussi très raciste car un enfant noir a un braquemart non dissimulé ! Et pourtant, on ne vous parle pas de taille hein, juste d’érection.

En entrant dans la salle, jamais je n’aurais cru possible de pleurer devant une comédie française mais la dangerosité de ce film a réussi cela.

Le second article porte sur un film dont le « héros » est Kev Adams. Je sais, je sais, intuitivement déjà, vous sentez que ça va mal se passer. Et vous ne savez pas à quel point vous êtes dans le vrai car le film contient… des blagounettes sur le viol. Je cite la presse qui cite le film :

Je te parlais du viol cool. Pas du viol triste où ça chiale, ça crie, ça porte plainte.

La phrase sous-entend que le viol peut être cool et pour citer l’article du Huff :

L’humour noir, surtout pour ce type de sujet, est une arme à manier avec précaution et délicatesse.

Selon ses détracteurs, le film aurait dû retenir ses mots au nom d’une certaine pudeur et d’un certain respect. On ne se moque pas du viol nom de Dieu !.. Et on ne prononce pas le nom de son Seigneur en vain non plus, damned.

Et bien, je ne suis pas d’accord, moi.

Commençons par un « disclaimer » : je ne cautionne ni le viol, ni le racisme, ni le sexisme, et plus trop la pédophilie (je suis du Nord, ne m’en demandez pas trop tout de suite).

Je comprends très bien que les personnes concernées par l’un de ces sujets soient touchées. Mais faut-il pour autant censurer les blagues limites (toutefois légales) et monter au créneau pour un livre pour enfant qui me semble à moi (vil mâle cisgenre) bien innocent. Vous auriez pu ameuter les gens sur un sujet qui prête moins à débat comme l’excision, là j’aurai eu moins de doutes…

Cela dit et en ce qui me concerne, je veux pouvoir faire des blagues sales, vulgaires ou choquantes, et ce même sur Internet. Je veux pouvoir compter sur l’intelligence et le recul des gens. Il y a de toute façon toujours un sujet qui choque quelqu’un : il y a toujours une personne qui s’attristera quand on parlera de chatons car le sien sera mort coincé dix longues minutes dans le garde boue d’une Lada.
Et puis on n’échappe pas à la violence : les manuels d’histoire sont violents, la réalité aujourd’hui en Syrie est violente, les dessins de Charlie Hebdo sont violents. Et il y aura toujours des médecins dégueulasses qui donneront plus de description aux pénis qu’aux frifris (alors pour équilibrer venez tous vous instruire sur le vagin ici).

Vous ne pensez pas qu’un Coluche aurait du mal à vivre de son humour aujourd’hui ?
Spi. Défenseur du droit à l’humour noir.
…Tiens, je vais aller voir ce que fait Timsit en ce moment.

Quelques exemples ajoutés au fil de l’eau :

 

 

L’Internet, sa faune, ses mythes, ses légendes complotistes, y voir plus clair.

Sur le Net on trouve le meilleur et le pire, et c’est moche à dire mais c’est toujours avec le deuxième qu’on se marre le plus. Pourtant, il arrive que derrière ce « pire », derrière ce gros troll velu qui vous a fait rire, se cache en fait une thèse très sérieuse à laquelle certains adhèrent. Petit tour d’horizon des posts les plus mignonnement naïfs aux plus profondément abrutis :

Pour le meilleur (parfois) et pour le pire (souvent)

J’aime bien le répéter car on n’en prend pas assez conscience : le Net nous donne à tous la possibilité de nous exprimer au même titre que les plus grands et c’est là sa grande force : instiller un peu plus de démocratie dans l’information. Cependant, donner la parole à tout le monde c’est aussi se rendre vulnérable à des informations non vérifiées et non sourcées (tout le monde n’a pas forcément à cœur de publier des informations exactes). Ainsi, on se retrouve souvent à devoir faire preuve d’esprit critique, chose que l’on ne fait manifestement pas tous. Alors pour vous aider à mettre de l’ordre dans nos infos, je vous propose une petite balade dans le monde des internautes farfelus :

Level 1 : les teubés irrécupérables mais inoffensifs

Je vais prendre un exemple facile qui va parler à tout le monde dans mon vivier à saloperies : les skyblogs.

sa c’est mon équipe la MEILLEURE de tous :p:p et oui c le LOSC lol et on emmerde qui chez nous ?? le rclens et ces pds de lensois …Allez le losc ! ! ! Allez les dogues ! ! !

Ça c’était juste l’échauffement. Attention, on va maintenant passer la seconde :

Kan jai vu certaine meuf ki ose me critiqué alors ke elle elle ont pas de chanson elle on pa de clip elle on pa de single et elle ont pa de chanson jai péter de rire mdrrr

En tou cas mwa jai un public et des fan et meme si jen aurai pas sa voudrai rien dire vu ke ya plein de chanteur et des chanteus dont je tairai le nom ki son des brèles et ki on du public tel ke -christophe maé : y sait pas chanté et sa musik c de la grose dobe
-sheryfa avan jla kifai tro ms jpeu plu la blérer mtn kel se la pète elle a cru cété elle la princess mdrr
-christophe willem : alors lui mdrrr on c meme pa si c un mec ou une meuf tellemnt sa voi elle est grave aigu
-bénébar : c kwa c chanson y parle kom si il avait 107 ans c pour les intello c dla dobe
Enfin bref c pour dire ke c pas le nombre de public ki di si t bonne artiste ou non ce ki compte cest les fans seulemen

Allez, remettez-vous. Je sais, ça sent l’Idiocratie à plein nez. A ce niveau, on ne retiendra aucune information d’eux, il n’y a pas de grand risque à les lire. Comme les patelles, ils se contentent d’exister, collées à leur rocher (et c’est déjà limite supportable).

Level 2 : ceux que l’on voit arriver de loin

Réunion de témoins de Jéhovah.
Réunion de témoins de Jéhovah.

Pour eux, Internet est un excellent terreau de propagande. Et comme avec le phishing, il suffit d’appâter un blaireau sur mille (ce qui sur la population d’Internet vous fait déjà une belle pelleté de « victimes ») pour constituer une belle base de départ. Par exemple, c’est comme ça que tonton Raël recrute :

Le Mouvement Raëlien est une organisation internationale à but non lucratif. Il unit ceux qui souhaitent informer l’humanité de sa véritable origine et qui veulent parler des messages envoyés par les Elohim, des scientifiques extraterrestres très avancés qui ont créé toutes vies sur terre, y compris celle des êtres humains que nous sommes.

On peut dire que si vous rejoignez leur club de joyeux illuminés, vous méritez votre sort (et que votre compte en banque soit vidé)… Si vous préférez une théorie plus « terrestre », j’ai aussi :

Pour ma part, après de nombreuses recherches sur le sujet, je suis arrivé à 2 conclusions concernant les reptiliens. Premièrement, il existe une ou plusieurs espèces d’humanoïdes reptiliens extraterrestres dont au moins une est présente sur Terre. Deuxièmement, il existe une espèce typiquement terrienne de reptiliens cohabitant sans que la population mondiale ne le sache dans des villes et infrastructures souterraines.

Vous voyez, Internet peut sortir les syriens du mutisme mais il donne aussi la parole aux petits rigolos qui veulent profiter de notre naïveté. Avec ces exemples, il est encore facile de séparer le bon grain de l’ivraie mais lorsque les histoires sont argumentées (un peu) et assez solides, elles remportent une adhésion presque légitime, niveau 3 !

Level 3 : les théories du complot crédibles

I want to believeJusque là, si vous avez un tant soit peu de bon sens, vous avez évité les pièges des élohims reptiliens suceurs de bile. Félicitations ! Il est temps maintenant de nous confronter aux diverses théories du complot. Celles-ci ont de difficile à contrer qu’elles sont chaque fois entourées d’un contexte solide construit tout autour. Chaque idée vient avec son lot d’arguments plus ou moins vérifiable et est plus difficile à debunker. Plus dur encore, parmi ces idées certaines sont peut être fondées sur des faits réels, voire même vraies (le nuage de Tchernobyl…) ! Mais pour la plupart il s’agit de gros canulars que tout le monde a envie de nourrir (par foi, raison financière, regret des tournantes religieuses…).

J’ai un bon exemple de croyance qui peut vous déstabiliser : prenons donc les anti-vaccins sont du pain béni pour nos amis les anti-systèmes conspirationnistes :

La croyance que les vaccins sont créés pour générer des profits et non pour soigner les personnes entraîne chez les participants de l’étude une diminution de l’intention de vacciner leurs enfants. De même, la simple exposition à une théorie anti-vaccin affecte directement les intentions de vaccination. « Par conséquent, dans l’ensemble, les théories du complot anti-vaccins semblent introduire le doute sur la sécurité des vaccins, et accroître le sentiment d’impuissance et de désillusion, tout en diminuant la confiance dans les autorités, qui à leur tour induisent une réticence à vacciner ».

On comprend que des gens se laissent berner n’est-ce pas ? On vous cite des études, on vous trouve même des médecins qui sont contre la vaccination. Pourtant, bien que les vaccins aient fait leurs preuves, beaucoup d’entre-nous brandissent l’effrayant argument de l’autisme (tout le monde connaîtrait un enfant devenu autiste à cause d’un vaccin dans sa famille). Pourtant aujourd’hui, rien ne prouve que les vaccins provoquent cette maladie, en revanche tout prouve qu’ils sont efficace contre (exemple) la rougeole, une maladie dont on a oublié qu’elle peut provoquer surinfections, troubles neurologiques, cécité et stérilité. Mais rassurez-vous, à la place, on vous suggérera sans doute l’homéopathie dont l’efficacité n’a jamais été démontrée. Résultat, on n’est pas à l’abris de choix funestes pour les enfants (mais ça on en parlera moins).

Ce paragraphe va déjà faire débat, mais ce n’est pas le sujet. Le sujet c’est de savoir comment on peut tendre vers la vérité. Réponse : c’est dur, mais on va faire appel à notre bon sens.

Faire la part des choses

Difficile de faire la part des choses tant tout le monde insiste à nous convaincre et tant l’on manque du recul nécessaire. Dans le cas des vaccins, comme sur beaucoup de sujets on trouve tout est son contraire. Alors pour aider son esprit de déduction, outre multiplier les sources d’information, il existe un principe simple de bon sens que l’on appelle le rasoir d’Okham. Celui-ci propose que « les hypothèses suffisantes les plus simples sont les plus vraisemblables », ou pour simplifier : « Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? » Wikipedia vous explique ça mieux que moi :

Le principe du rasoir d’Ockham consiste à ne pas utiliser de nouvelles hypothèses tant que celles déjà énoncées suffisent, à utiliser autant que possible les hypothèses déjà faites, avant d’en introduire de nouvelles, ou, autrement dit, à ne pas apporter aux problèmes une réponse spécifique, ad hoc, avant d’être (pratiquement) certain que c’est indispensable, sans quoi on risque d’escamoter le problème, et de passer à côté d’un théorème ou d’une loi physique.

Ce principe ne se cantonne pas à la science et peut s’appliquer à la vie de tous les jours et notamment à nos chers complots quotidiens. Demandons-nous alors ce qui est le plus probable :

  • Des extra-terrestres nous auraient-ils déposés sur Terre sans jamais nous recontacter (sans même nous inviter au restaurant) ?
  • Des hommes-lézards vivraient-ils sous terre sans jamais avoir été découverts (sans devenir aveugles comme tous les bestioles souterraines) ?
  • Les vaccins n’auraient-ils pas quasi-éradiqué quelques maladies (plus que le sirop d’érable) ?
  • Était-il nécessaire de tuer 3 000 américains pour partir en guerre dans un pays producteur de pétrole (alors qu’ils ne sont déjà pas partis dans le bon) ?
  • Est-ce que les américains auraient réussi à mentir au monde en prétendant envoyer des hommes dans l’espace (alors que l’on peut voir l’ISS depuis la Terre) ?
  • Un extra-terrestre se serait-il écrasé à Roswell (ou juste un ballon sonde pas très fun) ?
  • La queue des reptiliens se détache-t-elle quand on tire dessus ?
  • Des nazis chevauchant des dinosaures vivraient-ils dans un monde sous-terrain ? Ca oui, c’est certain, j’en ai la preuve :

https://www.youtube.com/watch?v=JKPwtDjzJMI

Bref, les complots c’est bien beau, mais parfois la vérité s’avère juste tristement simple et ennuyante. Croiser les preuves, prendre du recul, c’est aussi bon pour nous que de manger 5 fruits et légumes par jour (mais d’ailleurs, est-ce bien vrai ?).

Sources :

Lire aussi : Est-ce que vous ne manqueriez pas un peu de sens critique ?

A toi qui veux voter FN dimanche prochain, mais tu vas arrêter tes conneries, oui ?

Ce lundi midi, le petit lutin du civisme m’a suggéré de te faire une petite note. Un petit mémo à destination de ces 40% de nordistes qui ont voté pour le FN en dépit de ce qu’on sait de ce parti, de ce qu’il représente, de ce que l’Histoire t’a appris sur les gens qui se nourrissent de haine.

Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.

Winston Churchill

A toi qui a voté pour le Front National aux dernières élections régionales. A toi qui ne t’es pas contenté de nous faire une bonne blague au premier tour qui et va remettre ça au second. Rappelle-toi ceci, le FN c’est :

  • Un charlatan au discours incohérent, démagogique et inapplicable.
  • Un parti fascisant qui dissimule aujourd’hui sa haine de l’autre.
  • Un parti qui stimule et joue de ta propre haine, qui compte sur le fait que tu laisseras ton instinct prendre le dessus sur ton intellect.
  • Un parti qui n’hésitera pas à écraser ses adversaires, quels qu’ils soient.
  • Pas eux qui régleront ton problème de terroriste, surtout que tu habites en province… Ceux qui vivent avec des musulmans n’en ont pas peur, bizarrement.
  • Un parti qui a tout intérêt à te maintenir sous pression, dans la peur car c’est son fond de commerce.
  • Une sortie de l’Europe qui ruinerait la France, car l’Europe c’est :
    • La libre circulation des Hommes, des biens et des services, pas de contrôles aux frontières du pays, uniquement à celles de l’Union.
    • Une monnaie unique et donc pas de frais de change, pas de taxes à l’exportation, pas de dévaluations agressives des monnaies.
    • Une mise à niveau des pays les plus pauvres de l’UE dont le niveau de vie augmente ce qui évite une concurrence à la chinoise chez nos voisins.
    • La libre concurrence.
    • Une entité de poids face aux autres grands pays de ce monde.
    • Un garant de la paix entre les états membres.
    • Etc.
  • Te laisser croire que l’immigration est source de tous tes maux. Alors que franchement, ça se discute.
  • Pas le parti des plus malins, celui de la voix facile
  • Pas le parti de la dernière chance

Vous qui, honnêtement, par désespoir, colère ou défi, vous apprêtez à voter Front National, pensez à ces arguments avant de le faire. Votez n’importe quoi d’autre s’il vous plaît. Blanc même. Mais épargnez au pays la honte d’avoir tourné le dos à toutes les valeurs qui font sa grandeur.

Jacques Attali

A dimanche.

La justice et Internet, c’est comme mémé devant son mulot.

Internet a beaucoup changé notre façon de communiquer en nous donnant la parole. Nos millions de petites voix peuvent maintenant s’élever pour faire part de nos pertinents avis sur la Vie, la philosophie antique, les œuvres de Marcel Proust ou la pose d’un pot large sur une BX TZD. Cette facilité de s’exprimer et de créer fait aussi que depuis 15 ans, le Net vous a régulièrement gâté en nouveautés avec des moteurs de recherches performants, des réseaux sociaux addictifs, des applications communautaires ou encore d’étonnants sites pornos animaliers. Bref, tout bouge et très vite mais nous nous adaptons plutôt bien à ce chamboulement perpétuel.

Ce n’est cependant pas le cas de certaines entreprises qui ont du mal à comprendre le Net et sa population, et c’est encore moins le cas du législatif et du judiciaire français qui peinent à suivre. Je vous propose d’illustrer un peu ce décalage entre les mondes « réel » et « virtuel. Moment anecdotes :

Serge, le « héros que l’on mérite mais pas celui dont on a besoin aujourd’hui ».

Pour commencer, laissez moi vous parler de Serge Humpich. Serge est un ingénieur qui développait des logiciels pour les traders. Ce qui le distingue c’est son hobby : le monsieur n’entretenait pas sa roseraie ou ne passait pas ses soirées sur Call of Duty, non. Il préférait occuper son temps libre à tester la sécurité des appareils et lorsqu’il s’est attaqué au système des cartes bancaires, il a découvert une faille qui permet de créer des cartes acceptées par les terminaux sans qu’elles soient liées à un compte. Bonnard*, mais en bon citoyen, Serge a fait part de sa découverte au groupement des cartes bancaires. Que s’est-il passé selon-vous ?

  1. Le groupe a envoyé un bouquet de fleurs à Serge et a rapidement revu la sécurité de ses cartes.
  2. Des gentils lutins bleus en képis sont venus lui rendre visite et après avoir fouillé son domicile, ils l’ont emmené au merveilleux pays de Gardavue.

Si vous avez répondu par la « 1 », vous êtes bien naïfs. Serge a été condamné à 10 mois de prison avec sursis avant de se barrer aux Etats-Unis, sans doute un peu dégoûté. Mais que voulez-vous, il a été un peu bête de croire que son aide serait appréciée : une entreprise est pragmatique et il est moins cher de museler le plus longtemps possible plutôt que de revoir un système mondial fragilisé.

On ne peut cependant pas accabler notre homme qui est peut-être plus habitué à fréquenter la communauté Internet qui elle, est plutôt reconnaissante lorsqu’on pointe du doigt une faille : certains éditeurs vont tout de même jusqu’à récompenser les pirates qui leurs signalent leurs fragilitésQuand je vous dis que l’état d’esprit n’est pas le même…  

Oui, les lois sont incohérentes, et alors ?

Si ceci vous a montré que la chose juste à faire et la justice sont deux choses différentes, je vais maintenant vous rappeler que cette dernière n’est en plus pas toujours cohérente.

Souvenez-vous d’Hadopi, cet ami qui vous écrit parfois parce que vous avez téléchargé sa vidéo sous droit d’auteur sans la payer (vilain cancrelat). Et bien, dans son arsenal de lois, la Haute Autorité dispose d’une carte : « défaut de sécurisation de son accès Internet » qui vous impute tout piratage de votre ligne. Pour rire un peu, voici un extrait d’une interview de Éric Walter sur le site de l’Hadopi :

Question : avec HADOPI, si j’utilise la connexion à internet de mon voisin pour pirater, ce n’est pas moi le coupable, mais lui pour « défaut de sécurisation », et il doit prouver qu’il n’est pas à l’origine du piratage. N’y a-t-il pas là un renversement de la charge de preuve ?

EW : Bien sûr que non, dans la procédure de réponse graduée votre voisin n’est pas considéré comme coupable de quoi que ce soit. Le 1er mail l’alerte sur des faits et lui rappelle sa responsabilité de protéger et sécuriser son accès internet.

Que l’on peut traduire par « Meuh non, on lui dit d’abord qu’on ne va pas tarder à lui tomber dessus ». Sympa, mais en pratique comment quelqu’un qui ne sait pas protéger sa connexion saurait détecter un piratage ou sécuriser sa ligne ? C’est donc bel est bien vous qui êtes responsable de la sécurité de votre réseau domestique. Et oui, si vous ne pouvez pas prouver le piratage, vous l’avez dans l’os (cela dit, c’est probablement vraiment tonton Michel qui téléchargeait My Little Pony et il ne l’aurait jamais avoué de toute façon…).

A côté de ça, si vous téléchargez un document sensible en libre accès sur Internet via Google, ce n’est pas la faute de l’organisation qui a mis le document en ligne (ici, pas de « défaut de sécurisation »). C’est ce qu’a découvert un des co-rédacteurs de reflets.info alors qu’il cherchait à documenter l’un de ses articles.

Le pauvre internaute dangereux pirate est tombé sur un fichier en libre accès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et s’en est donc servi car « on pourrait croire que si c’est sur Internet, c’est public. » Mais non : il s’agissait d’un document confidentiel et l’ANSES porte non-seulement plainte contre l’affreux corsaire, mais en plus remporte son procès. Notre ami est donc contraint de payer 3 000 € pour avoir lu un fichier indexé par Google.

Je résume donc :

  • si vous êtes une quiche en sécurisation informatique et qu’on télécharge des films illégalement via votre ligne (pas des snuff movies amateurs, ça on s’en fout), vous devrez en rendre compte devant la justice.
  • si vous êtes une administration qui laisse l’accès libre à ses fichiers confidentiels comme une cruche, c’est le pauv’téléchargeur lambda qui en répondra.

Ô cohérence, suspend ton vol !

Tremblez, ça peut vous arriver !

Routine activity theoryEt enfin, dernier exemple qui m’a inspiré cet article : la semaine dernière, j’ai reçu un e-mail provenant d’un grand journal local de mon ex-région. Il faisait suite à un article dans lequel j’expliquais comment contourner leur système d’abonnement : c’est ce qu’ils appellent une « incitation à la fraude ». Je ne prendrais pas le risque de les nommer, mais voici comment leur mécanique fonctionne : vous n’avez le droit de lire que 5 articles par mois sur leur site avant d’être invité à vous abonner. Comment savent-ils que vous en avez lu 5 ? Grâce à vos cookies, ces petits fichiers stockés sur votre navigateur.

Dans l’article j’expliquais comment se débarrasser de ces cookies, ce qui n’est pas illégal sauf si vous dites que c’est pour bypasser le système d’abonnement (c’est ce que j’ai cru comprendre). Vous serez d’accord, ça revient à pointer du doigt un portique RATP défectueux et de dire « regardez c’est ouvert », mais chut, ce n’est pas bien, il ne faut pas le dire, c’est une grave incitation à la fraude.

Voici la réponse envoyée au service juridique du journal :

Bonjour M. X.

Je vous invite à constater que l’article a bien été supprimé.

J’ai supprimé l’article par peur des poursuites judiciaires, vous vous en doutez. Cependant, je vous invite à communiquer ceci aux responsables de l’édition en ligne :

Les moyens de contournements que je proposais ne sont pas une incitation à la fraude mais la mise en évidence d’une faille technique béante dans le système d’abonnement de [votre journal].
L’utilisation de cookies pour marquer les articles lus est une hérésie technique et montre une méconnaissance du fonctionnement du Web. Les cookies sont des fichiers stockés sur le navigateur de l’utilisateur et il peut bien entendu les supprimer quand il le souhaite. Il peut ainsi réinitialiser à loisir son abonnement sans opérer aucune action malveillante.

Cet article mettait simplement en évidence cette faiblesse. Des milliers d’Internautes connaissent cette astuce sans avoir besoin de mon aide.
Je vous conseille vivement de revoir votre système d’abonnement.

Cordialement, Spi (éditeur de northgate.fr).

Ca vous rappellera peut-être mon premier exemple, le côté bon samaritain en moins. Cela dit, je comprends le journal qui doit déjà l’avoir mauvaise d’avoir fait un mauvais choix technique et qui doit payer quelqu’un pour menacer les gens afin qu’ils se taisent.

Voilà, tous ces recours en justice sont presque amusants. Si Serge ou le serveur NorthGate avaient été en Russie, on aurait pu facilement ignorer les menaces de procès et la vraie solution aurait sauté aux yeux de tout le monde : il suffisait que les entreprises pensent mieux leur sécurité. Et pour finir, l’affaire de Serge me pousse à me demander si un jour un scandale mettant en cause les cartes bancaires sans contact éclatera, car je vous rappelle qu’elle ne sont pas du tout sécurisées… J’espère que je ne me suis pas mis dans le pétrin en disant ça… 😉

Sources et trucs à lire :

« * » : masculin de « bonnasse ».

Le vendredi, c’est short movie : e-penser

Et voilà les amis, vous êtes misérablement tombé dans mon piège, e-penser n’est pas un court métrage mais une chaîne YouTube. Je sais, je suis diabolique. Mais maintenant que vous êtes là, autant rester un peu.

Je vous propose de découvrir aujourd’hui une série de vidéos de vulgarisation scientifique et d’histoires passionnantes comme vous avez pu en visionner sur le site d’Axolot (d’ailleurs, le Patrick d’Axolot participe à la seconde vidéo). C’est drôle, c’est instructif, bande annonce !

https://www.youtube.com/watch?v=30Iwx6MOXvU

Et voici la vidéo du 1er avril 2015 qui m’a donné envie de vous en faire profiter :

Continuer la lecture de Le vendredi, c’est short movie : e-penser

Retour sur ces enfoirés de véganes

Dites donc les enfants, c’est que l’article Et si ces enfoirés de vegans avaient raison ? vous aura intéressé bien au-delà de tout ce que j’aurais pu imaginer ! Après sa publication, le bouzin a été repris par plusieurs blogs véganes (j’ai appris l’orthographe du mot entre temps) jusqu’à faire le tour des sites où le tofu est roi, mais pas que. On le retrouve aussi sur d’autres sites moins engagés mais curieux. C’est là que c’est étonnant : l’article a capté l’attention de gens qui comme moi sont intéressés par le sujet et qui cherchent des infos sans vouloir se faire traiter systématiquement de charognards. Il faut croire qu’il y a une vraie niche à satisfaire à ce niveau.

Résultat : en une semaine l’article a reçu plus de 20 000 « j’aime » et des dizaines de milliers de vues alors que mon dernier record devait être de 30 « likes ». Même si je ne cours pas après les lecteurs, j’admets que ça fait plaisir. Dire que j’aurais pu gagner 3,76€ si j’avais mis de la publicité… 😉

Pourquoi tant d’amour ? 

Aucun doute, ma prose est loin d’être seule à l’origine de vos visites. Ce sont nos amis vé[géta[r|l]iens|ganes] qui ont mis le feu aux poudres en partageant l’article sur Face de Bouc. Je pense que ce qui leur a plu, c’est tout simplement qu’un carnivore arrive à la conclusion que la (sur)consommation de viande, c’est mal.

Mais si les amis des topinambours ont été intéressés par mon petit compte rendu, ce ne sont pas les seuls. On a pu constater le passage de beaucoup de carnivores ou de bicurieux qui se sont reconnus dans l’analyse. Le plus fort, c’est que certains sont en passe de se convertir.

Je suis le messie des véganes, qui veut me toucher ?

Spi, humilité personnifiée.

Quant aux carnivores purs et durs, ils sont passés mais ont toujours des difficultés à exposer des arguments convaincants (pourtant très bien écrits). Qu’à cela ne tienne, je reviendrai vers vous avec les réponses d’un grand groupe.

Mais quelque soit votre bord, j’ai été vraiment content de constater qu’il y a eu beaucoup de réactions civilisées (comme quoi tout arrive) :

Vos commentaires n’étaient pas si pourris

Mexican Troll
Trololololo lololo lololo

Dans les commentaires, vous avez posté des compléments documentés et éducatifs sans trop déverser de fiel. Et ça c’est terriblement cool et je vous en remercie. Bon, j’admets que sur la fin, des petits trollolos sont venus mettre un peu d’ambiance, mais que voulez-vous, liberté d’expression tout ça…

Profitant de votre bonne volonté, pour faire avancer le schmilblick et le synthétiser un peu, je voudrais reprendre quelques unes des idées que vous avez exposées et y ajouter mon grain de sel :

  • Nous, c’est le goût

Burger
CouiiiiiIIIiiic !

On m’a dit que parmi mes arguments pro-viande, je n’avais pas mis le goût alors que c’est quand même « fichetrement bon, la viande ». Oui, c’est vrai, c’est le seul argument sensé que je voie, mais c’est très subjectif et l’opposer à la souffrance me semblait disproportionné (j’allais clairement me faire latter les c…), alors je l’ai remballé. Mais vous avez raison, j’aurais pu le mettre. 🙂

  • Le bio c’est de la merde

Le bio (ou agriculture biologique), c’est théoriquement l’absence d’engrais ou de pesticides chimiques de synthèse ainsi que d’OGM. Il existe depuis le début du XXème siècle et n’est pas juste un effet de mode moderne repris par les entreprises (pas que). Si le bio « c’est de la merde », que dire de la culture intensive ? Si vous n’avez pas de jardin, c’est encore l’alternative qui semble la plus saine. Et puis, il reste quelques labels pour se rassurer.

De deux maux il faut choisir le moindre.

Roman de Renart.

  • Le cri de la carotte

Les légumes ont-ils une âme ?
Les légumes ont-ils une âme ?

Ca c’est rigolo. Saviez-vous que les végés ont leur point Godwin à eux ? Il s’agit du point Carotte selon lequel toute conversation avec un végane déviera à un moment ou à un autre sur la souffrance des légumes (mais pas ceux en fauteuils roulants, attention).

Si c’est amusant sur le coup, à force vous me les énervez. Pour jeter définitivement cet argument aux orties (et en faire un excellent purin), sachez qu’en l’état actuel de nos connaissances, on peut difficilement affirmer que le légume ressente la douleur, simplement parce que : pas de système nerveux, pas de douleur.

On pourrait s’arrêter là mais il est tout de même intéressant de se demander : et si ce foutu radis ressentait sa découpe en fines lamelles et contenait son cri de douleur en lui ? Et bien dans ce cas, rappelons que notre bétail consomme bien plus de ressources végétales que nous ne le ferions en nous passant de viande :

Un agriculteur peut nourrir jusqu’à 30 personnes pendant un an sur 1 hectare, avec des légumes, des fruits, des céréales et des graisses végétales. Si la même surface sert à la production d’oeufs, de lait ou de viande, le nombre de personnes nourries varie de 5 à 10. 4. Alimentation Responsable.

Le viandovore fait donc plus souffrir les radis que le laituevore. Sachant cela, libre à vous de n’éprouver d’empathie ni pour les petits veaux, ni pour les petits concombres.

  • Le cri des p’tites bêtes

Dans les débats, on parle rarement de la position à adopter face aux insectes. Pourtant, si l’on accepte que les insectes sont nos amis (et qu’il faut les aimer aussi) se pose encore une flopée de questions éthiques comme : « ai-je le droit d’en manger en tant que végane », ou « puis-je marcher sur la pelouse ? ».

Ces questions sont encore plus taraudantes lorsque vous vous demandez ce que vous devez faire en présence d’une souris. Si des solutions pacifiques ont été apportées dans les commentaires (cf. Nicolas et ses cages non-létales), je vous invite à méditer sur cette phrase : Peut-on quand même accepter de tuer des animaux lorsqu’on est végétarien ?

« Je n’ai aucun problème avec les moustiques. D’abord, je ne suis pas sûr qu’ils soient sensibles à la douleur et, même dans ce cas, une claque rapide réduit au minimum sa souffrance. Ensuite, il n’a pas de conscience développée de soi, il n’est pas un être capable d’envisager son future d’une façon ou d’une autre. Donc s’il m’empêche de me concentrer sur ma lecture et menace de me piquer… »

Peter Singer, végétarien.

L’attitude adoptée par chacun d’entre nous face à ces choix sur la valeur de la vie animale varie :

  • Des véganes, des véganismes

Ce que j’ai appris en vous lisant, c’est qu’il n’y a pas un seul courant végane. D’une simple curiosité à l’intégriste le plus complet, vous représentez tout un panel de sensibilités et de raisons qui mènent à changer de régime. Vous devenez végane par compassion, pour sauver le monde, pour être en meilleure santé ou que sais-je encore… Il ne s’agit pas d’adhérer à un parti et d’en suivre les lignes mais de décider soi-même de ce qui est bon pour vous, pour nous, pour les animaux, pour le monde. De cette variété d’opinion semble naître quelques dissensions dans le mouvement, on l’a vu. 😉

Je me pose tout de même une question : que ce passerait-il si nous adoptions le « animal first » ?

  • Nous les humains, nous sommes trop nombreux sur cette Terre qui ne pourra pas tous nous nourrir

C’est une bonne raison de consommer directement des végétaux qui sont produits en utilisant moins de ressources naturelles. Mais est-ce que ce sera suffisant tant que la croissance démographique perdurera (en 2050 nous serons 10 milliards) ?

On a beau se répliquer comme des sauterelles, la croissance démographique est un des moteurs de la croissance économique, elle est donc défendue car pas touche au grisbi ! Difficile de savoir où tout cela va nous mener mais beaucoup d’hypothèses sont pessimistes. Pas forcément pour la planète, mais pour nous : vous reprendrez bien un peu de famine ?

  • Certains animaux ont été à ce point domestiqués qu’ils disparaîtraient sans l’Homme

Et ben ça, c’est intéressant. Il est vrai que les vaches d’aujourd’hui, n’ont sans doute que peu en commun avec leurs ancètres. On ne sait pas ce que deviendrait une vache moderne sans la protection des Hommes. Ce n’est pas (plus) un modèle de force et de souplesse. Si elles survivent, nul doute qu’elle se réadapteront à la vie « sauvage ».

  • Manger de la viande n’est ni bien ni mal, c’est ainsi.

Est-ce mal si Jean-Kevin, votre petit dernier est acheté et dégusté avec des fèves au beurre par Hannibal Lecter ? Manger des enfants n’est ni bien ni mal, c’est ainsi. De façon plus réaliste, supporteriez-vous de manger du chien ? Trouveriez-vous ça bien ou mal si quelqu’un en commandait à votre table ?

La morale ne devrait peut-être pas s’appliquer qu’à ceux avec qui nous vivons ?

  • Nous sommes des prédateurs !

Ca fait belle lurette qu’on ne prédate plus rien du tout. A part quelques chasseurs qui (quoi qu’on en pense) méritent plus leur galinette fourrée aux pruneaux que nous.

Sinon, oui nous sommes l’espèce dominante mais comme l’a dit le philosophe Benjamin Parker : « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». Ce n’est pas parce qu’on peut faire quelque chose qu’il faut le faire.

Convertir par la parole, pas par l’insulte, jamais par la force

Evidemment, en plus du troll carnivore (« là, je mange un bébé veau mort devant mon clavier »), nous avons aussi eu droit au végane de l’extrême qui ne mâche pas ses mots (« réduire sa consommation de viande ne suffit pas, bande de baltringues ! »). Et c’est bien dommage car je le répète : vous nuisez à votre cause quand vous faites ça. On ne fait pas comprendre les maths à un enfant en lui tapant dessus avec un bottin (ni avec une chaise, n’insistez pas). On lui explique patiemment, on prend le temps de le convaincre.

J’ai découvert dans vos commentaires qu’il y a de nombreux véganes modérés qui plutôt que de vous engueuler, vous aideront à initier une démarche vers moins de viande. Et ça, c’est déjà une très bonne chose.

Chose amusante, j’ai constaté que l’article avait mené au moins deux impies à la conversion vers la sainte véganitude. J’attends vos risotos de remerciement devant ma porte. 🙂

Après ces quelques échanges

S’il y a une pression sociale poussant à manger de la viande, il y en a aussi une de la part des véganes envers ceux qui ne sont pas « full-véganes ». Pourtant, plus qu’un mouvement strict, j’imagine qu’il est mieux de voir le truc comme une philosophie. Il y a un minimum de réflexion et de leçons à tirer des discours des véganes, un équilibre à se trouver qui est sans doute quelque part entre la dose quotidienne de barbaque et la consommation exclusive de fruits tombés à terre.

J’ai été impressionné par le nombre de vos partages et je me sens obligé de vous remercier. Merci à vous. Merci d’avoir répondu à mes questions de carnivore avec patience, merci pour vos commentaires constructifs. Je vais faire une pause sur le sujet veggie maintenant. 😉

A bientôt pour de nouvelles aventures, Spi.

PS : J’en profite pour remercier Rak qui a assuré la modération pendant mes vacances.
Crédit illustration : julia-caramelina.

Et si ces enfoirés de vegans avaient raison ?

Connaître des vegans n’est pas de tout repos. Le vegan considère que tuer un animal équivaut à tuer une personne. Il vous parle de spécisme et vous explique que maltraiter n’importe quelle espèce, c’est mal. Il va jusqu’à comparer les abattoirs aux camps de concentration : une vision des choses qui nous parait tellement disproportionnée qu’elle nous choque. Pas eux.

troll_thinkingA force de côtoyer ces hurluberlus, un jour vous aurez le choix :

  1. vous arrêtez de leur parler,
  2. vous allez les troller,
  3. vous écoutez.

Pour ma part, j’aime les débats alors j’ai joué le jeu et j’ai écouté avec cependant la quasi-certitude d’être dans le vrai : pour moi, le véganisme était une « préoccupation de riche occidental qui avait satisfait tous ses besoins primaires et s’attachait maintenant à satisfaire ceux des animaux ». Un truc de bobo hipster lopette, quoi.

Petit plongeon chez les hippies.

troll noLorsque vous commencez votre incursion dans leur monde, vous ne connaissez pas grand chose à leur concept puisque vous avez très probablement été élevé dans une famille où l’on mange traditionnellement de la viande. On vous aura dit partout que c’était dans l’ordre des choses, que nous étions au sommet de la chaîne alimentaire, qu’on faisait ce qu’on voulait et qu’on pouvait emmerder les bestioles à loisir. Et puis de toutes façons, on est omnivores et remettre en question un mode de vie qui existe ainsi depuis des siècles, ça semble vain (ou au mieux très difficile). Mais bon, OK, on a dit qu’on essayait de comprendre alors on va s’y mettre.

Pourquoi ces gens sont ils vegans ? 

Pour commencer, vous pensez qu’ils ont juste une grosse empathie envers les animaux ; vous comprenez, mais l’empathie c’est subjectif, pas la peine de s’étendre dessus. Alors vous commencez à leur parler plus concrètement de leur régime. Ne vous inquiétez pas ils sont habitués, ils sont armés pour répondre à toutes vos questions (pour peu que vous écoutiez leurs réponses) et ils s’en sortent bien : l’argumentaire des vegans est plus réfléchi que vous ne le pensez et s’articule autour de ces points :

  • Ils font preuve d’empathie à l’égard des animaux.
  • Ils ont une alimentation plus saine.
  • Ils réduisent l’impact environnemental car la viande consomme beaucoup de ressources.

Oubliez donc l’image de cette con**sse de Brigitte Bardot. Rien à voir.

troll_wtf

Les convaincre qu’ils ont tort !

Comme leur raisonnement se tient et va au-delà de « j’aime les chatons, n’en mangez pas SVP », vous êtes pris au dépourvu. Va falloir assurer pour défendre votre morceau de viande. Vous vous préparez donc à aller chercher des arguments aiguisés pour les annihiler dans un petit « pouf » ridicule. Sauf que… Sauf que vous avez un peu de mal à leur opposer des idées qui tiennent la route. Vous étiez pourtant persuadé que ça viendrait tout seul, que vous en auriez des dizaines des raisons valides de becqueter des bêbêtes, mais il vous en reste juste une poignée et en plus elles sont un peu foireuses :

Vous avez l’air fin avec ça, d’autant que les conditions de vie ont changé depuis que votre arrière-arrière-arrière-grand-mère grimpait aux arbres. Votre cerveau est maintenant bien développé (plus que celui de Lucy ou Kevin) et c’est plus dû au fait de cuir les aliments qu’à la viande cuite (semble-t-il). Quant au « on a toujours fait comme ça », vous savez bien qu’on a toujours excisé des jeunes filles et que ce n’est peut-être pas la meilleure chose à faire (peut-être). Je parlerai des carences dans un instant mais on ne vaincra pas par là non plus…

Pas de panique, on peut contre-attaquer : allez jeter un œil à la définition du spécisme dont on vous rabat les oreilles, il y a bien quelqu’un qui vous dira qu’il est normal de différencier les traitements en fonction des espèces… Et bien… Euh… Non. Le spécisme est cautionné uniquement par habitude (lui aussi) et de nombreux savants, scientifiques et philosophes le déconseillent au même titre que le sexisme ou le racisme. Merde.

Et si j’avais tort…?

fffffuuuuVotre confiance en vous vacille. On mange sans doute de la viande en quantité parce qu’on en a besoin. Pourquoi sinon ? On en a besoin car manger uniquement des légumes entraîne des carences en fer et en protéines. Et ça c’est vrai ! Ou pas, crotte. Les végétariens, ne mangent pas que des légumes. Ils doivent varier leur alimentation en incluant des aliments auxquels on ne pense pas : des céréales, des fruits secs, des sources de protéines comme la quinoa, etc. Nous les viandards, on sait que notre alimentation habituelle subviendra à nos besoins, mais on n’a aucune éducation sur comment varier notre alimentation sans viande. Forcément, si vous virez veggie et que vous ne mangez que des haricots, vous êtes mal. Mais si vous vous éduquez sur le choix de votre nourriture, ça a l’air de même pouvoir convenir à des femmes enceintes.

Bon, les enfants, on a un problème. Personne ne nous donne de raison valide de manger de la viande plusieurs fois par semaine. Et si ces enfoirés de vegans avaient raison ? Ca parait fou. On a toujours mangé de la viande, c’est impossible. Peut-être est-il temps d’arrêter de se moquer et d’écouter.

Le bouffeur de mousse et le viandard

trollEcouter en essayant de rester neutre, c’est important car les confrontations entre vegans et carnivores se résument souvent au même show. Chacun balance des arguments et personne ne cherche à comprendre :

– Z’en avez pas marre d’être des meurtriers ?
– Z’en avez pas marre de nous faire hièch avec vos images dégueulasses de veaux morts ?
– Ouais ben si vous assumiez de manger de la viande vous les tueriez vous-même !
– J’fais c’que j’veux et je te pisse à la raie !
– La raie aussi à le droit de vivre, salop !
– Non, euh…
Etc.

Toujours, un groupe tente de se faire entendre en insistant lourdement, ce qui fait chier l’autre groupe qui se braque. Ca ne fait pas avancer le schmilblick d’un iota.

https://twitter.com/MarcelStGeorges/status/577764709946023936

Si vous participez à cette guerre des tranchées, vous n’en tirerez rien. Au mieux vous vous débarrasserez de quelques amis. Mais si vous abordez le sujet de façon ouverte et constructive, vous allez peut-être découvrir des choses. Des choses qui vous feront mal au fion. Mais ça, je vous laisse le plaisir de le faire.

Et alors ? 

Morpheus: This is your last chance. After this, there is no turning back. You take the blue pill – the story ends, you wake up in your bed and believe whatever you want to believe. You take the red pill – you stay in Wonderland and I show you how deep the rabbit-hole goes.

troll cry

Et alors, il faut bien que je l’admette : il n’est pas impossible qu’ils aient en grande partie raison. Aujourd’hui on sait que :

Alors qu’est-ce qu’on fait ? Je ne vais pas vous dire ce qu’il faut faire, ce serait prétentieux. Juste que ça mérite réflexion.

Vous trouverez plein de documentation sur le Net sur les vegans. Comme d’habitude, sachez prendre du recul et décider de soit : continuer à consommer un burger par jour, diminuer votre consommation de viande en achetant de qualité (bio, de saison), passer au véganisme. Pour le dernier, changer ses habitudes n’est pas facile et les vegans se feront un plaisir de vous aider à assurer la transition. Nous, on a choisi la 2ème en mode petits joueurs. 😉

https://www.youtube.com/watch?v=g_nUrPosnPE

Aucun animal n’a été blessé durant la rédaction de cet article. Peut-être qu’il blessera un vegan ou un carnivore à sa lecture, tout au plus. 😉

Edition : On revient sur l’enthousiasme suscité par cet article dans Retour sur ces enfoirés de véganes. A lire si vous avez aimé celui-ci. 🙂

J’veux ça !

Pour changer un peu des sujets abordés habituellement par le proprio des lieux, j’ai envie de partager un peu ce mélange de sentiments qui m’envahit à chaque fois que je fais un saut à la Défense le weekend (ou tout autre centre commercial d’envergure, je suis pas réfractaire aux autres).

Qui n’a jamais, au détour des allées, eu un coup de cœur pour un produit au tarif plus ou moins raisonnable ?
Qui n’a jamais pensé « Omg… j’veux ça ! » (feat. Paris Hilton@southpark) ?

https://www.youtube.com/watch?v=rMJ3fpuQ5FY

S’ensuivent divers cas de conscience. Entre l’envie et la voix de la raison, ce genre de conflits intérieurs est souvent soumis à ma fidèle complice de ces moments là (elle se reconnaitra !)

Et finalement on se dit que non, c’est quand même pas bien raisonnable, y’a plus urgent, et puis est-ce que j’en aurai l’usage ? Est-ce que je vais le porter ? Est-ce que finalement ça ne va pas finir en objet déco, jamais utilisé, jamais touché ? Et on s’en va, on continue à faire le tour des magasins, profitant du calme relatif des lieux un dimanche matin…

Le temps passe et l’esprit cogite… Et finalement on craque, on se dit que merde, à quoi bon se casser la tête à travailler toute l’année si on ne peut pas se faire un petit plaisir de temps en temps ?
Et zou, retour en 4ème vitesse au magasin, grisé d’avance à l’idée de ce qui est manifestement un achat compulsif.

Et finalement, là ou on voit le génie des marketeux, c’est qu’en ayant acheté un truc, n’importe lequel, on trouve le moyen en ayant dépensé de se dire « Ah mais c’est génial, et en plus j’ai eu X% de remise ! »

Le truc de fou, c’est finalement de se dire que pendant les soldes ou juste les promos, non seulement on achète des trucs, mais en plus on a l’impression d’avoir fait des économies… en ayant dépensé.

Paradoxe, quand tu nous tiens … (ne pas analyser, ne pas analyser).

Ah et oui, vous vous en doutez, si j’aborde le sujet, c’est que je me suis fait avoir. Et le pire c’est cette satisfaction d’avoir l’objet convoité.
Et avec 5% !!! \o/