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Faire du vélo à Sartrouville (ouh là)

Bonjour à tous ! Voilà un moment que tout exaspéré que je suis, je voulais faire un article sur le vélo à Sartrouville. Car à Sartrouville, les infrastructures de vélo se résument globalement à… peau de zob.

Bon, je suis un peu méchant car en vrai, il y a quelques équipements :

  • une pompe à vélo à la gare (à l’initiative de la communauté de communes)
  • une pompe à vélo au parc du dispensaire (à l’initiative de la communauté de communes)
  • une quinzaine de parkings à vélos qui se ne cessent de se remplir au fur et à mesure que les gens adoptent la petite reine.

Et… voilà, c’est à peu prés tout ce que j’ai constaté.

J’ai l’impression, en tant que sartrouvillois, que si la communauté de commune des Boucles de Seine a en stock des idées sympas, elles ne voient pas le jour à Sartrouville (lire leur brochure du plan vélo).
On sent qu’il y a un blocage à la mairie : peut-être quelqu’un qui s’est frité avec un cycliste étant petit, ou quelqu’un qui a loupé le mémo sur le réchauffement climatique, ou encore un vilain lobbyiste de chez Total qui s’est introduit sournoisement dans l’administration de la ville. Allez savoir… Quoi qu’il en soit, le résultat est que je n’emmènerai pas un gamin parcourir la ville en vélo.

Il y a pourtant des aménagements simples et pas chers qui pourraient voir le jour pour commencer :

  • des sas vélo aux feux rouge
  • des panneau de céder le passage cycliste (M12)
  • brider la ville à 30 km/h hors départementales (surtout dans les zones résidentielles)
  • aménager les routes pour la sécurité des cycles (faire des voies propres) et sécuriser les carrefours

Pour vous donner une idée des pistes actuelles en ville, il suffit de regarder la carte que la mairie elle-même partage et de repérer les portions vertes :

La mairie indique elle-même que « Sartrouville compte à l’heure actuelle plus de 16 kilomètres de pistes, bandes cyclables et axes partagés répartis sur le territoire. « 

Malheureusement, un axe partagé n’a rien d’une voie cyclable. C’est simplement une route sur laquelle on invite les voitures à arrêter d’écraser sauvagement les piétons et cyclistes. Et une bande cyclable c’est à peine mieux. On va donc oublier ces viles tentatives pour booster les stats et admettre qu’il y a en fin de compte très peu de solutions pour les gens en vélo. Et de toutes façons, 16 km, c’est ri-di-cule.

Pour être tout à fait juste, les vélos ont droit à un nouveau chemin, une sympathique coulée verte de 1 km. Mais comme partout en France, les ingénieurs ont du mal à interconnecter les voies de circulations douce. La sortie de la coulée verte en est un exemple flagrant : la voie de vélo se jettera sur la D308, chasse gardée des voitures.
C’est d’ailleurs étrange : la D308 est pourtant indiquée comme « à aménager » (en rose sur la carte) et pourtant, le tout nouveau carrefour est complètement dépourvu de solutions pour les vélos. Je pensais d’ailleurs que c’était obligatoire sur tout nouvel ouvrage sur une départementale. Mais je me trompe sûrement, c’est peut être juste du bon sens en fait.

Une dernière preuve de cette étrange tendance anti-vélo ? Voyez cet arrêt de bus de la rue Turgo :

Des travaux récents ont ajouté un terre-plein à la place des zébras jaunes, forçant les vélos à faire un écart sur la route. Dans ce cas, faire sauter la piste aurait presque plus de sens…

Forts de ces exemples (non exhaustifs), vous vous doutez que Sartrouville n’a pas obtenu de bons résultats dans le palmarès des villes cyclables, et vous avez raison. La ville écope d’un score de F (sur G) dans le comparatif des villes cyclables. Et même d’un « G » dans les efforts de la ville, c’est dire comme mon intuition est partagée.

C’est une des pires villes du coin (mais évitez Argenteuil ! ^^) :

Sartrouville semble bloquée à l’ère pré-COVID. Ce temps où les voitures étaient reines. Exemple édifiant : comme vous pouvez le lire sur le site de la ville, les PV de stationnement sont rabaissés à 30€ au lieu de 35.

Je ressens la communication de Sartrouville comme du greenwashing. Des p’tits animaux qui viennent mignonnement brouter au lieu de mettre de l’insecticide, des quais ouverts le dimanche, des animations… Mais quand il faut libérer la ville des contraintes et de la pollution des voitures, on ne voit pas beaucoup d’efforts.

Je ne suis affilié à aucune association de vélo et je ne connais ni fréquente l’équipe municipale. J’ai bien tenté de leur poser des questions, mais en vain sur le sujet. En revanche, au vu des aménagements, on sent que la ville n’est pas favorable au vélo. Alors je lance ma petite pierre citoyenne pour faire bouger les choses en vous interpellant, vous, cyclistes, qui êtes de plus en plus nombreux à réclamer des aménagements : manifestez vous. 🙂 Et évidemment, si la mairie passe par ici, je l’invite grandement à prendre conscience que notre avenir n’est plus dans la voiture et qu’il faut nous aider à nous déplacer autrement. Merci par avance. 🙂

Edition du 15/10/2023 : nouveaux parkings à vélo à la gare de Sartrouville

Depuis la rédaction de cet article, la ville a mis à disposition de nouveaux abris à vélo côté place de la gare. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait de places supplémentaires, mais malheureusement c’est une simple rénovation avec toutefois des piliers qui permettent maintenant d’accrocher un antivol en U.
Pas de places supplémentaires donc, alors que les parkings vélos sont saturés et que des scooter viennent se garer sans être verbalisés. Dommage.

Cette place dispose pourtant d’espaces qui pourraient être aménagés. C’est sûr qu’un toit au-dessus de son vélo c’est cool, mais ce n’est pas indispensable. La place dispose de suffisamment d’espace pour créer d’autres emplacements comme rue Lamartine par exemple :

Voici les anciens emplacements à vélo :

La SNCF, les voyageurs et l’empathie

Hello les gens ! Comme d’hab, pas le temps d’écrire sur le blog, mais je voulais vous raconter une tite anecdote. Vous connaissez mon amour immodéré de la SNCF, que ce soit l’entreprise ou ses cheminots ? Et bien ils ne m’ont pas déçu aujourd’hui, mais non : je ne vais pas vous bassiner avec les grèves là tout de suite.

Ce matin, il fait beau. Il y a encore 3 trains sur 4 sur ma ligne 2 jours après la grève mais je ne me pose plus de questions (je subis). Les conditions sont remplies pour prendre mon VTT et filer vers la gare, ce que je fais. Le train part à l’heure, j’ai de la place. Je note juste que la position des voitures « vélo » n’est jamais indiquée et qu’il est toujours difficile d’anticiper leur emplacement. Sinon, ça va, je ne râle pas trop. 🙂

Arrivé en gare d’Argenteuil, une dame crie : « Une dame fait un malaise, tirez le signal d’alarme ». Le temps de réaliser, un homme tire sur la poignée. Le signal reste abaissé, on attend qu’une voix rodée nous appelle et nous demande ce qu’il se passe. Il remonte et rien. Je tire à nouveau sur le signal : il remonte, toujours personne. Impossible de joindre le pilote de l’engin pour lui demander d’appeler les secours.

Un voyageur appelle les pompiers. Plus tard j’entendrai à la radio : « les voyageurs ont déjà appelé les pompiers, pas la peine de les contacter ». « Déjà », ben putain !

Un « gilet rouge », arrive en courant (enfin en trottinant). Je suis sorti avec le vélo, j’assiste à la scène de l’extérieur. Il n’est pas formé aux premiers secours, ses collègues arrivent : aucun geste pour aider ni même rassurer, rien : il reste vissé à son talkie.

Une dame crie dans le train pour trouver un médecin ou une infirmière : personne. Une secouriste accourt.

J’entends à la radio : « est-ce que le voyageur qui a fait un malaise est toujours dans le train ? ». Que personnellement, je comprends par : « ils ont évacué la personne, qu’on puisse faire repartir le train ? »

Avant l’évacuation, le temps de faire les soins & co, 30 minutes doivent s’écouler. En vélo, je ne peux pas prendre les autres Transiliens bondés. Six personnes sont sur le quai à côté de moi : elles sont venues exprès pour assister béatement à la scène (imaginez, la bouche ouverte).

Les pompiers évacuent. Je remonte dans le train, et je fais le point sur ce qu’il vient de se passer.

Il s’agit d’une histoire comme ça doit arriver souvent dans les gares parisiennes. Mais ça n’empêche pas l’empathie, l’information, la formation au secours, le respect des passagers. J’ai été impressionné par la passivité des agents. On va probablement me dire que tout est bien conçu et que je n’ai vu que la partie émergée de l’iceberg, mais fuck, j’aimerais pas avoir un problème dans un train !

La petite reine contre le reste du monde

Chère madame le Maire de Paris,

Jusqu’ici, j’essayais de ne pas passer les portes de Paris en vélo. Mais voilà, nécessité fait loi et je déambule maintenant quotidiennement dans votre belle cité. C’est une expérience particulière et laissez-moi vous dire que je me sentirais plus en sécurité bâillonné, nu et enduit de marinade au milieu du tournage d’une émission gastronomique de Jackie et Michel.

La raison ? Vos parisiens conduisent fort mal, madame (je généralise si je veux), mais ce n’est pas uniquement leur faute. Tel des cafards soumis aux contraintes de leur environnement et faute de limites claires, ils s’adaptent, ils mutent. Et l’environnement madame le maire, c’est vous qui en avez la charge. Alors il va falloir s’expliquer maintenant : pourquoi les voies cyclables de la capitale sont elles si pourraves ? Au XXIème siècle, alors que nos voisins nordiques sont à donf sur le vélo et que notre pays vient de défendre le projet de la COP21, il est grand temps d’agir pour donner à la petite reine sa vraie place (ou au cheval, à la trottinette, au bouzin électrique, aux panards, etc.).

Pour cela, il faudra  peut-être limiter les nuisibles, et pas juste les diesels parce qu’on vient juste de se rendre compte qu’ils sont vilains.

Deux roues, mais plus de pollution

L’Etat a autorisé la conduite de mp3 (scooters à 3 roues) dont la motorisation est supérieure à 125 cm3… Pourquoi une telle hérésie ? Probablement pour préserver les emplois d’une entreprise qui a utilisé un vide juridique pour implanter ses machines de mort (comme avec Coyote). Choix fort judicieux qui a contribué à la croissance du nombre de scooters dans Paris et transforme la ville en une calamité pour les cyclistes et les piétons.

Aujourd’hui, les scooter parisien, c’est :

  • la possibilité d’utiliser des scooters à 3 roues de plus de 125 cm3 sans formation (nos fameux mp3),
  • l’utilisation des voies de bus (à contre-sens s’il vous plaît),
  • le barrage des sas cyclistes aux feux (« ah ben si on doit se compliquer la vie avec ça », authentique),
  • la mise en danger des cyclistes (dépassements, frôlement… Sur leurs voies réservées, tant qu’à faire),
  • la mise en danger des piétons (roulent sur les trottoirs),
  • les incivilités,
  • des comportements imprévisibles pour les voitures (sortent de moustiques en plastiques qui virevoltent de-ci de-là),
  • une pollution accrue,
  • des accidents accrus.

Alors il est peut-être temps de pousser nos amis vers les vélos électriques ou les transports en commun.

Taxi !

Personne ne sait m’expliquer ce que font les taxis sur les voies de bus. Il s’agit a priori d’une tolérance de la ville qui n’a aucun sens. Un taxi ne fait pas partie des transports en commun et n’encourage pas du tout les transports verts. Si son utilité occasionnelle n’est pas à remettre en cause, sa présence sur les voies de bus empruntées par les cyclistes l’est, elle, très légitimement. Il serait donc bien normal de retirer ce privilège qui leur est uniquement accordé « parce que sinon on fout le feu »)

Cyclistes

Les cyclistes parisiens et des grandes agglomérations sont en permanence sous pression car le danger est omniprésent. Il est donc impératif de réserver de larges bandes clairement délimitées pour les vélos et de bannir autant que se peut les engins à moteurs. Mais il est tout aussi important de les considérer comme il se doit :

https://www.youtube.com/watch?v=2xmjAt109-c

Pour être honnête, depuis le début de la rédaction de cet article, j’ai découvert le plan vélo 2017 de la ville. Un mieux, j’ai hâte de voir si ça porte ses fruits.

 

Liens :

  • Geovelo : site de calcul d’itinéraire sécurisé pour cycliste

L’anecdote SNCF de la semaine

Ca faisait longtemps que je n’avais pas maudit la SNCF en public, mais le 24 août dernier méritait une mention spéciale.

Après une petite soirée dans Paris, nous rentrons en passant par Saint Lazare.

Enfin, nous y croyons.

  • 22h00 On a évidemment cru à une blague en lisant que les prochains trains sont annoncés à 0h10. Je pense qu’il va falloir installer des babyfoots, ping-pongs et autres divertissements pour vos usagers, les enfants. Parce que là ce n’est plus une gare, c’est une crèche.
  • 22h03 On demande à un petit gilet rouge ce qu’il s’est passé :
    – Quelqu’un s’est jeté sur les rails.
    Ma réaction est on ne peut plus normale :
    – Mais c’est pas très sympa ça…

  • 22h05 Voie 12, un train est annoncé pour Argenteuil avec bus de substitution, le départ est prévu à… 21h42. Cette affaire ne sent pas bon.
  • 22h15 Annonce sur le quai (mais évidemment pas dans le train) : « Attention ! Mmmmain, mmmahh, MmmmMmmhoiehinq !  » qui se traduit par « Ce train ne partira pas, le prochain part dans quelques minutes voie 2-5 ». Voie 2-5 ? C’est où ça, à côté de la voie 9 3/4 ? On suit le troupeau qui semble se diriger vers la voie 25.
  • 22h17 Le signal du départ retentit alors qu’on traverse encore la gare, tout le monde court… J’imagine un handicapé pris dans la cohue qui ne rentrerait probablement pas chez lui aujourd’hui…
  • 22h20 Le train part, ce qui en soit est un petit miracle. Plus miraculeux encore, il ne s’arrête pas.
  • 22h30 Arrivée en gare d’Argenteuil, les bus de remplacement ne sont pas là. On hésite à prendre un bus RATP. Des gilets rouges nous donnent à boire. Sont sympas les gilets rouges (enfin pas tous, mais ceux-là si)
  • 22h45 Les cars arrivent, on sent qu’ils ont été commandés dans l’urgence. Spectacle : le premier sur place est entouré de gens qui finissent par taper dessus comme des hommes préhistoriques et le chauffeur fuit. On ne le reverra pas. En même temps, accueillir un car de cette façon, c’est comme accoster une demoiselle avec un « vas-y, fais pas ta pute, déballe un sein ! » Ça ne démarre pas une relation très saine.
    Suite à ça, le troupeau néandertalien se disperse et on se retrouve sans car…
  • 22h50 Le second car arrive, il y a moins de monde, on monte dedans en n’ayant aucune idée de sa destination. Lui non plus ne sait pas où il va d’ailleurs, il veut nous emmener à Marseille (mais on sent qu’il aimerait encore plus nous emmener en dehors de son car).
  • 22h55 Le chauffeur ne veut pas partir si des gens sont debout, il descend. Un gilet rouge règle l’affaire.
    Le gilet rouge demande si « quelqu’un de bonne foi voudrait laisser sa place à un enfant malade ». Si je dois résumer la pensée globale à bord du bus à ce moment : « Nope, qu’il crève, je veux rentrer chez moi ».
  • 23h00 Un train pour Cormeilles arrive en gare, on ne sait pas s’il y va vraiment, les gilets rouges ne savent pas s’il y va vraiment, personne ne sait s’il y va vraiment. On reste dans le bus.
  • Employé du mois23h05 Le chauffeur est enfin prêt à nous emmener et demande à un gilet rouge :
    – Donc je vais à Cormeilles ?
    – Non, vous faites toutes les gares jusqu’à Conflans.
    – Mais j’ai pas pris mon GPS moi…
  • 23h10 La circulation des trains a repris discrètement et un train qui va vraiment à Cormeilles arrive.
    On nous demande de descendre du bus (dommage, des gens chantaient des chansons paillardes rigolotes) et on va se tasser dans le train.
  • 23h30, on arrive enfin.

Chère SNCF, les horaires sont approximatifs, mais les faits sont là, quels sont tes solutions pour t’améliorer ?

Je note ta bonne volonté d’amener des bus, mais je note surtout que toi-même, tu ne sais pas trop ce qui se passe sur tes voies et si tu communiques plus, tu communiques toujours mal, même avec tes propres gilets rouges. Aujourd’hui, forte de ton expérience dans le sujet, ne devrais-tu pas être capable de gérer des situations comme celles-ci ?

Bisou, Spi.

Cinéconcert : Retour vers le futur (13 juin, Palais des Congrés)

Certains apprécient la musique classique, d’autres préfèrent la pop, de pauvres âmes écoutent Blur, moi je kiffe les BO de cinéma. Voilà, c’est pas hype, c’est pas underground, mais c’est de la bielle musiqu’ madame ! Beaucoup des BO de nos films sont composées pour des orchestres symphoniques ce qui permet (outre une ambiance sonore léchée) de rapprocher le public de la musique classique, avec un petit plus propre au cinéma : vous liez une musique à l’émotion d’un film.  Continuer la lecture de Cinéconcert : Retour vers le futur (13 juin, Palais des Congrés)

Importer un véhicule étranger neuf en France.

En nous tous sommeille un petit troll peureux et conservateur qui nous incite à suivre la routine. S’il nous préserve de l’inconnu et de tous ses maux, parfois un petit low-kick dans son bas-ventre vous permettra de tenter de nouvelles expériences dont vous pourriez de pas être déçus. Aujourd’hui nous allons donc apprendre à lutter contre le confort du connu en achetant une voiture sur Internet, un truc de guedin (surtout pour ceux qui ont déjà peur de CDiscount).

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Ma formation, petit moment de (non) vie.

Vous aussi vous avez déjà eu droit à des formations relous et inutiles ? En ce qui me concerne, c’était sur un sujet qui pouvait m’être expliqué en 1h et je me suis ennuyé pendant une journée et demie. Mais comme il faut toujours savoir transformer une mauvaise expérience en quelque chose de profitable, je me suis dit que mon calvaire pouvait vous amuser. Voici donc le rapport très officiel que j’ai communiqué à ma responsable (les noms ont bien sûr été changés et les notes amputées de passages trop « parlants »). […]

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Un cadre dans la cité (on a bien fait un Indien dans la ville…).

Le courage d’un homme se mesure à son attitude face aux épreuves qu’il traverse. Et n’ayons pas peur des mots : j’ai croisé un héros ! Quoi que rétrospectivement, c’était sans doute juste un inconscient.

Ce matin, un cadre dynamique avec sa panoplie complète doit se rendre du RER à son entreprise en traversant la cité. La plupart des gens en costume prennent la navette pour éviter de croiser des scooters brûlés, des gamins qui se battent avec des extincteurs ou des gens qui s’insultent dans une langue d’un autre continent, mais pas lui. Lui c’est un warrior : il se remarque comme John Mcclane avec sa pancarte « I hate niggers » dans Harlem, mais il s’en fiche ! L’homme ne sait pas encore qu’il est une noisette observée par une meute d’écureuils affamés.

I hate niggers
John Mcclane dans Die Hard.

Cher gentil cadre, dans un rare moment d’empathie et avant qu’il ne soit trop tard pour toi, je vais t’expliquer comment ta tenue est perçue par le jeune prédateur des cités :

  1. La coupe de cheveux grisonnante de bogoss avec la raie sur le côté = laisse moi te narguer avec ma coupe de cheveux qui coûte plus cher que ton AX tunée. Et mon sourire ultra-bright, on en parle ou pas ?
  2. Manteau noir avec col = j’ai du style et du charisme auprès de mes sous-fifres, de ma femme et mes enfants que j’aime fesser pour des raisons diverses.
  3. Echarpe rouge = je suis metrosexuel, j’apprécierais peut-être d’être l’objet d’un viol collectif avec violence mais je n’ai pas osé sauter le pas. Avez-vous un avis sur la question ?
  4. Souliers pointus = un symbole phallique qui coûte cher. A l’achat mais aussi quand on se rend compte qu’ils courent moins vite que des Nikes contrefaites du bled.
  5. Sacoche de type PC portable = symbole international de l’incitation au vol (parfois rapidement associé au point 3).
  6. Démarche faite de petits pas frénétiques, accélère lorsqu’on s’approche = Je suis une biche farouche. J’ai quelque chose à cacher, vous devriez essayer de le récupérer.

Avec tous ces signes, notre ami avait donc mis toutes les chances de son côté mais pas de bol, à cette heure là, la cité est encore endormie. Mais ne t’inquiète pas, gentil cadre, tu retenteras ta chance demain. Quant à moi, je penserai à prendre du pop-corn.

Les #Anonymous ont été un poil maladroits avec l’#OpCharlieHebdo

Ne crachons pas dans la soupe, l’initiative des Anonymous de nous offrir des comptes Twitter de djihadistes, ou celle de faire fermer leurs sites part d’une bonne intention. Seulement voilà : derrière ces coups d’éclats qui leur feront une belle promo, il y a des gens qui bossent. La police et les RG sont payés pour traquer le vilain cagoulé et le fait d’éparpiller leurs « clients » ne va pas leur faciliter le travail. Il faudra retrouver les nouveaux comptes et sites. Leur action est donc probablement contre-productive.

Donc, amis Anonymous, fournissez ces informations aux autorités si vous le voulez mais ne faites pas votre BFM qui a été accusé d’avoir donné trop d’informations à la télé (et donc à Coulibaly).

Comme disait le commissaire Biales :

Vouloir jouer les héros, pourquoi pas. Mais avec discernement.

Mais où est Charlie ? #JeSuisCharlie

Quelle claque en ce début d’après-midi du 7 janvier. Cabu, Charb, Wolinski, Tignous, tous nous ont quittés, exécutés avec barbarie dans les locaux de Charlie Hebdo. Evidemment, nos pensées vont aux victimes et aux familles endeuillées.

Je n’ai pas envie de commenter ce qu’il s’est passé, la presse s’en chargera très bien mais je voulais toutefois vous faire remarquer deux trucs :

1. Un défenseur de la liberté d’expression est à terre

Outre le drame qui s’est joué, c’est la liberté d’expression qui est mise à mal, car le passe-temps de Charlie, c’était bien de repousser ses limites. Et c’était une bonne chose que quelqu’un s’en charge, surtout qu’elle est régulièrement attaquée.

Mais maintenant, qui va prendre le relais ? Qui sera aussi irrévérencieux et qui nous indignera ? Qui va ouvrir sa grande gueule ? J’espère que ce n’est pas juste fini, car on a besoin d’un peu de déviance bien crade pour tester la démocratie. Seulement, maintenant, faut oser.

2. Un climat propice à l’amalgame

Le drame a suscité des réactions diverses. Si certains décérébrés trouvent que « c’est bien fait », d’autres se sont galvanisés autour du tag « #JeSuisCharlie » pour rappeler que la France est un pays de liberté et que nous défendons le droit de s’exprimer librement.

Et puis, il en est d’autres encore qui se laissent gangrener par la haine du musulman. Car faire l’amalgame entre musulman et terroriste est facile : au moins, on peut les cataloguer au physique. C’est sûr, c’est moins effrayant que de penser qu’un roux converti à l’islam radical peut faire sauter votre station de métro… Je ne peux pas laisser dire que les musulmans sont tous des terroristes, comme je ne peux pas laisser dire que tous les nordistes sont des pédophiles. Désolé, mais ce n’est pas aussi évident. Si ça l’était, on aurait des camps de concentration préventifs…

Franchement, je n’aime pas les religions. C’est caca, c’est un outil de manipulation des foules d’un autre âge. Mais ça fonctionne tellement bien qu’on doit faire avec encore aujourd’hui. Alors faisons preuve d’un peu de tolérance et ne succombons pas trop à nos instincts. Car vous êtes d’accord que la plupart des gens aspirent juste à une vie paisible, non ?