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Faire du vélo à Sartrouville (ouh là)

Bonjour à tous ! Voilà un moment que tout exaspéré que je suis, je voulais faire un article sur le vélo à Sartrouville. Car à Sartrouville, les infrastructures de vélo se résument globalement à… peau de zob.

Bon, je suis un peu méchant car en vrai, il y a quelques équipements :

  • une pompe à vélo à la gare (à l’initiative de la communauté de communes)
  • une pompe à vélo au parc du dispensaire (à l’initiative de la communauté de communes)
  • une quinzaine de parkings à vélos qui se ne cessent de se remplir au fur et à mesure que les gens adoptent la petite reine.

Et… voilà, c’est à peu prés tout ce que j’ai constaté.

J’ai l’impression, en tant que sartrouvillois, que si la communauté de commune des Boucles de Seine a en stock des idées sympas, elles ne voient pas le jour à Sartrouville (lire leur brochure du plan vélo).
On sent qu’il y a un blocage à la mairie : peut-être quelqu’un qui s’est frité avec un cycliste étant petit, ou quelqu’un qui a loupé le mémo sur le réchauffement climatique, ou encore un vilain lobbyiste de chez Total qui s’est introduit sournoisement dans l’administration de la ville. Allez savoir… Quoi qu’il en soit, le résultat est que je n’emmènerai pas un gamin parcourir la ville en vélo.

Il y a pourtant des aménagements simples et pas chers qui pourraient voir le jour pour commencer :

  • des sas vélo aux feux rouge
  • des panneau de céder le passage cycliste (M12)
  • brider la ville à 30 km/h hors départementales (surtout dans les zones résidentielles)
  • aménager les routes pour la sécurité des cycles (faire des voies propres) et sécuriser les carrefours

Pour vous donner une idée des pistes actuelles en ville, il suffit de regarder la carte que la mairie elle-même partage et de repérer les portions vertes :

La mairie indique elle-même que « Sartrouville compte à l’heure actuelle plus de 16 kilomètres de pistes, bandes cyclables et axes partagés répartis sur le territoire. « 

Malheureusement, un axe partagé n’a rien d’une voie cyclable. C’est simplement une route sur laquelle on invite les voitures à arrêter d’écraser sauvagement les piétons et cyclistes. Et une bande cyclable c’est à peine mieux. On va donc oublier ces viles tentatives pour booster les stats et admettre qu’il y a en fin de compte très peu de solutions pour les gens en vélo. Et de toutes façons, 16 km, c’est ri-di-cule.

Pour être tout à fait juste, les vélos ont droit à un nouveau chemin, une sympathique coulée verte de 1 km. Mais comme partout en France, les ingénieurs ont du mal à interconnecter les voies de circulations douce. La sortie de la coulée verte en est un exemple flagrant : la voie de vélo se jettera sur la D308, chasse gardée des voitures.
C’est d’ailleurs étrange : la D308 est pourtant indiquée comme « à aménager » (en rose sur la carte) et pourtant, le tout nouveau carrefour est complètement dépourvu de solutions pour les vélos. Je pensais d’ailleurs que c’était obligatoire sur tout nouvel ouvrage sur une départementale. Mais je me trompe sûrement, c’est peut être juste du bon sens en fait.

Une dernière preuve de cette étrange tendance anti-vélo ? Voyez cet arrêt de bus de la rue Turgo :

Des travaux récents ont ajouté un terre-plein à la place des zébras jaunes, forçant les vélos à faire un écart sur la route. Dans ce cas, faire sauter la piste aurait presque plus de sens…

Forts de ces exemples (non exhaustifs), vous vous doutez que Sartrouville n’a pas obtenu de bons résultats dans le palmarès des villes cyclables, et vous avez raison. La ville écope d’un score de F (sur G) dans le comparatif des villes cyclables. Et même d’un « G » dans les efforts de la ville, c’est dire comme mon intuition est partagée.

C’est une des pires villes du coin (mais évitez Argenteuil ! ^^) :

Sartrouville semble bloquée à l’ère pré-COVID. Ce temps où les voitures étaient reines. Exemple édifiant : comme vous pouvez le lire sur le site de la ville, les PV de stationnement sont rabaissés à 30€ au lieu de 35.

Je ressens la communication de Sartrouville comme du greenwashing. Des p’tits animaux qui viennent mignonnement brouter au lieu de mettre de l’insecticide, des quais ouverts le dimanche, des animations… Mais quand il faut libérer la ville des contraintes et de la pollution des voitures, on ne voit pas beaucoup d’efforts.

Je ne suis affilié à aucune association de vélo et je ne connais ni fréquente l’équipe municipale. J’ai bien tenté de leur poser des questions, mais en vain sur le sujet. En revanche, au vu des aménagements, on sent que la ville n’est pas favorable au vélo. Alors je lance ma petite pierre citoyenne pour faire bouger les choses en vous interpellant, vous, cyclistes, qui êtes de plus en plus nombreux à réclamer des aménagements : manifestez vous. 🙂 Et évidemment, si la mairie passe par ici, je l’invite grandement à prendre conscience que notre avenir n’est plus dans la voiture et qu’il faut nous aider à nous déplacer autrement. Merci par avance. 🙂

Edition du 15/10/2023 : nouveaux parkings à vélo à la gare de Sartrouville

Depuis la rédaction de cet article, la ville a mis à disposition de nouveaux abris à vélo côté place de la gare. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait de places supplémentaires, mais malheureusement c’est une simple rénovation avec toutefois des piliers qui permettent maintenant d’accrocher un antivol en U.
Pas de places supplémentaires donc, alors que les parkings vélos sont saturés et que des scooter viennent se garer sans être verbalisés. Dommage.

Cette place dispose pourtant d’espaces qui pourraient être aménagés. C’est sûr qu’un toit au-dessus de son vélo c’est cool, mais ce n’est pas indispensable. La place dispose de suffisamment d’espace pour créer d’autres emplacements comme rue Lamartine par exemple :

Voici les anciens emplacements à vélo :

Évaluer facilement son impact écologique

Il y a entre 2 et 4 français sur 10 qui ne croient pas au changement climatique. Si vous avez besoin de voir la lumière, lisez cet article. Sinon, vous vous demandez sans doute comment commencer à moins pourrir la planète. Moi aussi. Mais on a beau savoir que notre avenir sera chaque année plus compliqué, on reste des flemmards d’êtres humains. 😉

Le commencement de la démarche, c’est la prise de conscience.

Alors prenons conscience

La question est : êtes-vous un gros porc énergivore ?

Quand les choses arrivent toutes cuites dans notre bec, on ne se pose pas de question : l’eau, le gaz, l’électricité nous semblent acquis et éternels. Mais quand on doit pédaler pour allumer une ampoule, on se rend compte de l’effort à produire. Pensez donc à l’énergie nécessaire pour chauffer votre café du matin.

C’est bon, vous l’avez la prise de conscience ? Vous savez que vous consommez trop d’électricité ? Vous avez honte ? Alors on continue, place à votre auto-évaluation !

Évaluez votre propre consommation

Pour réaliser combien notre impact est important, je vous propose de passer en revue trois outils simplissimes :


Carbo est une appli qui se connecte à votre compte en banque et évalue votre nuisibilité en scrutant vos achats. C’est conseillé par la Société Générale, donc c’est assez sûr.

Le graphique ci-dessous compare (en jaune) l’impact carbone des membres au mien (en bleu).

Mon impact carbo, basé sur mon compte en banque.

Évidemment, c’est une estimation mais c’est assez représentatif : vous pouvez voir notre honteux voyage en avion crever le plafond.

Le site est ici : https://www.hellocarbo.com/


Geco Air se base quant à lui sur les données de votre téléphone et sur des services de proximité (météo, pollution…). Dans les captures d’écran ci-dessous, on peut voir qu’un quart de mes trajets se font encore en voiture, que je ne suis pas mauvais en éco-conduite et que mes déplacements du 5 septembre était mignons. Par contre, vous voyez encore une fois que le retour des vacances en avion est catastrophique.

L’appli se choppe ici : https://www.gecoair.fr/


EcoJecko : un outil de mesure de votre consommation électrique. J’ai trouvé ce petit machin assez révolutionnaire car pour moi, il apporte 3 grosses nouveautés :

  • Il n’est pas invasif et n’entraîne pas de travaux coûteux, il suffit de poser un boitier sur le disjoncteur.
  • Il utilise une IA pour distinguer les appareils qui consomment sur votre courbe de consommation.
  • Il n’est pas cher. A 199€ l’appareil, c’est presque raisonnable, par contre en location à 7,99€ / mois, c’est peanuts.

Après quelques temps, il sera capable d’analyser votre consommation et de vous proposer des pistes d’économie.


Voilà, avec ça, nous n’avez plus d’excuse pour ne pas évaluer votre consommation, que ce soit à des fins d’économies ou d’écologie. 😉

#BalanceTonPorcEnergivore

90% des messages Facebook

Bonjour le monde ! Allez, je suis en feu(1), deuxième article cette semaine !

Si Facebook est votre outil de procrastination préféré, alors cet article est fait pour vous. Je voudrais ici vous montrer que la plupart des messages n’ont aucune valeur ajoutée (les miens compris, j’en suis bien conscient ^^). J’ai donc regroupé quelques posts bien représentatifs des stéréotypes du réseau social en guise de preuve. Vous allez vous reconnaître à coup sûr dans au moins l’un d’eux (si vous atteignez 4 ou 5, je m’inquiéterais quand même à votre place). 😛

(1) : expression issue de l’anglais « I’m on fire » qui fait très fait naze en français et laisse penser que je fais une combustion spontanée, je vous rassure ce n’est pas le cas, mais je ne l’utiliserai plus.

Allez, c’est parti, top 8 des messages bateaux de Facebook ! N’hésitez pas à en ajouter dans les commentaires.

1. La satisfaction d’ego

Je fais le tri dans ma liste d’amis Facebook, je saurai que tu es vraiment mon ami si tu partages mon message !

Pourquoi c’est mal : parce que tu vas te ridiculiser et vite oublier cette demande.

2. Le message caritatif

Si tu partages ce message, Gaétan atteint d’une maladie dégénérative du scrotum vivra plus longtemps !

Pourquoi c’est mal : parce qu’après 15 ans de diffusion de ces bêtises, le web commence à comprendre que personne n’est assez cruel pour donner 5 centimes par partage à un enfant malade. Je veux dire, vous voyez sérieusement un bienfaiteur dire : « quel dommage, tu es passé à 7 clics de la vie, Nicolas. Tu ne peux t’en prendre qu’aux internautes qui n’ont pas assez liké ta maladie ! » ?

3. Le malheur sur ta famille

Si tu ne partages pas ce message, tu tomberas malade, ton compte en banque sera vidé, tu auras un dégât des eaux, tes enfants de trahirons, tu subiras une attaque de criquets mangeurs d’hommes et ton débit Internet passera sous les 2 megas (liste non exhaustive).

Pourquoi c’est mal : sérieusement ?

4. Le message public mais privé.

J’ai passé une journée de merde mais ne me demandez pas pourquoi.

Pourquoi c’est mal : parce qu’au mieux tu suscites une curiosité malsaine qui rendra les gens heureux de ne pas être à ta place. Au pire on s’en bat l’une sans toucher l’autre.

5. Le partisan d’une cause.

Vous êtes tous des enfoirés de capitalistes homophobes qui tuez des petits animaux !

Pourquoi c’est mal : parce que c’est vrai, mais je n’aime pas qu’on me le rappelle.

6. L’affreux troll.

J’ai mis une photo de mon chat : 100 j’aime ou je l’abandonne devant un restau chinois.

Pourquoi c’est mal : ça ne l’est pas. Y répondre, ça l’est. Don’t feed the troll!

7. L’innocent engagé.

Ouais, j’ai montré des vidéos de gens morts, mais c’était pour la bonne cause !

Pourquoi c’est mal : parce que Gamette, la fille de 13 ans de Liliane est roulé en boule sous son lit depuis qu’elle a vu le visage de Paul Walker après son excès de vitesse, un volant entre les incisives. Parce que les gens t’aiment encore moins maintenant.

8. Le discours de motivation.

Pour soi :

je suis gentil mais si on touche à ceux que j’aime, attention, je m’énerve tout rouge !

Pour les autres :

Il n’y a aucun but que tu ne puisses atteindre si tu te sors les doigts !

Pourquoi c’est mal : parce oui, bon bah, je crois qu’Internet a généré plus de mollusques accrochés à leurs claviers que entrepreneurs ou de grands sportifs. Donc si tu sauves quelqu’un de la dépression sur Internet, je t’offre un biscuit.

plusfb

Allez, likez-moi maintenant !

 

Merci Patron !

J’aurais fait un bien piètre journaliste car je vais vous parler d’un film tout droit sorti des salles (pas « en » salle car il n’est plus diffusé). Du coup, ce sera difficile de le voir au cinéma mais nul doute que vous le retrouverez vite sur votre plateforme de VoD préférée (plus ou moins légale).

Je vous présente donc Merci Patron ! Attentions aux âmes sensibles, il n’y aura pas de sang, pas d’action, pas de héros en armure ou en collant. Pas non plus de philosophie obscure sur la pomme de terre slovaque primée à Cannes. Du tout, il s’agit là d’un reportage de François Ruffin – sorte de Michael Moore français – sur la vie après LVMH, après le départ de leurs usines de la région d’Amiens.

Le film se penche sur la famille Klur, dommages collatéraux qui se retrouvent sur la paille et menacés de saisie, faute de travail. Lorsque l’ami François découvre leur situation, il décide de les aider en leur proposant de faire chanter se faire aider de LVMH qui, après tout, est la source de leur malheur. S’en suit alors une histoire rocambolesque sur les tractations obscures du groupe avec cette famille qu’il espère bien cantonner au mutisme. Mais François est là !

Pourquoi il ne faut pas le manquer ? Parce qu’il déterre quelques ordures de Bernard Arnault, un grand riche symbole du capitalisme aveugle, et que ça fait du bien. Parce que vous découvrirez que l’image d’un groupe a bien plus de prix que ses employés. Parce que ce sera votre heure d’indignation de la semaine. 🙂

Une ch’tite bande annonce pour vous finir ?

Sensibilisation aux premiers secours

Suite aux attentats, de nombreux citoyens ont réalisé qu’ils étaient parfaitement démunis en cas d’urgence. Les préfectures ont donc organisé des sensibilisations aux gestes de premiers secours dans toute la France. La séance dure 2h, est gratuite et passe en revue les gestes de base, un minimum indispensable.

Réagie en cas d'attaque terroriste
Cliquez pour agrandir.

A titre personnel, j’ai appris (et réappris) quelques petits trucs dont l’existence de l’application Staying Alive qui recense les défibrillateurs à portée et qu’il est désormais possible de faire un garrot si un point de compression ne suffit pas à arrêter un saignement. Plus globalement, vous verrez comment alerter, masser, sécuriser et stabiliser.

En 2h, on a droit à un condensé qui aborde juste le contenu d’un PSC1 (Premiers Secours Civiques de niveau 1) mais vous aurez des bases très importantes. Si vous êtes intéressés, contactez vos mairies ou votre centre de secours pour en savoir plus.

Enfin, un grand merci aux pompiers du SDIS d’Herblay pour ce moment instructif et sympathique. 🙂

 

A toi qui veux voter FN dimanche prochain, mais tu vas arrêter tes conneries, oui ?

Ce lundi midi, le petit lutin du civisme m’a suggéré de te faire une petite note. Un petit mémo à destination de ces 40% de nordistes qui ont voté pour le FN en dépit de ce qu’on sait de ce parti, de ce qu’il représente, de ce que l’Histoire t’a appris sur les gens qui se nourrissent de haine.

Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.

Winston Churchill

A toi qui a voté pour le Front National aux dernières élections régionales. A toi qui ne t’es pas contenté de nous faire une bonne blague au premier tour qui et va remettre ça au second. Rappelle-toi ceci, le FN c’est :

  • Un charlatan au discours incohérent, démagogique et inapplicable.
  • Un parti fascisant qui dissimule aujourd’hui sa haine de l’autre.
  • Un parti qui stimule et joue de ta propre haine, qui compte sur le fait que tu laisseras ton instinct prendre le dessus sur ton intellect.
  • Un parti qui n’hésitera pas à écraser ses adversaires, quels qu’ils soient.
  • Pas eux qui régleront ton problème de terroriste, surtout que tu habites en province… Ceux qui vivent avec des musulmans n’en ont pas peur, bizarrement.
  • Un parti qui a tout intérêt à te maintenir sous pression, dans la peur car c’est son fond de commerce.
  • Une sortie de l’Europe qui ruinerait la France, car l’Europe c’est :
    • La libre circulation des Hommes, des biens et des services, pas de contrôles aux frontières du pays, uniquement à celles de l’Union.
    • Une monnaie unique et donc pas de frais de change, pas de taxes à l’exportation, pas de dévaluations agressives des monnaies.
    • Une mise à niveau des pays les plus pauvres de l’UE dont le niveau de vie augmente ce qui évite une concurrence à la chinoise chez nos voisins.
    • La libre concurrence.
    • Une entité de poids face aux autres grands pays de ce monde.
    • Un garant de la paix entre les états membres.
    • Etc.
  • Te laisser croire que l’immigration est source de tous tes maux. Alors que franchement, ça se discute.
  • Pas le parti des plus malins, celui de la voix facile
  • Pas le parti de la dernière chance

Vous qui, honnêtement, par désespoir, colère ou défi, vous apprêtez à voter Front National, pensez à ces arguments avant de le faire. Votez n’importe quoi d’autre s’il vous plaît. Blanc même. Mais épargnez au pays la honte d’avoir tourné le dos à toutes les valeurs qui font sa grandeur.

Jacques Attali

A dimanche.

Certifié pêché en méditerrannée

Après « Je suis Charlie », l’heure est à la solidarité pro-syriens. Et c’est une excellente nouvelle. Seulement, je ne peux m’empêcher de vouloir saboter votre joie de vivre alors je vais y aller de mon petit commentaire.

Souvenez-vous, début septembre l’image d’un petit Syrien mort noyé défrayait la chronique sur FaceBook. La diffusion massive de la photo a donné pas mal de taff aux modérateurs de FB tant elle éventre ses conditions d’utilisation, mais ça ne l’a toutefois pas empêché de faire le tour de nos timelines entre une recette de risotto et le prochain Star Wars. Evidemment, de nombreux canards se sont empressés de diffuser l’image avant de revenir sur leurs articles pour expliquer pourquoi ils ont manqué de pudeur. La raison est simple : « pour ouvrir les consciences », et bien sûr pas du tout pour faire tourner les rotatives. Chacun avec sa conscience, hein les gars. 🙂

Quoi qu’il en soit, l’attitude de la presse n’est en rien étonnante. Pas plus que la nôtre qui – tous gorgés d’émotion que nous étions – a consisté à vouloir accueillir chacun une famille de syriens trempés dans notre deux pièces cuisine. Comme toujours, c’est une image choquante qui a provoqué ce si beau rassemblement spontané de citoyens concernés. Comme toujours, les dons dureront quelques semaines avant de disparaître. Comme toujours, ce sera mieux que rien. Pourtant, nous persistons à oublier les autres drames : tous sont aussi « loins des yeux, loins du coeur » que l’était Aylan avant la « prise de conscience ». Je vous pose donc la question : faut-il s’indigner uniquement lorsqu’on nous met la truffe dans le pipi ? Cet élan de générosité n’est il pas un peu tardif et hypocrite ?

Finalement, nous, citoyens embarqués par l’émotion, nous avons (et je ne nous félicite pas) encore réagi à l’instinct, sur le court terme. Pourtant, la question de l’immigration syrienne débattue en ce moment n’aurait même pas dû se poser : nous aurions pu envoyer quelques rafales en démonstration marketing qui auraient pu faire gratiner avec zèle quelques daeshiens. Nous aurions aussi pu libérer des territoires et prévenir l’exode des populations. Certes c’eut été au prix d’un soutien apporté à un dictateur, mais aussi et avant tout à des vivants que l’on a un poil tardé à regarder, à considérer et à sauver. Et, comble de l’hypocrisie, c’est maintenant, sous la pression populaire que notre gouvernement envoie nos petits avions. Peut-être aurait-il fallu commencer par là ? Bah…

La justice et Internet, c’est comme mémé devant son mulot.

Internet a beaucoup changé notre façon de communiquer en nous donnant la parole. Nos millions de petites voix peuvent maintenant s’élever pour faire part de nos pertinents avis sur la Vie, la philosophie antique, les œuvres de Marcel Proust ou la pose d’un pot large sur une BX TZD. Cette facilité de s’exprimer et de créer fait aussi que depuis 15 ans, le Net vous a régulièrement gâté en nouveautés avec des moteurs de recherches performants, des réseaux sociaux addictifs, des applications communautaires ou encore d’étonnants sites pornos animaliers. Bref, tout bouge et très vite mais nous nous adaptons plutôt bien à ce chamboulement perpétuel.

Ce n’est cependant pas le cas de certaines entreprises qui ont du mal à comprendre le Net et sa population, et c’est encore moins le cas du législatif et du judiciaire français qui peinent à suivre. Je vous propose d’illustrer un peu ce décalage entre les mondes « réel » et « virtuel. Moment anecdotes :

Serge, le « héros que l’on mérite mais pas celui dont on a besoin aujourd’hui ».

Pour commencer, laissez moi vous parler de Serge Humpich. Serge est un ingénieur qui développait des logiciels pour les traders. Ce qui le distingue c’est son hobby : le monsieur n’entretenait pas sa roseraie ou ne passait pas ses soirées sur Call of Duty, non. Il préférait occuper son temps libre à tester la sécurité des appareils et lorsqu’il s’est attaqué au système des cartes bancaires, il a découvert une faille qui permet de créer des cartes acceptées par les terminaux sans qu’elles soient liées à un compte. Bonnard*, mais en bon citoyen, Serge a fait part de sa découverte au groupement des cartes bancaires. Que s’est-il passé selon-vous ?

  1. Le groupe a envoyé un bouquet de fleurs à Serge et a rapidement revu la sécurité de ses cartes.
  2. Des gentils lutins bleus en képis sont venus lui rendre visite et après avoir fouillé son domicile, ils l’ont emmené au merveilleux pays de Gardavue.

Si vous avez répondu par la « 1 », vous êtes bien naïfs. Serge a été condamné à 10 mois de prison avec sursis avant de se barrer aux Etats-Unis, sans doute un peu dégoûté. Mais que voulez-vous, il a été un peu bête de croire que son aide serait appréciée : une entreprise est pragmatique et il est moins cher de museler le plus longtemps possible plutôt que de revoir un système mondial fragilisé.

On ne peut cependant pas accabler notre homme qui est peut-être plus habitué à fréquenter la communauté Internet qui elle, est plutôt reconnaissante lorsqu’on pointe du doigt une faille : certains éditeurs vont tout de même jusqu’à récompenser les pirates qui leurs signalent leurs fragilitésQuand je vous dis que l’état d’esprit n’est pas le même…  

Oui, les lois sont incohérentes, et alors ?

Si ceci vous a montré que la chose juste à faire et la justice sont deux choses différentes, je vais maintenant vous rappeler que cette dernière n’est en plus pas toujours cohérente.

Souvenez-vous d’Hadopi, cet ami qui vous écrit parfois parce que vous avez téléchargé sa vidéo sous droit d’auteur sans la payer (vilain cancrelat). Et bien, dans son arsenal de lois, la Haute Autorité dispose d’une carte : « défaut de sécurisation de son accès Internet » qui vous impute tout piratage de votre ligne. Pour rire un peu, voici un extrait d’une interview de Éric Walter sur le site de l’Hadopi :

Question : avec HADOPI, si j’utilise la connexion à internet de mon voisin pour pirater, ce n’est pas moi le coupable, mais lui pour « défaut de sécurisation », et il doit prouver qu’il n’est pas à l’origine du piratage. N’y a-t-il pas là un renversement de la charge de preuve ?

EW : Bien sûr que non, dans la procédure de réponse graduée votre voisin n’est pas considéré comme coupable de quoi que ce soit. Le 1er mail l’alerte sur des faits et lui rappelle sa responsabilité de protéger et sécuriser son accès internet.

Que l’on peut traduire par « Meuh non, on lui dit d’abord qu’on ne va pas tarder à lui tomber dessus ». Sympa, mais en pratique comment quelqu’un qui ne sait pas protéger sa connexion saurait détecter un piratage ou sécuriser sa ligne ? C’est donc bel est bien vous qui êtes responsable de la sécurité de votre réseau domestique. Et oui, si vous ne pouvez pas prouver le piratage, vous l’avez dans l’os (cela dit, c’est probablement vraiment tonton Michel qui téléchargeait My Little Pony et il ne l’aurait jamais avoué de toute façon…).

A côté de ça, si vous téléchargez un document sensible en libre accès sur Internet via Google, ce n’est pas la faute de l’organisation qui a mis le document en ligne (ici, pas de « défaut de sécurisation »). C’est ce qu’a découvert un des co-rédacteurs de reflets.info alors qu’il cherchait à documenter l’un de ses articles.

Le pauvre internaute dangereux pirate est tombé sur un fichier en libre accès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et s’en est donc servi car « on pourrait croire que si c’est sur Internet, c’est public. » Mais non : il s’agissait d’un document confidentiel et l’ANSES porte non-seulement plainte contre l’affreux corsaire, mais en plus remporte son procès. Notre ami est donc contraint de payer 3 000 € pour avoir lu un fichier indexé par Google.

Je résume donc :

  • si vous êtes une quiche en sécurisation informatique et qu’on télécharge des films illégalement via votre ligne (pas des snuff movies amateurs, ça on s’en fout), vous devrez en rendre compte devant la justice.
  • si vous êtes une administration qui laisse l’accès libre à ses fichiers confidentiels comme une cruche, c’est le pauv’téléchargeur lambda qui en répondra.

Ô cohérence, suspend ton vol !

Tremblez, ça peut vous arriver !

Routine activity theoryEt enfin, dernier exemple qui m’a inspiré cet article : la semaine dernière, j’ai reçu un e-mail provenant d’un grand journal local de mon ex-région. Il faisait suite à un article dans lequel j’expliquais comment contourner leur système d’abonnement : c’est ce qu’ils appellent une « incitation à la fraude ». Je ne prendrais pas le risque de les nommer, mais voici comment leur mécanique fonctionne : vous n’avez le droit de lire que 5 articles par mois sur leur site avant d’être invité à vous abonner. Comment savent-ils que vous en avez lu 5 ? Grâce à vos cookies, ces petits fichiers stockés sur votre navigateur.

Dans l’article j’expliquais comment se débarrasser de ces cookies, ce qui n’est pas illégal sauf si vous dites que c’est pour bypasser le système d’abonnement (c’est ce que j’ai cru comprendre). Vous serez d’accord, ça revient à pointer du doigt un portique RATP défectueux et de dire « regardez c’est ouvert », mais chut, ce n’est pas bien, il ne faut pas le dire, c’est une grave incitation à la fraude.

Voici la réponse envoyée au service juridique du journal :

Bonjour M. X.

Je vous invite à constater que l’article a bien été supprimé.

J’ai supprimé l’article par peur des poursuites judiciaires, vous vous en doutez. Cependant, je vous invite à communiquer ceci aux responsables de l’édition en ligne :

Les moyens de contournements que je proposais ne sont pas une incitation à la fraude mais la mise en évidence d’une faille technique béante dans le système d’abonnement de [votre journal].
L’utilisation de cookies pour marquer les articles lus est une hérésie technique et montre une méconnaissance du fonctionnement du Web. Les cookies sont des fichiers stockés sur le navigateur de l’utilisateur et il peut bien entendu les supprimer quand il le souhaite. Il peut ainsi réinitialiser à loisir son abonnement sans opérer aucune action malveillante.

Cet article mettait simplement en évidence cette faiblesse. Des milliers d’Internautes connaissent cette astuce sans avoir besoin de mon aide.
Je vous conseille vivement de revoir votre système d’abonnement.

Cordialement, Spi (éditeur de northgate.fr).

Ca vous rappellera peut-être mon premier exemple, le côté bon samaritain en moins. Cela dit, je comprends le journal qui doit déjà l’avoir mauvaise d’avoir fait un mauvais choix technique et qui doit payer quelqu’un pour menacer les gens afin qu’ils se taisent.

Voilà, tous ces recours en justice sont presque amusants. Si Serge ou le serveur NorthGate avaient été en Russie, on aurait pu facilement ignorer les menaces de procès et la vraie solution aurait sauté aux yeux de tout le monde : il suffisait que les entreprises pensent mieux leur sécurité. Et pour finir, l’affaire de Serge me pousse à me demander si un jour un scandale mettant en cause les cartes bancaires sans contact éclatera, car je vous rappelle qu’elle ne sont pas du tout sécurisées… J’espère que je ne me suis pas mis dans le pétrin en disant ça… 😉

Sources et trucs à lire :

« * » : masculin de « bonnasse ».

Les meilleurs conseils des parents au CSA

Il y a quelques mois, le site du CSA laissait la paroles aux parents pour les aider à « enrichir leurs conseils ». Il en ressort principalement que les bandes annonces pour les films de soirée sont trop violentes et qu’il faut un logo -16 pour les JT. Toutefois, certains citoyens inquiets ont formulé d’autres remarques intéressantes qu’il serait dommage de perdre.

Continuer la lecture de Les meilleurs conseils des parents au CSA

Retour sur ces enfoirés de véganes

Dites donc les enfants, c’est que l’article Et si ces enfoirés de vegans avaient raison ? vous aura intéressé bien au-delà de tout ce que j’aurais pu imaginer ! Après sa publication, le bouzin a été repris par plusieurs blogs véganes (j’ai appris l’orthographe du mot entre temps) jusqu’à faire le tour des sites où le tofu est roi, mais pas que. On le retrouve aussi sur d’autres sites moins engagés mais curieux. C’est là que c’est étonnant : l’article a capté l’attention de gens qui comme moi sont intéressés par le sujet et qui cherchent des infos sans vouloir se faire traiter systématiquement de charognards. Il faut croire qu’il y a une vraie niche à satisfaire à ce niveau.

Résultat : en une semaine l’article a reçu plus de 20 000 « j’aime » et des dizaines de milliers de vues alors que mon dernier record devait être de 30 « likes ». Même si je ne cours pas après les lecteurs, j’admets que ça fait plaisir. Dire que j’aurais pu gagner 3,76€ si j’avais mis de la publicité… 😉

Pourquoi tant d’amour ? 

Aucun doute, ma prose est loin d’être seule à l’origine de vos visites. Ce sont nos amis vé[géta[r|l]iens|ganes] qui ont mis le feu aux poudres en partageant l’article sur Face de Bouc. Je pense que ce qui leur a plu, c’est tout simplement qu’un carnivore arrive à la conclusion que la (sur)consommation de viande, c’est mal.

Mais si les amis des topinambours ont été intéressés par mon petit compte rendu, ce ne sont pas les seuls. On a pu constater le passage de beaucoup de carnivores ou de bicurieux qui se sont reconnus dans l’analyse. Le plus fort, c’est que certains sont en passe de se convertir.

Je suis le messie des véganes, qui veut me toucher ?

Spi, humilité personnifiée.

Quant aux carnivores purs et durs, ils sont passés mais ont toujours des difficultés à exposer des arguments convaincants (pourtant très bien écrits). Qu’à cela ne tienne, je reviendrai vers vous avec les réponses d’un grand groupe.

Mais quelque soit votre bord, j’ai été vraiment content de constater qu’il y a eu beaucoup de réactions civilisées (comme quoi tout arrive) :

Vos commentaires n’étaient pas si pourris

Mexican Troll
Trololololo lololo lololo

Dans les commentaires, vous avez posté des compléments documentés et éducatifs sans trop déverser de fiel. Et ça c’est terriblement cool et je vous en remercie. Bon, j’admets que sur la fin, des petits trollolos sont venus mettre un peu d’ambiance, mais que voulez-vous, liberté d’expression tout ça…

Profitant de votre bonne volonté, pour faire avancer le schmilblick et le synthétiser un peu, je voudrais reprendre quelques unes des idées que vous avez exposées et y ajouter mon grain de sel :

  • Nous, c’est le goût

Burger
CouiiiiiIIIiiic !

On m’a dit que parmi mes arguments pro-viande, je n’avais pas mis le goût alors que c’est quand même « fichetrement bon, la viande ». Oui, c’est vrai, c’est le seul argument sensé que je voie, mais c’est très subjectif et l’opposer à la souffrance me semblait disproportionné (j’allais clairement me faire latter les c…), alors je l’ai remballé. Mais vous avez raison, j’aurais pu le mettre. 🙂

  • Le bio c’est de la merde

Le bio (ou agriculture biologique), c’est théoriquement l’absence d’engrais ou de pesticides chimiques de synthèse ainsi que d’OGM. Il existe depuis le début du XXème siècle et n’est pas juste un effet de mode moderne repris par les entreprises (pas que). Si le bio « c’est de la merde », que dire de la culture intensive ? Si vous n’avez pas de jardin, c’est encore l’alternative qui semble la plus saine. Et puis, il reste quelques labels pour se rassurer.

De deux maux il faut choisir le moindre.

Roman de Renart.

  • Le cri de la carotte

Les légumes ont-ils une âme ?
Les légumes ont-ils une âme ?

Ca c’est rigolo. Saviez-vous que les végés ont leur point Godwin à eux ? Il s’agit du point Carotte selon lequel toute conversation avec un végane déviera à un moment ou à un autre sur la souffrance des légumes (mais pas ceux en fauteuils roulants, attention).

Si c’est amusant sur le coup, à force vous me les énervez. Pour jeter définitivement cet argument aux orties (et en faire un excellent purin), sachez qu’en l’état actuel de nos connaissances, on peut difficilement affirmer que le légume ressente la douleur, simplement parce que : pas de système nerveux, pas de douleur.

On pourrait s’arrêter là mais il est tout de même intéressant de se demander : et si ce foutu radis ressentait sa découpe en fines lamelles et contenait son cri de douleur en lui ? Et bien dans ce cas, rappelons que notre bétail consomme bien plus de ressources végétales que nous ne le ferions en nous passant de viande :

Un agriculteur peut nourrir jusqu’à 30 personnes pendant un an sur 1 hectare, avec des légumes, des fruits, des céréales et des graisses végétales. Si la même surface sert à la production d’oeufs, de lait ou de viande, le nombre de personnes nourries varie de 5 à 10. 4. Alimentation Responsable.

Le viandovore fait donc plus souffrir les radis que le laituevore. Sachant cela, libre à vous de n’éprouver d’empathie ni pour les petits veaux, ni pour les petits concombres.

  • Le cri des p’tites bêtes

Dans les débats, on parle rarement de la position à adopter face aux insectes. Pourtant, si l’on accepte que les insectes sont nos amis (et qu’il faut les aimer aussi) se pose encore une flopée de questions éthiques comme : « ai-je le droit d’en manger en tant que végane », ou « puis-je marcher sur la pelouse ? ».

Ces questions sont encore plus taraudantes lorsque vous vous demandez ce que vous devez faire en présence d’une souris. Si des solutions pacifiques ont été apportées dans les commentaires (cf. Nicolas et ses cages non-létales), je vous invite à méditer sur cette phrase : Peut-on quand même accepter de tuer des animaux lorsqu’on est végétarien ?

« Je n’ai aucun problème avec les moustiques. D’abord, je ne suis pas sûr qu’ils soient sensibles à la douleur et, même dans ce cas, une claque rapide réduit au minimum sa souffrance. Ensuite, il n’a pas de conscience développée de soi, il n’est pas un être capable d’envisager son future d’une façon ou d’une autre. Donc s’il m’empêche de me concentrer sur ma lecture et menace de me piquer… »

Peter Singer, végétarien.

L’attitude adoptée par chacun d’entre nous face à ces choix sur la valeur de la vie animale varie :

  • Des véganes, des véganismes

Ce que j’ai appris en vous lisant, c’est qu’il n’y a pas un seul courant végane. D’une simple curiosité à l’intégriste le plus complet, vous représentez tout un panel de sensibilités et de raisons qui mènent à changer de régime. Vous devenez végane par compassion, pour sauver le monde, pour être en meilleure santé ou que sais-je encore… Il ne s’agit pas d’adhérer à un parti et d’en suivre les lignes mais de décider soi-même de ce qui est bon pour vous, pour nous, pour les animaux, pour le monde. De cette variété d’opinion semble naître quelques dissensions dans le mouvement, on l’a vu. 😉

Je me pose tout de même une question : que ce passerait-il si nous adoptions le « animal first » ?

  • Nous les humains, nous sommes trop nombreux sur cette Terre qui ne pourra pas tous nous nourrir

C’est une bonne raison de consommer directement des végétaux qui sont produits en utilisant moins de ressources naturelles. Mais est-ce que ce sera suffisant tant que la croissance démographique perdurera (en 2050 nous serons 10 milliards) ?

On a beau se répliquer comme des sauterelles, la croissance démographique est un des moteurs de la croissance économique, elle est donc défendue car pas touche au grisbi ! Difficile de savoir où tout cela va nous mener mais beaucoup d’hypothèses sont pessimistes. Pas forcément pour la planète, mais pour nous : vous reprendrez bien un peu de famine ?

  • Certains animaux ont été à ce point domestiqués qu’ils disparaîtraient sans l’Homme

Et ben ça, c’est intéressant. Il est vrai que les vaches d’aujourd’hui, n’ont sans doute que peu en commun avec leurs ancètres. On ne sait pas ce que deviendrait une vache moderne sans la protection des Hommes. Ce n’est pas (plus) un modèle de force et de souplesse. Si elles survivent, nul doute qu’elle se réadapteront à la vie « sauvage ».

  • Manger de la viande n’est ni bien ni mal, c’est ainsi.

Est-ce mal si Jean-Kevin, votre petit dernier est acheté et dégusté avec des fèves au beurre par Hannibal Lecter ? Manger des enfants n’est ni bien ni mal, c’est ainsi. De façon plus réaliste, supporteriez-vous de manger du chien ? Trouveriez-vous ça bien ou mal si quelqu’un en commandait à votre table ?

La morale ne devrait peut-être pas s’appliquer qu’à ceux avec qui nous vivons ?

  • Nous sommes des prédateurs !

Ca fait belle lurette qu’on ne prédate plus rien du tout. A part quelques chasseurs qui (quoi qu’on en pense) méritent plus leur galinette fourrée aux pruneaux que nous.

Sinon, oui nous sommes l’espèce dominante mais comme l’a dit le philosophe Benjamin Parker : « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». Ce n’est pas parce qu’on peut faire quelque chose qu’il faut le faire.

Convertir par la parole, pas par l’insulte, jamais par la force

Evidemment, en plus du troll carnivore (« là, je mange un bébé veau mort devant mon clavier »), nous avons aussi eu droit au végane de l’extrême qui ne mâche pas ses mots (« réduire sa consommation de viande ne suffit pas, bande de baltringues ! »). Et c’est bien dommage car je le répète : vous nuisez à votre cause quand vous faites ça. On ne fait pas comprendre les maths à un enfant en lui tapant dessus avec un bottin (ni avec une chaise, n’insistez pas). On lui explique patiemment, on prend le temps de le convaincre.

J’ai découvert dans vos commentaires qu’il y a de nombreux véganes modérés qui plutôt que de vous engueuler, vous aideront à initier une démarche vers moins de viande. Et ça, c’est déjà une très bonne chose.

Chose amusante, j’ai constaté que l’article avait mené au moins deux impies à la conversion vers la sainte véganitude. J’attends vos risotos de remerciement devant ma porte. 🙂

Après ces quelques échanges

S’il y a une pression sociale poussant à manger de la viande, il y en a aussi une de la part des véganes envers ceux qui ne sont pas « full-véganes ». Pourtant, plus qu’un mouvement strict, j’imagine qu’il est mieux de voir le truc comme une philosophie. Il y a un minimum de réflexion et de leçons à tirer des discours des véganes, un équilibre à se trouver qui est sans doute quelque part entre la dose quotidienne de barbaque et la consommation exclusive de fruits tombés à terre.

J’ai été impressionné par le nombre de vos partages et je me sens obligé de vous remercier. Merci à vous. Merci d’avoir répondu à mes questions de carnivore avec patience, merci pour vos commentaires constructifs. Je vais faire une pause sur le sujet veggie maintenant. 😉

A bientôt pour de nouvelles aventures, Spi.

PS : J’en profite pour remercier Rak qui a assuré la modération pendant mes vacances.
Crédit illustration : julia-caramelina.