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Faire du vélo à Sartrouville : les zones redoutées des cyclistes

On l’a vu dans le premier article, Sartrouville a du pain sur la planche pour sécuriser les trajets en vélo ! Alors, pour donner un coup de main, je me suis dit que ça serait intéressant de recenser les sites à aménager en priorité. Et là : bonne nouvelle ! Je n’ai pas eu à le faire moi-même car « Parlons vélo » propose une carte des endroits jugés les plus dangereux par les cyclistes :

Vous pouvez retrouver la carte interactive sur le site Parlons Vélo.

Les points rouges sont les zones que vous ressentez comme dangereuses et en vert, ce sont celles où vous avez senti des améliorations. Ces dernières sont quasiment invisibles et se situent uniquement sur la piste des quais de Seine.

Voici les points que vous (cyclistes) avez pointé du doigt comme étant à sécuriser en priorité :

Le carrefour de l’église St Martin

Les cyclistes se jettent au milieu des voitures sur une intersection à 5 voies. Pas de feu, pas de passage cyclable protégé.

Toute la nationale D308

Qui n’est toujours pas aménagée sur sa partie sartrouvilloise. On notera en particulier :

  • Le pont de Maison-Laffitte, trop étroit pour les vélos, surtout en cette période de travaux. Là aussi une voie matérialisée en dur serait la bienvenue.
  • Le pont de l’avenue de Tobrouk souvent encombré, qui est totalement dépourvu de sécurité. Ici, les véhicules s’arrêtent fréquemment sur la bande cyclable qui n’est pas matérialisée en dur, et les accidents sont monnaie courante. De plus, une passerelle serait utile pour la traversée du pont.

L’avenue Jean Jaures :

Avec en particulier les carrefours du pont de la gare qui bien qu’en plein centre, ne bénéficie pas d’aménagement.

Un peu de pédagogie

En l’absence d’aménagements, il faut bien se rendre compte qu’un cycliste n’a pas la même appréhension de la route qu’un conducteur de voiture. Si vous le frôlez à 30 à l’heure, il peut tomber. Laissez lui de l’espace, ne lui mettez pas la pression pour gagner quelques secondes. Ne le klaxonnez pas parce qu’il est au milieu de la route : souvent, il laisse un espace avec les voitures garées pour éviter les portières.

Bref, que vous soyez en voiture ou à vélo, faites preuve de bon sens et d’empathie : circuler en vélo à Sartrouville n’est pas chose facile (c’est même plutôt courageux).

Nous sommes nombreux à attendre que la ville fasse la promotion des circulations douces, j’espère que ça viendra.

Faire du vélo à Sartrouville (ouh là)

Bonjour à tous ! Voilà un moment que tout exaspéré que je suis, je voulais faire un article sur le vélo à Sartrouville. Car à Sartrouville, les infrastructures de vélo se résument globalement à… peau de zob.

Bon, je suis un peu méchant car en vrai, il y a quelques équipements :

  • une pompe à vélo à la gare (à l’initiative de la communauté de communes)
  • une pompe à vélo au parc du dispensaire (à l’initiative de la communauté de communes)
  • une quinzaine de parkings à vélos qui se ne cessent de se remplir au fur et à mesure que les gens adoptent la petite reine.

Et… voilà, c’est à peu prés tout ce que j’ai constaté.

J’ai l’impression, en tant que sartrouvillois, que si la communauté de commune des Boucles de Seine a en stock des idées sympas, elles ne voient pas le jour à Sartrouville (lire leur brochure du plan vélo).
On sent qu’il y a un blocage à la mairie : peut-être quelqu’un qui s’est frité avec un cycliste étant petit, ou quelqu’un qui a loupé le mémo sur le réchauffement climatique, ou encore un vilain lobbyiste de chez Total qui s’est introduit sournoisement dans l’administration de la ville. Allez savoir… Quoi qu’il en soit, le résultat est que je n’emmènerai pas un gamin parcourir la ville en vélo.

Il y a pourtant des aménagements simples et pas chers qui pourraient voir le jour pour commencer :

  • des sas vélo aux feux rouge
  • des panneau de céder le passage cycliste (M12)
  • brider la ville à 30 km/h hors départementales (surtout dans les zones résidentielles)
  • aménager les routes pour la sécurité des cycles (faire des voies propres) et sécuriser les carrefours

Pour vous donner une idée des pistes actuelles en ville, il suffit de regarder la carte que la mairie elle-même partage et de repérer les portions vertes :

La mairie indique elle-même que « Sartrouville compte à l’heure actuelle plus de 16 kilomètres de pistes, bandes cyclables et axes partagés répartis sur le territoire. « 

Malheureusement, un axe partagé n’a rien d’une voie cyclable. C’est simplement une route sur laquelle on invite les voitures à arrêter d’écraser sauvagement les piétons et cyclistes. Et une bande cyclable c’est à peine mieux. On va donc oublier ces viles tentatives pour booster les stats et admettre qu’il y a en fin de compte très peu de solutions pour les gens en vélo. Et de toutes façons, 16 km, c’est ri-di-cule.

Pour être tout à fait juste, les vélos ont droit à un nouveau chemin, une sympathique coulée verte de 1 km. Mais comme partout en France, les ingénieurs ont du mal à interconnecter les voies de circulations douce. La sortie de la coulée verte en est un exemple flagrant : la voie de vélo se jettera sur la D308, chasse gardée des voitures.
C’est d’ailleurs étrange : la D308 est pourtant indiquée comme « à aménager » (en rose sur la carte) et pourtant, le tout nouveau carrefour est complètement dépourvu de solutions pour les vélos. Je pensais d’ailleurs que c’était obligatoire sur tout nouvel ouvrage sur une départementale. Mais je me trompe sûrement, c’est peut être juste du bon sens en fait.

Une dernière preuve de cette étrange tendance anti-vélo ? Voyez cet arrêt de bus de la rue Turgo :

Des travaux récents ont ajouté un terre-plein à la place des zébras jaunes, forçant les vélos à faire un écart sur la route. Dans ce cas, faire sauter la piste aurait presque plus de sens…

Forts de ces exemples (non exhaustifs), vous vous doutez que Sartrouville n’a pas obtenu de bons résultats dans le palmarès des villes cyclables, et vous avez raison. La ville écope d’un score de F (sur G) dans le comparatif des villes cyclables. Et même d’un « G » dans les efforts de la ville, c’est dire comme mon intuition est partagée.

C’est une des pires villes du coin (mais évitez Argenteuil ! ^^) :

Sartrouville semble bloquée à l’ère pré-COVID. Ce temps où les voitures étaient reines. Exemple édifiant : comme vous pouvez le lire sur le site de la ville, les PV de stationnement sont rabaissés à 30€ au lieu de 35.

Je ressens la communication de Sartrouville comme du greenwashing. Des p’tits animaux qui viennent mignonnement brouter au lieu de mettre de l’insecticide, des quais ouverts le dimanche, des animations… Mais quand il faut libérer la ville des contraintes et de la pollution des voitures, on ne voit pas beaucoup d’efforts.

Je ne suis affilié à aucune association de vélo et je ne connais ni fréquente l’équipe municipale. J’ai bien tenté de leur poser des questions, mais en vain sur le sujet. En revanche, au vu des aménagements, on sent que la ville n’est pas favorable au vélo. Alors je lance ma petite pierre citoyenne pour faire bouger les choses en vous interpellant, vous, cyclistes, qui êtes de plus en plus nombreux à réclamer des aménagements : manifestez vous. 🙂 Et évidemment, si la mairie passe par ici, je l’invite grandement à prendre conscience que notre avenir n’est plus dans la voiture et qu’il faut nous aider à nous déplacer autrement. Merci par avance. 🙂

Edition du 15/10/2023 : nouveaux parkings à vélo à la gare de Sartrouville

Depuis la rédaction de cet article, la ville a mis à disposition de nouveaux abris à vélo côté place de la gare. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait de places supplémentaires, mais malheureusement c’est une simple rénovation avec toutefois des piliers qui permettent maintenant d’accrocher un antivol en U.
Pas de places supplémentaires donc, alors que les parkings vélos sont saturés et que des scooter viennent se garer sans être verbalisés. Dommage.

Cette place dispose pourtant d’espaces qui pourraient être aménagés. C’est sûr qu’un toit au-dessus de son vélo c’est cool, mais ce n’est pas indispensable. La place dispose de suffisamment d’espace pour créer d’autres emplacements comme rue Lamartine par exemple :

Voici les anciens emplacements à vélo :

Évaluer facilement son impact écologique

Il y a entre 2 et 4 français sur 10 qui ne croient pas au changement climatique. Si vous avez besoin de voir la lumière, lisez cet article. Sinon, vous vous demandez sans doute comment commencer à moins pourrir la planète. Moi aussi. Mais on a beau savoir que notre avenir sera chaque année plus compliqué, on reste des flemmards d’êtres humains. 😉

Le commencement de la démarche, c’est la prise de conscience.

Alors prenons conscience

La question est : êtes-vous un gros porc énergivore ?

Quand les choses arrivent toutes cuites dans notre bec, on ne se pose pas de question : l’eau, le gaz, l’électricité nous semblent acquis et éternels. Mais quand on doit pédaler pour allumer une ampoule, on se rend compte de l’effort à produire. Pensez donc à l’énergie nécessaire pour chauffer votre café du matin.

C’est bon, vous l’avez la prise de conscience ? Vous savez que vous consommez trop d’électricité ? Vous avez honte ? Alors on continue, place à votre auto-évaluation !

Évaluez votre propre consommation

Pour réaliser combien notre impact est important, je vous propose de passer en revue trois outils simplissimes :


Carbo est une appli qui se connecte à votre compte en banque et évalue votre nuisibilité en scrutant vos achats. C’est conseillé par la Société Générale, donc c’est assez sûr.

Le graphique ci-dessous compare (en jaune) l’impact carbone des membres au mien (en bleu).

Mon impact carbo, basé sur mon compte en banque.

Évidemment, c’est une estimation mais c’est assez représentatif : vous pouvez voir notre honteux voyage en avion crever le plafond.

Le site est ici : https://www.hellocarbo.com/


Geco Air se base quant à lui sur les données de votre téléphone et sur des services de proximité (météo, pollution…). Dans les captures d’écran ci-dessous, on peut voir qu’un quart de mes trajets se font encore en voiture, que je ne suis pas mauvais en éco-conduite et que mes déplacements du 5 septembre était mignons. Par contre, vous voyez encore une fois que le retour des vacances en avion est catastrophique.

L’appli se choppe ici : https://www.gecoair.fr/


EcoJecko : un outil de mesure de votre consommation électrique. J’ai trouvé ce petit machin assez révolutionnaire car pour moi, il apporte 3 grosses nouveautés :

  • Il n’est pas invasif et n’entraîne pas de travaux coûteux, il suffit de poser un boitier sur le disjoncteur.
  • Il utilise une IA pour distinguer les appareils qui consomment sur votre courbe de consommation.
  • Il n’est pas cher. A 199€ l’appareil, c’est presque raisonnable, par contre en location à 7,99€ / mois, c’est peanuts.

Après quelques temps, il sera capable d’analyser votre consommation et de vous proposer des pistes d’économie.


Voilà, avec ça, nous n’avez plus d’excuse pour ne pas évaluer votre consommation, que ce soit à des fins d’économies ou d’écologie. 😉

#BalanceTonPorcEnergivore

90% des messages Facebook

Bonjour le monde ! Allez, je suis en feu(1), deuxième article cette semaine !

Si Facebook est votre outil de procrastination préféré, alors cet article est fait pour vous. Je voudrais ici vous montrer que la plupart des messages n’ont aucune valeur ajoutée (les miens compris, j’en suis bien conscient ^^). J’ai donc regroupé quelques posts bien représentatifs des stéréotypes du réseau social en guise de preuve. Vous allez vous reconnaître à coup sûr dans au moins l’un d’eux (si vous atteignez 4 ou 5, je m’inquiéterais quand même à votre place). 😛

(1) : expression issue de l’anglais « I’m on fire » qui fait très fait naze en français et laisse penser que je fais une combustion spontanée, je vous rassure ce n’est pas le cas, mais je ne l’utiliserai plus.

Allez, c’est parti, top 8 des messages bateaux de Facebook ! N’hésitez pas à en ajouter dans les commentaires.

1. La satisfaction d’ego

Je fais le tri dans ma liste d’amis Facebook, je saurai que tu es vraiment mon ami si tu partages mon message !

Pourquoi c’est mal : parce que tu vas te ridiculiser et vite oublier cette demande.

2. Le message caritatif

Si tu partages ce message, Gaétan atteint d’une maladie dégénérative du scrotum vivra plus longtemps !

Pourquoi c’est mal : parce qu’après 15 ans de diffusion de ces bêtises, le web commence à comprendre que personne n’est assez cruel pour donner 5 centimes par partage à un enfant malade. Je veux dire, vous voyez sérieusement un bienfaiteur dire : « quel dommage, tu es passé à 7 clics de la vie, Nicolas. Tu ne peux t’en prendre qu’aux internautes qui n’ont pas assez liké ta maladie ! » ?

3. Le malheur sur ta famille

Si tu ne partages pas ce message, tu tomberas malade, ton compte en banque sera vidé, tu auras un dégât des eaux, tes enfants de trahirons, tu subiras une attaque de criquets mangeurs d’hommes et ton débit Internet passera sous les 2 megas (liste non exhaustive).

Pourquoi c’est mal : sérieusement ?

4. Le message public mais privé.

J’ai passé une journée de merde mais ne me demandez pas pourquoi.

Pourquoi c’est mal : parce qu’au mieux tu suscites une curiosité malsaine qui rendra les gens heureux de ne pas être à ta place. Au pire on s’en bat l’une sans toucher l’autre.

5. Le partisan d’une cause.

Vous êtes tous des enfoirés de capitalistes homophobes qui tuez des petits animaux !

Pourquoi c’est mal : parce que c’est vrai, mais je n’aime pas qu’on me le rappelle.

6. L’affreux troll.

J’ai mis une photo de mon chat : 100 j’aime ou je l’abandonne devant un restau chinois.

Pourquoi c’est mal : ça ne l’est pas. Y répondre, ça l’est. Don’t feed the troll!

7. L’innocent engagé.

Ouais, j’ai montré des vidéos de gens morts, mais c’était pour la bonne cause !

Pourquoi c’est mal : parce que Gamette, la fille de 13 ans de Liliane est roulé en boule sous son lit depuis qu’elle a vu le visage de Paul Walker après son excès de vitesse, un volant entre les incisives. Parce que les gens t’aiment encore moins maintenant.

8. Le discours de motivation.

Pour soi :

je suis gentil mais si on touche à ceux que j’aime, attention, je m’énerve tout rouge !

Pour les autres :

Il n’y a aucun but que tu ne puisses atteindre si tu te sors les doigts !

Pourquoi c’est mal : parce oui, bon bah, je crois qu’Internet a généré plus de mollusques accrochés à leurs claviers que entrepreneurs ou de grands sportifs. Donc si tu sauves quelqu’un de la dépression sur Internet, je t’offre un biscuit.

plusfb

Allez, likez-moi maintenant !

 

Merci Patron !

J’aurais fait un bien piètre journaliste car je vais vous parler d’un film tout droit sorti des salles (pas « en » salle car il n’est plus diffusé). Du coup, ce sera difficile de le voir au cinéma mais nul doute que vous le retrouverez vite sur votre plateforme de VoD préférée (plus ou moins légale).

Je vous présente donc Merci Patron ! Attentions aux âmes sensibles, il n’y aura pas de sang, pas d’action, pas de héros en armure ou en collant. Pas non plus de philosophie obscure sur la pomme de terre slovaque primée à Cannes. Du tout, il s’agit là d’un reportage de François Ruffin – sorte de Michael Moore français – sur la vie après LVMH, après le départ de leurs usines de la région d’Amiens.

Le film se penche sur la famille Klur, dommages collatéraux qui se retrouvent sur la paille et menacés de saisie, faute de travail. Lorsque l’ami François découvre leur situation, il décide de les aider en leur proposant de faire chanter se faire aider de LVMH qui, après tout, est la source de leur malheur. S’en suit alors une histoire rocambolesque sur les tractations obscures du groupe avec cette famille qu’il espère bien cantonner au mutisme. Mais François est là !

Pourquoi il ne faut pas le manquer ? Parce qu’il déterre quelques ordures de Bernard Arnault, un grand riche symbole du capitalisme aveugle, et que ça fait du bien. Parce que vous découvrirez que l’image d’un groupe a bien plus de prix que ses employés. Parce que ce sera votre heure d’indignation de la semaine. 🙂

Une ch’tite bande annonce pour vous finir ?

Sensibilisation aux premiers secours

Suite aux attentats, de nombreux citoyens ont réalisé qu’ils étaient parfaitement démunis en cas d’urgence. Les préfectures ont donc organisé des sensibilisations aux gestes de premiers secours dans toute la France. La séance dure 2h, est gratuite et passe en revue les gestes de base, un minimum indispensable.

Réagie en cas d'attaque terroriste
Cliquez pour agrandir.

A titre personnel, j’ai appris (et réappris) quelques petits trucs dont l’existence de l’application Staying Alive qui recense les défibrillateurs à portée et qu’il est désormais possible de faire un garrot si un point de compression ne suffit pas à arrêter un saignement. Plus globalement, vous verrez comment alerter, masser, sécuriser et stabiliser.

En 2h, on a droit à un condensé qui aborde juste le contenu d’un PSC1 (Premiers Secours Civiques de niveau 1) mais vous aurez des bases très importantes. Si vous êtes intéressés, contactez vos mairies ou votre centre de secours pour en savoir plus.

Enfin, un grand merci aux pompiers du SDIS d’Herblay pour ce moment instructif et sympathique. 🙂

 

A toi qui veux voter FN dimanche prochain, mais tu vas arrêter tes conneries, oui ?

Ce lundi midi, le petit lutin du civisme m’a suggéré de te faire une petite note. Un petit mémo à destination de ces 40% de nordistes qui ont voté pour le FN en dépit de ce qu’on sait de ce parti, de ce qu’il représente, de ce que l’Histoire t’a appris sur les gens qui se nourrissent de haine.

Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.

Winston Churchill

A toi qui a voté pour le Front National aux dernières élections régionales. A toi qui ne t’es pas contenté de nous faire une bonne blague au premier tour qui et va remettre ça au second. Rappelle-toi ceci, le FN c’est :

  • Un charlatan au discours incohérent, démagogique et inapplicable.
  • Un parti fascisant qui dissimule aujourd’hui sa haine de l’autre.
  • Un parti qui stimule et joue de ta propre haine, qui compte sur le fait que tu laisseras ton instinct prendre le dessus sur ton intellect.
  • Un parti qui n’hésitera pas à écraser ses adversaires, quels qu’ils soient.
  • Pas eux qui régleront ton problème de terroriste, surtout que tu habites en province… Ceux qui vivent avec des musulmans n’en ont pas peur, bizarrement.
  • Un parti qui a tout intérêt à te maintenir sous pression, dans la peur car c’est son fond de commerce.
  • Une sortie de l’Europe qui ruinerait la France, car l’Europe c’est :
    • La libre circulation des Hommes, des biens et des services, pas de contrôles aux frontières du pays, uniquement à celles de l’Union.
    • Une monnaie unique et donc pas de frais de change, pas de taxes à l’exportation, pas de dévaluations agressives des monnaies.
    • Une mise à niveau des pays les plus pauvres de l’UE dont le niveau de vie augmente ce qui évite une concurrence à la chinoise chez nos voisins.
    • La libre concurrence.
    • Une entité de poids face aux autres grands pays de ce monde.
    • Un garant de la paix entre les états membres.
    • Etc.
  • Te laisser croire que l’immigration est source de tous tes maux. Alors que franchement, ça se discute.
  • Pas le parti des plus malins, celui de la voix facile
  • Pas le parti de la dernière chance

Vous qui, honnêtement, par désespoir, colère ou défi, vous apprêtez à voter Front National, pensez à ces arguments avant de le faire. Votez n’importe quoi d’autre s’il vous plaît. Blanc même. Mais épargnez au pays la honte d’avoir tourné le dos à toutes les valeurs qui font sa grandeur.

Jacques Attali

A dimanche.

Certifié pêché en méditerrannée

Après « Je suis Charlie », l’heure est à la solidarité pro-syriens. Et c’est une excellente nouvelle. Seulement, je ne peux m’empêcher de vouloir saboter votre joie de vivre alors je vais y aller de mon petit commentaire.

Souvenez-vous, début septembre l’image d’un petit Syrien mort noyé défrayait la chronique sur FaceBook. La diffusion massive de la photo a donné pas mal de taff aux modérateurs de FB tant elle éventre ses conditions d’utilisation, mais ça ne l’a toutefois pas empêché de faire le tour de nos timelines entre une recette de risotto et le prochain Star Wars. Evidemment, de nombreux canards se sont empressés de diffuser l’image avant de revenir sur leurs articles pour expliquer pourquoi ils ont manqué de pudeur. La raison est simple : « pour ouvrir les consciences », et bien sûr pas du tout pour faire tourner les rotatives. Chacun avec sa conscience, hein les gars. 🙂

Quoi qu’il en soit, l’attitude de la presse n’est en rien étonnante. Pas plus que la nôtre qui – tous gorgés d’émotion que nous étions – a consisté à vouloir accueillir chacun une famille de syriens trempés dans notre deux pièces cuisine. Comme toujours, c’est une image choquante qui a provoqué ce si beau rassemblement spontané de citoyens concernés. Comme toujours, les dons dureront quelques semaines avant de disparaître. Comme toujours, ce sera mieux que rien. Pourtant, nous persistons à oublier les autres drames : tous sont aussi « loins des yeux, loins du coeur » que l’était Aylan avant la « prise de conscience ». Je vous pose donc la question : faut-il s’indigner uniquement lorsqu’on nous met la truffe dans le pipi ? Cet élan de générosité n’est il pas un peu tardif et hypocrite ?

Finalement, nous, citoyens embarqués par l’émotion, nous avons (et je ne nous félicite pas) encore réagi à l’instinct, sur le court terme. Pourtant, la question de l’immigration syrienne débattue en ce moment n’aurait même pas dû se poser : nous aurions pu envoyer quelques rafales en démonstration marketing qui auraient pu faire gratiner avec zèle quelques daeshiens. Nous aurions aussi pu libérer des territoires et prévenir l’exode des populations. Certes c’eut été au prix d’un soutien apporté à un dictateur, mais aussi et avant tout à des vivants que l’on a un poil tardé à regarder, à considérer et à sauver. Et, comble de l’hypocrisie, c’est maintenant, sous la pression populaire que notre gouvernement envoie nos petits avions. Peut-être aurait-il fallu commencer par là ? Bah…

La justice et Internet, c’est comme mémé devant son mulot.

Internet a beaucoup changé notre façon de communiquer en nous donnant la parole. Nos millions de petites voix peuvent maintenant s’élever pour faire part de nos pertinents avis sur la Vie, la philosophie antique, les œuvres de Marcel Proust ou la pose d’un pot large sur une BX TZD. Cette facilité de s’exprimer et de créer fait aussi que depuis 15 ans, le Net vous a régulièrement gâté en nouveautés avec des moteurs de recherches performants, des réseaux sociaux addictifs, des applications communautaires ou encore d’étonnants sites pornos animaliers. Bref, tout bouge et très vite mais nous nous adaptons plutôt bien à ce chamboulement perpétuel.

Ce n’est cependant pas le cas de certaines entreprises qui ont du mal à comprendre le Net et sa population, et c’est encore moins le cas du législatif et du judiciaire français qui peinent à suivre. Je vous propose d’illustrer un peu ce décalage entre les mondes « réel » et « virtuel. Moment anecdotes :

Serge, le « héros que l’on mérite mais pas celui dont on a besoin aujourd’hui ».

Pour commencer, laissez moi vous parler de Serge Humpich. Serge est un ingénieur qui développait des logiciels pour les traders. Ce qui le distingue c’est son hobby : le monsieur n’entretenait pas sa roseraie ou ne passait pas ses soirées sur Call of Duty, non. Il préférait occuper son temps libre à tester la sécurité des appareils et lorsqu’il s’est attaqué au système des cartes bancaires, il a découvert une faille qui permet de créer des cartes acceptées par les terminaux sans qu’elles soient liées à un compte. Bonnard*, mais en bon citoyen, Serge a fait part de sa découverte au groupement des cartes bancaires. Que s’est-il passé selon-vous ?

  1. Le groupe a envoyé un bouquet de fleurs à Serge et a rapidement revu la sécurité de ses cartes.
  2. Des gentils lutins bleus en képis sont venus lui rendre visite et après avoir fouillé son domicile, ils l’ont emmené au merveilleux pays de Gardavue.

Si vous avez répondu par la « 1 », vous êtes bien naïfs. Serge a été condamné à 10 mois de prison avec sursis avant de se barrer aux Etats-Unis, sans doute un peu dégoûté. Mais que voulez-vous, il a été un peu bête de croire que son aide serait appréciée : une entreprise est pragmatique et il est moins cher de museler le plus longtemps possible plutôt que de revoir un système mondial fragilisé.

On ne peut cependant pas accabler notre homme qui est peut-être plus habitué à fréquenter la communauté Internet qui elle, est plutôt reconnaissante lorsqu’on pointe du doigt une faille : certains éditeurs vont tout de même jusqu’à récompenser les pirates qui leurs signalent leurs fragilitésQuand je vous dis que l’état d’esprit n’est pas le même…  

Oui, les lois sont incohérentes, et alors ?

Si ceci vous a montré que la chose juste à faire et la justice sont deux choses différentes, je vais maintenant vous rappeler que cette dernière n’est en plus pas toujours cohérente.

Souvenez-vous d’Hadopi, cet ami qui vous écrit parfois parce que vous avez téléchargé sa vidéo sous droit d’auteur sans la payer (vilain cancrelat). Et bien, dans son arsenal de lois, la Haute Autorité dispose d’une carte : « défaut de sécurisation de son accès Internet » qui vous impute tout piratage de votre ligne. Pour rire un peu, voici un extrait d’une interview de Éric Walter sur le site de l’Hadopi :

Question : avec HADOPI, si j’utilise la connexion à internet de mon voisin pour pirater, ce n’est pas moi le coupable, mais lui pour « défaut de sécurisation », et il doit prouver qu’il n’est pas à l’origine du piratage. N’y a-t-il pas là un renversement de la charge de preuve ?

EW : Bien sûr que non, dans la procédure de réponse graduée votre voisin n’est pas considéré comme coupable de quoi que ce soit. Le 1er mail l’alerte sur des faits et lui rappelle sa responsabilité de protéger et sécuriser son accès internet.

Que l’on peut traduire par « Meuh non, on lui dit d’abord qu’on ne va pas tarder à lui tomber dessus ». Sympa, mais en pratique comment quelqu’un qui ne sait pas protéger sa connexion saurait détecter un piratage ou sécuriser sa ligne ? C’est donc bel est bien vous qui êtes responsable de la sécurité de votre réseau domestique. Et oui, si vous ne pouvez pas prouver le piratage, vous l’avez dans l’os (cela dit, c’est probablement vraiment tonton Michel qui téléchargeait My Little Pony et il ne l’aurait jamais avoué de toute façon…).

A côté de ça, si vous téléchargez un document sensible en libre accès sur Internet via Google, ce n’est pas la faute de l’organisation qui a mis le document en ligne (ici, pas de « défaut de sécurisation »). C’est ce qu’a découvert un des co-rédacteurs de reflets.info alors qu’il cherchait à documenter l’un de ses articles.

Le pauvre internaute dangereux pirate est tombé sur un fichier en libre accès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et s’en est donc servi car « on pourrait croire que si c’est sur Internet, c’est public. » Mais non : il s’agissait d’un document confidentiel et l’ANSES porte non-seulement plainte contre l’affreux corsaire, mais en plus remporte son procès. Notre ami est donc contraint de payer 3 000 € pour avoir lu un fichier indexé par Google.

Je résume donc :

  • si vous êtes une quiche en sécurisation informatique et qu’on télécharge des films illégalement via votre ligne (pas des snuff movies amateurs, ça on s’en fout), vous devrez en rendre compte devant la justice.
  • si vous êtes une administration qui laisse l’accès libre à ses fichiers confidentiels comme une cruche, c’est le pauv’téléchargeur lambda qui en répondra.

Ô cohérence, suspend ton vol !

Tremblez, ça peut vous arriver !

Routine activity theoryEt enfin, dernier exemple qui m’a inspiré cet article : la semaine dernière, j’ai reçu un e-mail provenant d’un grand journal local de mon ex-région. Il faisait suite à un article dans lequel j’expliquais comment contourner leur système d’abonnement : c’est ce qu’ils appellent une « incitation à la fraude ». Je ne prendrais pas le risque de les nommer, mais voici comment leur mécanique fonctionne : vous n’avez le droit de lire que 5 articles par mois sur leur site avant d’être invité à vous abonner. Comment savent-ils que vous en avez lu 5 ? Grâce à vos cookies, ces petits fichiers stockés sur votre navigateur.

Dans l’article j’expliquais comment se débarrasser de ces cookies, ce qui n’est pas illégal sauf si vous dites que c’est pour bypasser le système d’abonnement (c’est ce que j’ai cru comprendre). Vous serez d’accord, ça revient à pointer du doigt un portique RATP défectueux et de dire « regardez c’est ouvert », mais chut, ce n’est pas bien, il ne faut pas le dire, c’est une grave incitation à la fraude.

Voici la réponse envoyée au service juridique du journal :

Bonjour M. X.

Je vous invite à constater que l’article a bien été supprimé.

J’ai supprimé l’article par peur des poursuites judiciaires, vous vous en doutez. Cependant, je vous invite à communiquer ceci aux responsables de l’édition en ligne :

Les moyens de contournements que je proposais ne sont pas une incitation à la fraude mais la mise en évidence d’une faille technique béante dans le système d’abonnement de [votre journal].
L’utilisation de cookies pour marquer les articles lus est une hérésie technique et montre une méconnaissance du fonctionnement du Web. Les cookies sont des fichiers stockés sur le navigateur de l’utilisateur et il peut bien entendu les supprimer quand il le souhaite. Il peut ainsi réinitialiser à loisir son abonnement sans opérer aucune action malveillante.

Cet article mettait simplement en évidence cette faiblesse. Des milliers d’Internautes connaissent cette astuce sans avoir besoin de mon aide.
Je vous conseille vivement de revoir votre système d’abonnement.

Cordialement, Spi (éditeur de northgate.fr).

Ca vous rappellera peut-être mon premier exemple, le côté bon samaritain en moins. Cela dit, je comprends le journal qui doit déjà l’avoir mauvaise d’avoir fait un mauvais choix technique et qui doit payer quelqu’un pour menacer les gens afin qu’ils se taisent.

Voilà, tous ces recours en justice sont presque amusants. Si Serge ou le serveur NorthGate avaient été en Russie, on aurait pu facilement ignorer les menaces de procès et la vraie solution aurait sauté aux yeux de tout le monde : il suffisait que les entreprises pensent mieux leur sécurité. Et pour finir, l’affaire de Serge me pousse à me demander si un jour un scandale mettant en cause les cartes bancaires sans contact éclatera, car je vous rappelle qu’elle ne sont pas du tout sécurisées… J’espère que je ne me suis pas mis dans le pétrin en disant ça… 😉

Sources et trucs à lire :

« * » : masculin de « bonnasse ».

Les meilleurs conseils des parents au CSA

Il y a quelques mois, le site du CSA laissait la paroles aux parents pour les aider à « enrichir leurs conseils ». Il en ressort principalement que les bandes annonces pour les films de soirée sont trop violentes et qu’il faut un logo -16 pour les JT. Toutefois, certains citoyens inquiets ont formulé d’autres remarques intéressantes qu’il serait dommage de perdre.

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