Je trouve qu’à l’école, on nous pousse encore trop peu à exercer notre esprit critique. C’est bien dommage quand on constate par exemple que certains croient réellement que Godzilla a ravagé le Japon en 1954… Je vous entends rétorquer d’ici : « ouiiiiiii, mais ce sont des américains » en ricanant dans votre barbe tels des Conchita Wurst démoniaques.
Suffit, bande de pagonophiles ! Car nous aussi nous manquons terriblement de jugement. Il suffit de voir que la plupart des partages sur Face de bouc ne sont jamais vérifiés. Allez, vas-y que je t’invente un petit cancéreux qui vit 3 jours de plus à chaque partage, et hop, on te colle une pétition pour sauver une loutre qui a déjà fini sa vie en manche de peignoir… Quand j’étais encore un oisillon sur les réseaux, je pensais qu’Internet allait permettre aux gens de s’instruire, de dialoguer et de construire ensemble mais quelque chose, quelque part a mal fonctionné.
En fait, quand la population du monde réel s’est pointée sur le territoire des geeks en ce début de millénaire, elle ne s’est pas adaptée tout de suite au mode de communication omnidirectionnel du Net, restant (même 14 ans après) souvent consommateurs passifs. Sauf que la consommation passive sur le Net, ça ne fonctionne pas. L’information y est beaucoup plus fournie et accessible que dans « la vie d’avant » mais elle n’est pas toujours fiable. A nous donc de confronter les sources, de comparer et de déduire. Pas facile quand on a été bercé par Jean-Pietre Pernault et sa parole divine : moi le premier, j’ai du mal.
Pourtant, certaines communautés « aware » tirent partie du Net et font avancer le monde. En créant des applications en collaboration, en mettant en commun leur savoir et matériel, en définissant des standards et que sais-je encore… Seulement, ça ne vient pas en un claquement de doigts pour l’individu lambda, élevé en consommateur et non en producteur. Il faut changer ses habitudes et porter son macaroni à ébullition ; ne plus suivre par réflexe panurgien le gros de la file qui se jette dans le bouillon tête et pantalon baissé. Pas facile et je ne suis pas certain de le faire bien, mais essayer c’est déjà faire un pas.
Si vous avez du courage, je vous invite à voir ou revoir une vidéo postée par Dju en son temps : Comprendre un monde qui change : Internet et ses enjeux par benjamin Bayart. Si vous voulez juste comprendre ce dont je parle, rendez-vous à la trentième minute. Ben y décrit les étapes de progression de l’Internaute.
Pourquoi revenir là dessus ? Parce que je vous invite fortement à prendre du recul sur vos publications sur Internet même si ce n’est pas toujours évident de trier le vrai du fake. Et ça s’applique aussi bien à la politique aussi. 🙂
« porter son macaroni à ébullition » La meilleure expression de l’année
Je concours dans la catégorie « euphémisme » contre « le pronostique vital est engagé ». 😉
Le verbe « impacter » est-il dans ce concours aussi ?
Impacter, c’est dans le Larousse maintenant. En « familier », mais ça y est. 😉 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/impacter/10910409