* Offre soumise à condition, peut être altérée par le résultat de l’élection présidentielle 2022.
Pour camper le décor tout de suite, on ne va pas se marrer avec cet article. On va causer du réchauffement climatique et tâcher de convaincre nos amis climatosceptiques que 1. le réchauffement existe et 2. il aura des répercussions importante sur notre vie. On a beau en parler sans cesse, on sous-estime généralement ses effets ou on n’y prête carrément pas attention. J’ajoute donc ma modeste pierre au plus grand challenge qui nous attend dans le domaine : la pédagogie.
Pourquoi cet article ?
J’ai le sentiment que nous sommes dans une urgence écologique que tout le monde ignore, un peu comme un homard dont l’eau de cuisson est portée lentement à ébullition et qui meurt bêtement ébouillanté sans l’avoir senti venir. Ca m’agace.
Nous avons tous une notion de ce qu’est le changement climatique et on suppose que notre futur est parfaitement maîtrisé. On pense que l’hydrogène, les éoliennes et autres hautes technologies comme ITER seront la solution et que nous pourrons longtemps continuer à vivre comme on le fait aujourd’hui. Par exemple, on pense que la voiture électrique va simplement remplacer les modèles thermiques dans nos trajets quotidiens. On se trompe.
C’est déjà demain.
Commençons par faire un état des lieux de ce qu’il nous arrive. 2022 voit la conjonction de plusieurs événements exceptionnels : pandémie, changement climatique, épuisement des ressources fossiles, conflits armés en Europe… C’est l’occasion de réaliser que l’équilibre de notre Société est fragile : tous ces évènement bousculent très concrètement notre vie quotidienne.
Le COVID et la guerre en Ukraine sont conjoncturels et ont déjà un impact qui vous ne aura pas échappé parce qu’il touche directement à votre portefeuille (prix du gaz et de l’essence). C’est certes temporaire, mais ça nous donne déjà une idée des effets relous d’une modification forcée de nos habitudes.
Demain, le climat et la raréfaction des ressources seront de la partie et ils sont eux structurels : les énergies fossiles ne sont plus une énergie durable (elles ne l’on jamais été). Elles s’épuisent lentement mais contribuent toujours au réchauffement climatique, réchauffement qui provoquera un petit lot de catastrophes humanitaires que l’on néglige aujourd’hui.
Réveillez vous ! © 1870 Les témoins de Jéhovah
C’est de ça dont j’ai envie de causer aujourd’hui. Si vous êtes en forme, j’aimerais bien que vous preniez le temps de lire cet article résumant ma compréhension de la chose.
Faites le sans a priori car quand j’aborde le sujet, souvent on l’ignore ou parfois on le tourne en ridicule.
Honnêtement cette incrédulité se comprend : notre économie est relativement stable depuis 70 ans. Nous consommons de plus en plus, sommes de plus en plus riches et cette prospérité ne peut s’arrêter, c’est inconcevable : « ça a toujours été comme ça, pourquoi ça changerait ? »
Et au scepticisme, ajoutons un complotisme très XXIème siècle qui annonce des fins du mondes, les illuminatis francs-maçons lézards, la terre plate creuse, etc. On finit par se demander s’il ne s’agirait pas là d’un énième complot ? Et bien même pas, vous allez voir, j’ai quelques preuves et sources.
La pandémie a eu ça de bien qu’elle m’a fait réaliser que notre mode de vie ne tient qu’à quelques fils : si un pangolin peut figer le monde et provoquer des ruées vers le PQ, il est tout à fait envisageable que notre société soit chamboulée à un moment ou à un autre par de nouveaux événements palpitants. Je suis donc allé jeter un œil à ce qui est le plus susceptible de nous arriver sur la gueule et je me suis penché sur : le réchauffement climatique.
En creusant, je me rends compte que nous ne maîtrisons pas du tout notre futur et que nous avons des connaissances minces et faussées sur le devenir de la Planète. Les médias en parlent beaucoup, mais uniquement en surface et les politiciens restent timides sur le sujet (forcément affirmer que « bientôt il n’y aura plus de voitures ou de vacances à Hawaï ! » ne fait pas vendre). Alors j’ai creusé un peu partout et ma conclusion est que si nous ne nous prenons pas en main en anticipant, la transition à marche forcée sera rude pour le monde, pour la France et pour vous.
Je n’ai pas envie d’annoncer la fin du monde, ce ne sera pas le cas. Par contre, j’aimerais que si ce n’est pas déjà le cas, vous preniez le sujet au sérieux. Il en va de notre avenir, mais aussi de celui des générations futures. Envisagez également que nous sommes sans doute la dernière génération qui vivra dans l’ « opulence ». Oui, ça peut faire un choc.
Écrire maintenant me semble d’autant plus important que le sujet est souvent masqué par une actualité plus chaude (la guerre en Ukraine) et que les élections approchent.
Écrire ce lignes, c’est aussi sortir de ma zone de confort car lorsqu’on prononce les mots « changement climatique », on s’attend à un : « Et voilà, encore un bobo-écolo-hipster-lopette qui va nous faire chier avec le thermostat alors que les vrais sujets comme le prix du diesel, il s’en tape ! »
Bah nan :
- je ne me tape pas de payer 2,30 € le litre, parce que moi aussi je roule à l’essence, et l’électrique c’est cher. Et plus globalement, je ne suis pas contre plus de pouvoir d’achat.
- je ne veux pas causer d’écologie ici pour jouer au sauveur de mère Nature, mais pour faire prendre conscience des troubles à venir. Ici, je veux énumérer quelques un des problèmes potentiels auxquels nous allons faire face, et si vous comprenez la même chose que moi, la guerre en Ukraine et votre litre de sans plomb vous sembleront peut-être bien fades.
Concrètement, qu’est-ce qui nous pend au nez ?
Ah ! Il y a deux grand axes d’emmerdes :
- Le réchauffement climatique
- La fin des ressources fossiles
Deux, c’est beaucoup, mais paradoxalement, leur conjonction peut inciter plus facilement les gouvernements à la transition. L’anticipation de la fin des ressources fossiles est un argument économique audible, le réchauffement moins concret l’est moins.
Détaillons :
Le réchauffement climatique n’est plus vraiment discuté
Le réchauffement fait consensus, selon le GIEC :
- « le réchauffement du système climatique est sans équivoque »
- « l’influence de l’Homme sur le système climatique est clairement établi »
Qui sommes nous pour remettre individuellement en question les milliers d’études scientifiques qui vont dans ce sens ?
Pour illustrer tout ça, voici un graphique de l’évolution des températures mondiales depuis 1850 :
Vous pouvez constater que la hausse est bien plus rapide qu’avec un cycle naturel et que le phénomène colle étonnement à la période industrielle.
Donc, on est d’accord maintenant, ça chauffe, et il est plus que probable que ce soit à cause de l’effet de serre causé par nos émissions de CO2.
La fin des ressources fossiles
Pour faire bonne mesure, le changement climatique est accompagné de la raréfaction des gisements d’énergies fossiles. On nous a toujours dit que les puits de pétrole allaient s’assécher, mais évidemment, plus on avance dans le temps plus c’est réaliste. Et le fait de s’attaquer aux ressources contenues dans le schiste qui sont beaucoup plus dures à extraire tend à prouver que l’on a déjà bien épuisé les poches les plus accessibles. La date la plus pessimiste du déclin du pétrole se situe aux alentours de 2025, mais c’est purement théorique. Ce qui est certain, c’est que la demande va croitre. Je vous laisse tirer vos propres conclusions, notamment sur les prix.
Cerise sur le gâteau, en Europe nous avons peu de ces ressources : nous les importons. Et les importations, on le voit, sont légèrement perturbées par les conflits ou la demande concurrente. Nous sommes dépendants de la bonne volonté de pays extra-européens.
Tout cela incite notre bon vieux continent à se tourner vers l’autonomie énergétique. Quelles sont nos options ?
- Extraire du charbon ? Sûrement pas : le charbon émet 3 fois plus de CO2 que le fioul.
- Trouver des ressources chez nous ? On en a peu et les pays producteurs prenant conscience des enjeux climatiques stoppent même l’extraction.
- Produire de l’électricité verte ? Pourquoi pas, mais on en produira jamais autant qu’aujourd’hui.
- Accompagner l’électricité verte de nucléaire ? C’est une énergie qui émet peu de carbone et un peu de déchets, mais ils ont mauvaise presse. Ce sera cependant notre probable planche de salut. Malheureusement, ça ne sera pas suffisant pour retrouver le niveau de production actuel. Il faudra faire des choix.
Quels impacts ?
A présent, vous avez une idée du caca dans lequel on se trouve des contraintes qui vont s’imposer à nous. Retenez également que le réchauffement, ce ne sera pas seulement pour les autres, et ce ne sera pas juste plus de crème solaire à Saint Barth.
Lorsque la machine Terre s’emballe, c’est tout le système qui change :
- changements de températures (augmentation globale, disparition de la mer de glace, nouveaux records de température…). En cours.
- tempêtes plus fréquentes, y compris en France. Probable.
- fonte du pergélisol (permafrost) et libération de pathogènes. Possible.
- sécheresses et risques de feux accrus. En cours.
- zones inhabitables. En cours.
- montée des océans impliquant des crues périodiques dans les terres (et oui, à Berck-sur-mer aussi), la disparition d’îles habitées. A venir.
- déplacements climatiques de populations, y compris déjà en France. En cours.
- un appauvrissement de la biodiversité (végétation, animaux…). En cours.
- des populations privées d’eau potable. En cours.
- des famines. En cours.
- …
Le calcul est simple : si on ne réduit pas nos émissions de CO2, la température augmente et les risques avec. Voyez ce récap issu du site du ministère de la transition écologique (qui s’il était à la solde des méchants capitalistes aurait sans doute minimisé ces chiffres déjà passablement effrayants) :
A l’avenir l’image d’un port à la limite de la submersion sera plus fréquente :
Les risques listés ci-dessus sont assez « directs ». Il y aura aussi des effets de bords par rebond :
- des guerres pour la maîtrise de ressources.
- des déplacements massifs de populations et leur accueil dans des pays plus chanceux comme la France.
- des investissements énormes pour compenser les catastrophes climatiques.
- etc.
Des risques très mal compris et trop peu de mesures
Ne croyez pas que les politiciens sont mieux informés que nous. Ils sont dans une logique contre productive et court-termiste pour satisfaire les « caprices » de leurs concitoyens. Eux aussi ont besoin de pédagogie. Quelques exemples qui m’agacent personnellement :
- Berck-sur-mer refuse l’implantation d’éoliennes offshore parce que… c’est moche.
- Plutôt que de militer pour la fin de la voiture thermique, les candidats à la présidentielle poussent vers l’allègement des taxes sur le carburant, y compris les plus à gauche. Et c’est sans parler des plus populistes qui sont à vomir de démagogie et abordent à peine le sujet.
- Les maires ne font pas la promotion, ni même ne laissent la place aux circulations douces dans leurs villes. Pour prendre un exemple qui me concerne, Sartrouville n’enorgueilli d’avoir 16 km de pistes (et encore, souvent partagées avec des voitures ou piétons : il doit rester 1 Km de vraie piste). Naze.
- etc.
Heureusement, il y a du positif et un peu de changement :
- des initiatives individuelles naissent,
- le gouvernement a un ministère de la transition écologique (sans déconner, c’est déjà quelque chose).
Mais pour l’instant on ne s’attaque pas aux problème en profondeur, notamment parce qu’on ne réalise pas le taff que la transition énergétique représente.
Est-ce que nous allons réussir à ne pas céder au populisme et à anticiper les changements ? J’espère, car si ce n’est pas le cas ça changera tout de même sans que nous soyons aux manettes pour atténuer les effets du réchauffement et des pénuries.
Les solutions
D’ici 2030, la France devra avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% par rapport au niveau de 1990. Les solutions il faut les mettre en place ou les inventer, mais quoi qu’il arrive, nous devrons vivre plus sobrement, et non plus dans une frénésie de consommation. Nous serons donc nous-mêmes des acteurs majeurs, individuellement.
Étonnamment, la sobriété n’a pas l’air mal acceptée par les citoyens. Concrètement, ce sera :
- de moins en moins de voyages en voitures, plus de transports alternatifs et légers.
- la fin des voyages intérieurs en avion.
- des circuits courts.
- etc.
Il faut aussi que l’État nous guide et soit très pédagogue pour faire accepter les réformes nécessaires.
Pour en savoir plus, Le monde sans fin de J.M. Jancovici et Christophe Blain tente de proposer des solutions basées sur leur Plan de Transformation de l’Économie Française (PTEF).
Conclusion
Comme vous avez pu le voir, le réchauffement climatique n’est pas une lubie bidon ou un complot. Il existe, ça se joue en ce moment et on sous estime son impact. La prochaine élection jouera un grand rôle dans l’orientation de la politique écologique, réfléchissez bien. 😉
Je ne suis pas un expert climatique, je m’informe et je tire des conclusions comme vous. J’ai peut-être juste un peu plus creusé ce sujet que le pékin moyen. Vous n’êtes pas obligé de prendre ce que je dis comme argent comptant, mais dans ce cas étudiez par vous-même auprès de sources qui vous semblent fiables. En l’occurrence, les liens de cet articles pointent vers des sites variés et a priori respectables.
J’espère avoir suscité de l’intérêt et pas trop de peur, notamment auprès de ceux avec qui j’ai abordé le sujet dans la vraie vie sans grand succès. En tout cas, vous avez tout ce qu’il faut pour être convaincus maintenant. 😉
Bisous. 🙂