Je voulais minimiser ce moment de fébrilité lorsque j’ai monté mon PC et passer pour un as du montage, mais en réalité c’est toujours un calvaire psychologique. A emboîter autant de composants différents, je me demande chaque fois quelle est la chance pour que tous fonctionnent correctement. Et lorsque c’est le cas, il faut encore espérer que vous ne pétiez rien… A priori, les probabilités sont très bonnes mais ça n’enlève pas cette satanée appréhension. L’épreuve est de passer 1h de démontage / montage avec l’appréhension de l’appui sur le bouton Power au final. Marchera, marchera pas ? La réponse sera binaire. Et pour forcer un peu le destin vers une réponse négative, j’ai fait preuve d’un noobisme à toute épreuve ce soir là.
J’ai donc monté mon PC vendredi soir et comme toujours, je branche le courant et…. Rien… Comme chaque fois. Au moins, le PC n’est pas mort dans un petit « pouf c’est tout » ou un petit nuage de fumée, c’est déjà ça.
Si vous connaissez la procédure de dépannage, vous allez me plaindre : il faut déconnecter chaque composant un par un avant de trouver où est la panne (le pessimiste en moi ajoutera : si vous la trouvez). Bon, je démonte, je teste tout, rien ne bouge. Je me résous à vérifier ce fucking processeur enfoncé sous un radiateur de 500g, LE truc relou parmi tous.
Ces saletés de « nouveaux » sockets sont vachement plus fragiles que ceux des Pentiums car les pins(1) sont sur la carte mère et non plus sur le proc. L’inventeur de ce truc est dans mon top 10 des pervers. Il y a de quoi s’inquiéter pour votre innocent socket car il faut écraser le processeur dessus avec un levier sur la carte mère. Opération ô combien stressante pour moi qui compatis avec les petites pattes que je sens s’écraser sous la pression. La dernière fois que j’ai ressenti ça, c’est quand j’ai été obligé de casser un oeuf, brrr ! Après avoir retiré le radiateur, je m’aperçois que j’ai des pattes un peu tordues(2) . Je les redresse patiemment avec une aiguille, perdant 2 dixèmes à chaque oeil. C’est ma dernière chance.
Je branche, me disant (défaitiste que je suis) qu’heureusement, j’ai un magasin de PC à 50m et que je vais leur claquer le bébé dans les bras (ma mutuelle couvrira peut-être les frais). Mais ! Vous vous souvenez de Jurrassik Park, lorsqu’ils relancent le système ? Avec le gros qui dit « Ha ha ha ! Vous n’avez pas dit le mot magique ! ». Et bien quand ils relancent leur machin, dans toute la salle informatique, il y a juste un petit curseur qui clignote sur un PC, indiquant que le système vit ! Et bien, pour moi c’est un peu comme ça que ça s’est passé, le déchiquetage par les raptors en moins.
Alors que la carte mère reste dans le noir, sans aucune diode allumée, un petit ventilo asthmatique se met à tourner tout au fond du casier. Espoir ! Du coup, j’y suis allé à tâtons, une petite voix me chuchotant : « Allez, va prendre un bon chocolat chaud, détend toi, tu vas faire des bêtises sinon », pendant qu’une autre me hurle : « Nan mais vas-y tarlouse, t’es presque au bout ! D’façon tu veux savoir si ça va marcher ! ». Bien sûr, j’ai écouté la deuxième et j’ai réussi à brancher les deux câbles d’alimentation de la carte graphique d’une façon assez exotique. Le premier était branché sur l’alimentation et le second… sur l’alimentation… Heureusement que je n’ai pas démarré le bouzin à ce moment là.
Après un moment, je ne m’en sors pas trop mal et je vois le bout du tunnel. Je veux brancher clavier, souris et écran et je m’aperçois que… j’ai un clavier ps/2… Un truc qu’utilisait Lucy en son temps… Heureusement, il reste un port ps/2 sur la carte mère, UN ! Bon, ça démarre. Je tente de brancher les deux disques (le vieux et le nouveau SSD) et là vous allez rire. La machine se lance et trouve le Windows 8 de la précédente config sur le vieux disque. Tiens, je vais le laisser booter et me faire un bel écran bleu… Et ben vous savez quoi ? Ce petit con a réussi à booter ! Je tape les lignes de cet article avec mon ancien Windows 8 ! Well played Crosoft !
Bon, par contre, il faut réactiver la licence et, évidemment, la clé de mon Windows à 30€ ne marche pas. Heureusement, j’en ai une autre, une vraie, une velue qui coûte. Voilà, ça c’est fait. Mais du coup, j’aimerais basculer mon Windows sur le SSD et je doute qu’il ait assez évolué pour qu’un copier coller fonctionne. Et bien pourtant… En parcourant le web, je vois qu’il existe plusieurs moyens de migrer son Windows d’un HDD vers un SDD. L’un manuel et l’autre Automatisé. Mais là, franchement, je suis fatigué alors je prends la solution de facilité. J’ai chopé Paragon Migrate OS to SDD à 15€ et effectué la migration en une petite heure. Le soft est très simple (mais en anglais). Ca a marché nickel et ce serait même merveilleux si je n’avais pas découvert samedi matin que Samsung semble proposer un outil de migration sur le CD de ses Evo 840…
Petit bilan :
- Du sang (si si, je me suis coupé),
- des larmes,
- de la peur,
- du suspense,
- de l’horreur,
- de l’espoir,
- de la joie,
- de la surprise,
- du noobisme à ne plus savoir qu’en faire,
- un PC qui marche avec le même OS que sur l’ancien PC et les applis qui fonctionnent.
Voilà, maintenant je vais m’installer les jeux les plus gourmands de la terre. Mode autiste jusque lundi !
A dans 5 ans pour une nouvelle config !
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1 : ici, les petites pattes métalliques qui font la connexion entre la carte mère et le processeur.
2 : Comme Jimmy :