L’un des sujets sensibles qu’on a du mal à aborder avec les défenseurs de petits animaux est celui des tests à but pharmaceutique. On est généralement d’accord pour se dire que des tests futiles comme celui de la toxicité des maquillages ne doivent pas être testés sur des animaux vivants ou qu’en tout cas, ils ne doivent pas occasionner de souffrance. En revanche, il n’est pas facile d’avoir un avis tranché sur les tests à but pharmaceutique. Prenons cet article par exemple :
Sida : Un traitement protégeant durablement du VIH, efficace sur des singes, a été mise au point
Des macaques sont infectés par le VIH afin de tester un remède. C’est sans doute cruel car ça les met à mort à terme (probablement). Cependant, ça va pouvoir sauver des millions de vies humaines. L’humain équilibré est alors face à un dilemme.
Lorsqu’on est vegan, c’est commode de dire que manger des petits pois améliore la santé et pérennise nos ressources puisque (faut bien admettre) vous n’avez pas tort, mais là va falloir mouiller le maillot. Car de la façon dont je vois les choses, vous vous en sortirez haïs par l’un où l’autre des camps. Allez, répondez :
Faut-il condamner des centaines de macaques pour sauver des millions d’humains ?
Je pense que la réponse dépend de là où va votre empathie. Pensez à ces pauvres singes torturés… Bien, maintenant, pensez à cette petite fille à qui la mère a légué le sida… Qui voulez-vous sauver ? Ne répondez pas tout de suite, car n’oubliez pas que quelque soit votre réponse vous passerez pour un monstre. Soit vous n’aimez pas les petits singes, soit vous n’aimez pas les petites filles. Je dirais que la pression sociale et celle de vos convictions va s’affronter un moment. Je vais prendre un thé et je vous reviens. 🙂
Ayé ? Alors, êtes-vous :
- de ceux qui s’accrochent à leurs convictions : vous préférez mourir plutôt que de blesser un animal (fut-ce une souris). Enfin, sur le principe, on vous mettra peut-être à l’épreuve et vous changerez peut-être d’avis. Cela dit, on est déjà trop d’humains donc quelque part ça régule, une petite fille en moins.
- de ceux qui pensent que l’Homme passe avant tout et que s’il faut sacrifier quelques trucs à poils, ça ira très bien. Après tout, z’avaient qu’à avoir des tanks, ces cons de macaques.
- de ceux qui sont partis en boucle dans une longue réflexion et qui se demande si le fait de ne pas tester sur les animaux retarde de beaucoup les remèdes. Rhaah, j’ai détruit vos neurones !
Alors, hein ? Ou alors vous avez une autre voie à proposer ? Je suis prêt à accueillir votre haine, allez-y, crachez moi dessus. 🙂
Antidote Europe est un comité scientifique qui s’oppose à l’expérimentation animale pour des raisons strictement scientifiques. Son président et nombre de ses membres sont des chercheurs d’envergure internationale peuvent donc légitimement s’exprimer sur ce sujet.
Leur objectif : informer sur les dégâts que cette pratique provoque sur la santé humaine et promouvoir des méthodes véritablement scientifiques.
Le danger réside dans le fait que les résultats de l’expérimentation animale ne sont pas transposables à l’homme, ni d’une espèce animale à une autre. Par conséquent, lorsqu’une thérapie est mise au point, lorsque l’efficacité d’un médicament est testée, lorsque le risque toxique d’un produit chimique est évalué sur des cohortes d’animaux cobayes, nous ne sommes en rien renseignés sur les effets de ces thérapie, médicament ou produit sur les humains. Des dizaines de milliers de produits chimiques sont utilisés, certains étant jugés non toxiques sur la foi de tests sur les animaux, d’autres sans aucune évaluation.Nous sommes donc bel et bien cobayes !
Le président de ce comité, Claude Reiss, a été directeur de recherche, pendant plus de trente ans, au C.N.R.S., et a enseigné la biochimie à l’Université. Ses recherches portent sur la biologie cellulaire, moléculaire, et sur la génétique.
Plus d’infos sur http://antidote-europe.org/
Ça a l’air plutôt sérieux. J’irai jeter un œil, merci. 🙂