Il n’y a pas si longtemps, je vous avais fait part d’une expérience personnelle avec le service Communication de la boite dans laquelle j’exerce mes talents de nécrologue en intranets. C’est donc avec un certain plaisir que je vais aborder une autre espèce de nuisibles, le Commercial en informatique. Mais là pas de surprise, vous saviez déjà que telle une vendeuse de Thermomix suceuse de sang, il ne vous lâcherait pas la grappe, même en vacances. Jamais.
Dans le monde de l’informatique, il arrive souvent que nous soyons envoyés en mission dans d’autres sociétés. Evidemment, avant de choisir son informaticien, l’entreprise doit parcourir son CV et l’entendre en confession (« oui, pardon, j’ai fait une requête en dur dans une page JSP »). Cette semaine, nous avons donc vu quelques candidats pour remplacer un de mes collègues sur le départ et c’était l’occasion de contempler quelques commerciaux à l’oeuvre. Je n’ai pas été déçu du voyage, petit compte rendu.
1. Il a plus l’habitude de vendre que vous d’acheter.
Tout d’abord, le ou la commercial(e) présente bien. Tantôt hyper-actif sous caféine, tantôt Jabba le Hutt sous prozac, il est sûr de lui et ne se démonte jamais(1). Il a l’habitude de vendre du bétail et va vous vanter la qualité de sa viande.
2. Il est très présent.
Le commercial est votre ami, votre meilleur ami, votre ombre. Tant qu’il ne vous a pas vendu son premier fils, il vous harcèle au téléphone et par e-mail. Vous lui aviez bien dit de vous laisser en paix le weekend ? Il vous convaincra que vous ne l’aviez pas fait. Alors, vous le prenez ce nouveau né ou pas ? Il y a déjà une entreprise d’électronique chinoise sur l’affaire, vous savez ?
3. Il vous ment déjà.
Mais oui, le prestataire est tout prêt, tout emballé, presque déjà devant la porte. Sauf qu’en fait, il vous rappellera pour vous expliquer que le tarif journalier est trop bas, que le gus qu’il a proposé est déjà embauché ailleurs ou que des aliens lui ont fait subir une hystérectomie dont il se remet mal. Mais en revanche, il peut vous proposer un anchois dans un bocal qui fera le même travail pour le même prix.
4. Il vous aime.
Il a particulièrement apprécié la qualité de vos échanges, aime beaucoup l’odeur de vos cheveux et est convaincu que vous [êtes|seriez] un merveilleux parent ! Etrangement, lorsqu’il aura obtenu ce qu’il veut, votre relation se réduira jusqu’à devenir inexistante. Il ne répondra plus à vos mots d’amour et ne fera même plus de point de mission. En revanche, il se précipitera sur vous pour vous lécher le [visage] avec une liste d’excuse longue comme le bras lorsque vous aurez besoin d’un autre prestataire. Couché Rintintin !
5. Il est fourbe.
Il vous appelle plusieurs fois d’affilée pour vous forcer à répondre. Ses tournures de phrases vous font comprendre que vous avez déjà accepté son offre et son poulain est déjà dans votre bureau à essayer de craquer votre mot de passe. Ses parents ne sont pas dans une maison de retraite de luxe à Menton comme il tente de vous le faire croire, ils extraient l’argent d’une mine bolivienne depuis leur vente à un cartel. Il propose de trouver une carrière à votre petite nièce qui n’en fiche pas une en CM2 sur un marché Thaïlandais très lucratif.
6. Il sait enrober le diable de sucre.
Parfois, dans son discours il glissera une phrase pour vous dire à quel point il vous apprécie, que la vie est belle et que son sbire maléfique est en fait une petite fée rigolote : « C’est un excellent développeur, en plus le feeling passe très bien. De plus j’apprécie grandement la qualité nos échanges et vos cheveux sentent toujours très bon. » Une fois le sbire acheté, la garantie, la période de recouvrement, la date de départ, tout deviendra flou, voire apocalyptique. Vous vous étonnerez cependant lorsque votre nouveau collègue défectueux se lèvera en levant les bras au ciel dans un rire satanique avant de se rasseoir paisiblement. Mais on s’habitue à tout.
7. Savoir contre attaquer avec la même force.
Faire saliver la commerciale en la laissant dans son trip, ne pas retenir son candidat, puis la consoler en lui demandant si vous pouvez boire ses larmes.
Après tout, vous étiez déjà cruel avant qu’elle ne naisse(2).
(1) : Il existe cependant une notice pour ce faire à coup de démonte pneu dans la g…, c’est à tester.
(2) : Ou ça c’est juste moi peut-être…