L’enfant Roi m’emmerde.

C’est bizarre, je n’ai jamais écrit sur ce sujet qui pourtant m’exaspère depuis toujours. Quitte à passer pour un déviant (haha, j’en suis déjà un), je vais vous causer de ces gamins qu’on laisse tout faire et que l’on ne doit surtout pas toucher. Jamais !

D’abord, sachez que je n’ai pas d’enfant donc « je ne peux pas comprendre ». Ah ça, l’objectivité est sans doute l’apanage des parents. Hmmmff. Tiens, je sens que la suite va sonner « vieille fille aigrie ».

Ce qui m’a décidé à déverser un peu de haine sur le blog, c’est une petite histoire qui m’est arrivée récemment au cinéma. Il arrive parfois qu’il y ait des ados un peu bruyants dans la salle. Ce sont des ados, on leur pardonne, mais pour récupérer un peu de calme, il suffit de faire sa grosse voix et (curieusement), dans 90% des cas, ça suffit à calmer les petits merd… chérubins. Par contre, la dernière fois, un couple avait emmené sa gamine de 3 ans (max) voir Avengers à la séance de 22h. Elle a braillé pendant une demi-heure avant que je ne me décide à la cogn… à aller voir les parents pour leur dire texto : « Bonsoir, excusez-moi, mais votre fille parle depuis le début du film et c’est extrêmement pénible ». Que n’avais-je pas dit là ! Et voilà, le splendide, le magnifique, l’inébranlable argument : « Mais c’est une enfant » !

Là, impossible de raisonner car en 3 mots, le père de famille a rendu impossible toute argumentation. Après un monologue agressif d’une minute (tutoiement inside) qui laissait entendre que j’étais un monstre, j’ai conclu par : « écoutez, faites-ce que vous voulez ». Le but étant de récupérer un peu de tranquillité, je ne vais pas faire pire que mieux en provoquant un « bon » père de famille. Mais il semble que j’ai fait des émules parmi ses voisins puisque peu après la personne a emmené sa fille dans le couloir pendant 10 minutes avant de revenir silencieusement.

Alors maintenant question, à vos copies : est-ce que j’ai bien fait ? Personnellement, je suis persuadé que oui, puisque j’ai permis à une partie de la salle de profiter du film dans un silence relatif. Et je ne pense pas que l’argument « c’est un enfant » soit valable une seule seconde. Pire, je pense que les parents se cachent derrière ce « joker » bien trop commode. Et ça, ça me gave.

Et puis le fait de réagir à l’instinct : « je protège ma fille et je montre les dents », c’est primaire comme réaction. Je suis persuadé que la personne qui m’a traité de con dans l’article 3 fillettes tuées sur l’autoroute A7, et si c’était juste leur faute ? serait bien d’accord pour me traiter aussi de monstre ici aussi (après avoir fait bouillir son neurone)…

Pour moi :

  1. On emmène pas un gamin de 3 ans voir un film qui se termine à passé minuit.
  2. On emmène pas un gamin de 3 ans voir un film violent avec 3 morts à la minute.
  3. Si on décide de l’emmener, on veille sur lui et on s’assure qu’il n’importune pas les autres
  4. Au pire, on sort avec par respect du public.

En France, dans les années 2000, on ne touche pas à un enfant. On ne le gifle pas, on ne le fesse pas, on ne le gronde pas, on ne lui inculque aucune valeur (l’écôle le fera) parce que ça pourrait nuire à son développement.

Mais je ne suis pas parent, je ne peux pas comprendre. 🙁

16 réflexions sur « L’enfant Roi m’emmerde. »

  1. Bien sûr, bien sûr que tu as eu raison, cela tombe sous le sens. Déjà emmener un enfant à la séance de 22 heures, c’est ridicule, et pour le reste : idem.

    1. C’est marrant comme ce con de père aurait presque réussi à me faire culpabiliser 🙂
      Bon, ben la prochaine fois je passe à la vitesse supérieure et je jette direct une grenade anti-matière dans leur rangée.
      (c’est vrai, les jeux vidéo rendent violent ^^)

  2. Les enfants ne savent plus se tenir en public. Ils n’ont plus aucune éducation. Et sans éducation, je ne vois pas comment ils peuvent étudier convenablement…
    Donc oui tu as bien fait. Je pense que j’aurais même été plus virulente que toi!

  3. Je ne pouvais pas passer à côté de ce billet. (Petite précision : en tant que jeune parent, mon point de vue est inévitablement biaisé par mes hormones).

    Dans ce contexte, tu as eu parfaitement raison. Les (très) jeunes enfants au cinéma, c’est un peu comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il ne me viendrait pas à l’idée d’y amener mon fils de 18 mois, encore moins à 22h (!!).

    Par contre, dans un contexte plus général, en particulier dans les lieux on l’on a fait du silence une valeur sacrée (à peu près partout en fait.), dénoncer les enfants comme étant des petits cons trop bruyants me semble abusif.

    Ton article me rappelle des connaissances : ces derniers, pour être enfin tranquilles, avait installé à leur garçon de 4 ans une TV avec Home cinéma dans la chambre. Le gamin était hyper « sage ». Sauf qu’il bavait toute la journée devant l’écran. Moi, j’appelle ça une démission parentale.

    Donc, oui le silence, le calme, et le respect sont des choses importantes. Non, ce ne sont pas les seules valeurs à leur inculquer. Et oui, un gosse, ce n’est pas seulement un joujou silencieux, obéissant, et souriant. ça, ça s’appelle une poupée.

    Attention à ne pas confondre le silence avec la légumisation, le calme avec l’inactivité, le respect avec la soumission.

    1. Je l’ai entendu souvent le « t’es pas parent, tu peux pas comprendre. » Ca aussi c’est un argument falafel*. Je veux bien comprendre qu’un parent ait une vision différente de son enfant, mais ça ne le dispense pas de l’éduquer.

      « Moi, j’appelle ça une démission parentale. » : C’est triste, mais les instits sont les premiers rapporter les déficits des parents en matière d’éducation. Ca fait peur, je trouve.

      Pour le silence, je me dis que c’est assez contextuel. Si un type pionce dans le train de 6h, c’est bien que les enfants se tiennent tranquilles.
      J’ai un peu de mal à te suivre sur le côté silence = légume.

      « ça s’appelle une poupée » : oui, avoir un enfant ça devrait quand même être un acte réfléchi. Ce n’est pas comme adopter un hamster… M’enfin, c’est comme voter. Combien de français vont s’informer sérieusement sur les programmes avant de mettre un bulletin dans l’urne ? On s’en fout, on y va et on verra bien.

      * : Une sorte de bullshit veggie.

  4. « ça ne le dispense pas de l’éduquer ». Je vais essayer d’expliquer un peu comme je le ressens ce vil argument. Malheureusement, l’éducation, ça ne concerne pas que les gosses. ça concerne aussi les adultes, pour la plupart des sujets de société : la politique y compris.

    Personnellement, ces derniers mois, j’ai lu pas mal de bouquins qui parlent d’éducation. Je pense avoir bien compris les différents concepts. Bien sûr, il y a le « dressage » (ce que l’on apprend par répétition : une baffe = une bêtise) : ça c’est un peu ce que l’on faisait jusque dans les années 1930. Mais au final, je pense que ce n’est pas si évident que ça. Il reste un fossé énorme entre la « théorie » (les baffes, l’autorité, la pédagogie, tout ça…) et la pratique. Sans vouloir caricaturer, je pense que la plupart des parents sont dépassés car on ne leur a jamais appris, justement, ce qu’était vraiment qu' »éduquer », quels sont les bonnes stratégies pédagogiques, quel comportement avoir dans quelle situation. Tout ça s’apprend malheureusement sur le tard : tu en as fait les frais.

    Une grande philosophe française a dit :  » C’est facile de compter les erreurs quand on ne joue pas la scène. » [*]. Un autre mec, un chinois, je crois, a dit : avant d’avoir des enfants, j’avais 10 principes. Maintenant, j’ai 10 enfants, je n’ai plus aucun principe. Il y a plein d’autres proverbes à la con de ce genre. Parce qu’en réalité, personne ne sait vraiment comment il faut s’y prendre avec les gosses (enfin les siens, ceux des autres, c’est facile).

    « J’ai un peu de mal à te suivre sur le côté silence = légume. » Bin… t’as déjà vu un légume discuter, crier, ou plus généralement produire un son quelconque ? Tu sais, le genre de truc qu’on faisait entre personnes jusqu’à il y a 50 ans ? Regarde, maintenant, c’est hâchement mieux, on parle ensemble tout en restant silencieux. Il y a juste le bruit feutré des touches sur le clavier… 😉

    « c’est assez contextuel ». Je ne trouve pas. Dans le train, il suffit de discuter avec son voisin, voire (l’horreur absolue) parler au téléphone pour se faire engueuler par le contrôleur, et ce en pleine journée. Ah, oui, excusez-moi, je vous pollue les oreilles… Si tu as déjà voyagé en groupe, tu as aussi sans doute ressenti cette impression d’être le pire des salopards car tu faisais partie de cette moitié du wagon qui osait produire plus de 30 décibels alors que tous les autres étaient silencieux à surfer sur le net à lire le Figaro.

    Pourtant, tout le monde tolère les poids lourds qui te passent à 20 cm des oreilles en pleine rue, ou bien le bruit de la circulation. Complètement délirant.

    * Zen de Zazie

  5. T’as eu raison.
    Les gens qui éduquent leurs gamins à se tenir en société c’est malheureusement devenu aussi rare que ceux qui leur apprennent à écrire et parler correctement.
    Je veux bien qu’il y ai parfois une certaine « ignorance » de la « bonne » éducation, mais faut pas non plus tomber dans l’excès et laisser tout faire au prétexte que « C’est un enfant / Je sais pas comment faire ».
    Oui, beaucoup de parents n’ont eux même pas d’éducation, difficile de la donner à leurs enfants. La faute à qui ? leurs propres parents.
    Bonjour le cercle vicieux, et du coup, on voit partout des marmots bruyants, mal élevés, qui insultent avant même de savoir tenir un discussion…

    Désolée, mais, même si « une baffe=une bêtise » date de 1930, de une, ça n’a jamais tué personne, et de deux, si les gosses de nos jour prenaient un peu plus de claques (justifiées, bien entendu) avec une éducation moins permissive (quand elle existe) on ne serait peut-être pas confrontés à des aberrations telles qu’on en voit actuellement.

    Les gens n’ont plus aucune éducation, c’est certain, et vu la tournure des choses, ce n’est pas prêt de s’arranger.

    Pour en revenir à ton histoire spy, tu as parfaitement eu raison. C’est même étonnant que personne n’ai réagi avant. C’est totalement irresponsable d’emmener une gamine de cet age au ciné à 22h, voir un film violent (même si pour des adultes, c’est light, bonjour pour la psycho d’un gosse).
    Désolée, mais pour moi c’est clairement une preuve que ces deux parents sont crétins et incapables de gérer leur môme.
    Je peux comprendre qu’ils aient voulu voir le film, mais dans ce cas là, on s’arrange et on fait garder le petit, ou on reporte.

    Ils diraient quoi les gens si moi j’emmenais mes chats au ciné « parce que je peux pas les faire garder » ? Et encore, je suis certaine qu’ils seraient silencieux, eux.

    Un gosse, quand on le fait, on y réfléchit avant, et ensuite on assume. Forcément pas mal de choses changent, les priorités et les possibilités de soirées, mais j’arrive pas à saisir comment on peut se lancer là-dedans sans réaliser une seconde les implications.
    On peut pas tout avoir, et apparemment c’est un truc qui échappe à beaucoup de parents.

    Apprendre à son gamin à dire « bonjour/merci/au revoir » et être calme/parler sans crier en société, c’est la moindre des choses.
    Après on s’étonne des comportements… J’ai failli plus d’une fois écharper des gamins qui braillaient et courraient partout dans le train (tgv/rer même combat) ou le bus, avec des parents qui font mine de ne pas voir ce qui se passe.
    Et là, il est ou le problème ?

  6. Bonjour Rak,

    Je tiens à répondre concernant l’expression « une baffe=une bêtise des années 1930 » que je crois avoir énoncé plus haut. En fait, il s’agissait d’une private joke destinée à Spi, car nous avons eu une récente discussion sur les méfaits / bienfaits de ce qui ce faisait dans le passé…

    Je tiens aussi à préciser que je n’ai pas d’avis vraiment tranché sur la question de la « baffe », n’étant que très jeune Papa (mon fils a 18 mois) ; mon savoir faire et mon expérience du sujet étant pour le moment très limitée : je n’ai encore jamais eu l’occasion d’en donner. Si ça pouvait durer comme ça, j’en serai heureux. Si l’occasion se présente, je ne manquerai pas de noter ici ce que j’ai ressenti :).

    A mon sens, je reste convaincu que l’éducation est un sujet compliqué, voire très compliqué, mais qui n’est malheureusement pas considéré par nos élites comme une priorité à éduquer aux jeunes adultes : à ma connaissance, on n’a jamais vu dans les cours au lycée ou plus tard des cours de « comment éduquer ». Question intéressante d’ailleurs… devrions nous vraiment le faire ? Cela ressemblerai furieusement à ce qui se fait en Chine ou dans d’autres pays étranges. La question reste ouverte. 🙂

    1. Enrak a résumé grosso modo ce que tout le monde pense. Il y a du laisser aller. Même si j’espérais que ce soit moi qui vieillisse et qui devienne (encore plus) intolérant, ce n’est pas (que) ça.
      Je ne comprends pas encore où ça a merdé. Nos parents nous éduquaient encore « bien* » il me semble.
      * : Selon la norme ISO 9001 en vigueur.

      Si les parents représentent le socle de l’éducation et qu’ils sont démissionnaires, il ne reste plus que l’école, la télé et les pornos sur Internet pour se faire une idée (encore plus) fausse du monde.
      En gros, y’a pas à ch…, il faut commencer par ne pas louper l’éducation des jeunes enfants.

      Concernant la baffe, c’est un moyen très basique, mais c’est sans doute ça l’intérêt. Pourquoi aller chercher des solutions alambiquées alors que la Nature a déjà prévu la peur. Rien ne vaut un petit réflexe pavlovien : Tu touches au four == fessée.
      Alors attention, je ne dis pas que c’est bon pour un adulte. Mais un enfant qui fonctionne plus à l’instinct qu’avec sa cervelle doit être sensible à une petite épée de Damocles au dessus de la fontanelle.

      Je me demandais aussi s’il n’était pas opportun d’enseigner l’éducation en cours. Mais ta vision à la chinoise m’a refroidi. En gros, il faut rendre ce pouvoir aux parents… Ou plutôt, qu’ils le reprennent.

  7. Ce qui me dérange dans le raisonnement : de nos jours « _tous_ » les parents sont « crétins » qui éduquent mal leurs gosses, c’est que ça occulte les 5% (peut etre plus, à mon avis) qui font leur boulot correctement ou du moins qui le font avec la meilleur volonté du monde et qui ne se reconnaissent pas comme tel.

    Hier j’ai repensé à ce sujet car j’ai passé un « savon » à mon fils (de 18 mois), le mettant au coin, avec crise de larmes à en faire péter les timpans et je reconfirme : si on passe la journée à engueuler son gosse et à lui mettre de beignes sans arrêt : au mieux, on lui fait croire que ce monde n’est qu’interdictions arbitraires décidées par des vieux cons, au pire, on le rend psychopathe violent et multirécidiviste.

    Pour résumer j’aimerai croire que tous les enfants ne sont pas que des monstres et que certains parents ne sont pas que des crétins.

    1. Loin de moi l’idée de penser que tous les parents sont des cons. Je n’en suis pas encore à perdre espoir en l’Humanité. 🙂
      J’espère aussi qu’il y a plus de 5% d’enfants bien élevés.

      Quand tu parles d’interdictions arbitraires, tu as sans doute tapé juste. L’idée est de savoir placer le curseur de l’interdiction, mais c’est super subjectif. Je pense déjà qu’on ne peut pas en vouloir aux parents qui essayent.

      Maintenant, faut-il aller aussi loin que Vaquette et dire que « seule la déviance est créatrice de richesses » ? Faut-il laisser l’enfant dévier de la norme ?
      Pour avoir parfois un côté trash, je sais qu’être déviant, c’est intéressant (par les réactions que ça suscite), mais on se prend un sale regard par ceux qui suivent les normes. La déviance, c’est sans doute pour plus tard, le temps de mûrir un peu, le temps que la déviance devienne réfléchie 🙂

  8. Concernant la crise de larmes et peut-être les grosses colères pour rester dans le même registre, je préconise la douche froide. D’expérience (j’ai donné) c’est très efficace pour calmer un coup de sang.
    Ceci dit c’est comme tout, il ne faut pas non plus tomber dans l’excès. On voit toujours des parents biens. Des gamins un poil corrects. Mais je trouve anormal, pour rebondir sur le sujet, qu’a 24 ans, je sois complètement sur le cul quand un gosse me dit « bonjour » avec un sourire, ou simplement « merci ». C’est devenu rare. Et ça prouve bien que la société à un problème, en plus de toutes les autres preuves qu’on en a.

  9. Je me demandais, pour un exemple moins évident : Une mère dont l’enfant pleure à côté de moi dans le TGV.

    Est-ce que je peux décemment lui demander « d’aller faire un tour sur la plate-forme » (gentiment bien sûr) ? Sachant qu’il m’empêche de regarder mon film, même volume à fond ?

    Moins évident, hein.

    Sachant que certaines mères le font et que le demander à celles qui ne le font pas me fera sans doute passer cette fois pour un homme sans coeur. (ce que je suis de toute façon)

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