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Le vendredi, c’est short movie : Apartheid mécanique

L’informatique et l’électronique font des progrès remarquables. Puissance et miniaturisation permettront bientôt de matérialiser certains fantasmes de science-fiction comme l’IA, les membres artificiels ou la réalité virtuelle. En parallèle, naissent de nouvelles interrogations philosophiques et éthiques : comment intégrer tout ça à notre monde, comment allons-nous accueillir ces progrès ? Ces questions prennent un angle bien plus concret lorsque Square Enix, éditeur de jeu vidéo, se les pose avec le nouvel Opus de Deus Ex dans lequel les humains « augmentés » sont exclus de la société à la suite d’attentats dont ils ont été les pantins.

Voici une vidéo qui aurait eu un goût de pure SF il y a 10 ans, mais qui aujourd’hui vous fera peut-être vous interroger sur notre avenir. 🙂

Le court métrage de Deus Ex : Mankind Divided :

Et pour ceux qui sont intéressés par le jeu, une petite bande annonce en VO sous-titrée :

Ca vous fera peut-être revoir votre copie de philo : Le progrès scientifique et technique est-il toujours positif ? 😉

Merci à Rak pour la découverte. 😉

La dictature de la bien pensance

Il y a quelques jours, je suis tombé sur un article de Kombini assez intéressant : Pourquoi l’affiche des Visiteurs 3 crée la polémique. Ce post est à mon avis assez caractéristique de l’état d’esprit de la presse bien pensante bobo-hipsterisée : « le racisme c’est mal, dénonçons le dés que nous croyons le voir (ouh lala) ! »

Alors évidemment, loin de moi l’idée d’affirmer que le racisme, l’homophobie, le sexisme ou l’aquariophilie sont de bonnes choses, mais dans le bien comme dans le mal, il faut savoir s’arrêter au bon moment, avant d’être emporté par son cœur et ses tripes dans des délires persécutionnistes (oui, je sais que ce mot n’existe pas).

Dans l’article publié lors de la sortie des derniers (espérons) Visiteurs, sur neuf des protagonistes présents à l’affiche, seuls huit ont leur nom gravés en haut de celle-ci. Le neuvième ? C’est l’excellent Pascal NZonzi que personnellement j’ai découvert dans Le Crocodile du Botswanga et que l’on a revu dans Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu. Problème ? Pascal (ne nous voilons pas la face) est noir. De là à dire que Gaumont qui produit le film est raciste, il n’y a qu’un pas que tout un pan de la sphère Internet a franchi sans vérifier l’information. Pourtant il s’agit d’un simple problème contractuel : l’agent de Pascal n’a tout bêtement pas demandé la présence de son nom à l’affiche.

Ce qui me fâche (tout rouge), ce n’est pas tant que les internautes se soient émus de l’absence du nom de Pascal NZonzi à l’affiche (on les connaît, les coquins), mais que Kombini, emporté par son élan se soit permis d’écrire à l’égard de Gaumont :

Interrogée par Challenges, l’entreprise cinématographique française a nié toute intention raciste, en désignant la polémique de “démente”. Elle tient aussi à rappeler qu’elle a produit le film Chocolat, avec Omar Sy. Un argument limite, qui rappelle ce bon vieux cousin criant à qui veut l’entendre qu’il n’est pas raciste, puisqu’il a un ami noir.

Petit phrase assassine qui jette le discrédit gratuitement sur Gaumont sans autre forme de travail journalistique que la collecte de tweets.

Bien entendu, cet article partant d’un bon sentiment ne sera pas sanctionné. Pourtant, on aimerait (enfin, moi j’aimerais) que sur le sujet de la discrimination comme sur tous les autres sujets, les journalistes sachent s’en tenir aux faits.

Le vendredi, c’est Short Movie : Code 8

Hello tout le monde. Ça fait longtemps que je ne vous avais pas mis un petit film du vendredi alors je vais me rattraper en vous faisant découvrir Code 8. Il s’agit d’un court-métrage futuriste mettant en scène un jeune homme doté de pouvoir (façon X-Men) devant faire face à une police militarisée.

Ce qui est d’autant plus enthousiasmant, c’est que ce short est un PoC qui débouchera sur un véritable film. C’est un fait acquis puisque la campagne de financement participatif a largement rempli son objectif. Et vu le résultat actuel, on est certains qu’ils ont les moyens de faire quelque chose de bon, de très bon. 🙂

La vidéo n’existe malheureusement pas en français, il faudra donc que vous mettiez les sous-titres manuellement.

Sensibilisation aux premiers secours

Suite aux attentats, de nombreux citoyens ont réalisé qu’ils étaient parfaitement démunis en cas d’urgence. Les préfectures ont donc organisé des sensibilisations aux gestes de premiers secours dans toute la France. La séance dure 2h, est gratuite et passe en revue les gestes de base, un minimum indispensable.

Réagie en cas d'attaque terroriste
Cliquez pour agrandir.

A titre personnel, j’ai appris (et réappris) quelques petits trucs dont l’existence de l’application Staying Alive qui recense les défibrillateurs à portée et qu’il est désormais possible de faire un garrot si un point de compression ne suffit pas à arrêter un saignement. Plus globalement, vous verrez comment alerter, masser, sécuriser et stabiliser.

En 2h, on a droit à un condensé qui aborde juste le contenu d’un PSC1 (Premiers Secours Civiques de niveau 1) mais vous aurez des bases très importantes. Si vous êtes intéressés, contactez vos mairies ou votre centre de secours pour en savoir plus.

Enfin, un grand merci aux pompiers du SDIS d’Herblay pour ce moment instructif et sympathique. 🙂

 

Au revoir Julien Lepers

Depuis bien longtemps, j’ai considéré que Question pour un Champion (et un dictionnaire Larousse) était une des dernières émissions qui tirait le public vers le haut. J’ai même l’impression que c’était la dernière. J’ai donc peur aujourd’hui que la TV ne confirme sont rôle exclusif de divertissement populaire et que même France TV ne délaisse désormais la culture.

Chose qui pourrait bien continuer à creuser l’écart entre la masse populaire grouillante avide de Ch’tis à Las Vegas et ceux qui ont (ou cherchent) un accès à la Culture.
Je la vois bien arriver maintenant, l’américanisation de la télé. Bref, vive Internet qui contient à la fois le pire et le meilleur.

Au revoir M. Lepers, j’ai bien l’impression qu’une page de la télé se tourne.

Lire : À mon corps défendant

A toi qui veux voter FN dimanche prochain, mais tu vas arrêter tes conneries, oui ?

Ce lundi midi, le petit lutin du civisme m’a suggéré de te faire une petite note. Un petit mémo à destination de ces 40% de nordistes qui ont voté pour le FN en dépit de ce qu’on sait de ce parti, de ce qu’il représente, de ce que l’Histoire t’a appris sur les gens qui se nourrissent de haine.

Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.

Winston Churchill

A toi qui a voté pour le Front National aux dernières élections régionales. A toi qui ne t’es pas contenté de nous faire une bonne blague au premier tour qui et va remettre ça au second. Rappelle-toi ceci, le FN c’est :

  • Un charlatan au discours incohérent, démagogique et inapplicable.
  • Un parti fascisant qui dissimule aujourd’hui sa haine de l’autre.
  • Un parti qui stimule et joue de ta propre haine, qui compte sur le fait que tu laisseras ton instinct prendre le dessus sur ton intellect.
  • Un parti qui n’hésitera pas à écraser ses adversaires, quels qu’ils soient.
  • Pas eux qui régleront ton problème de terroriste, surtout que tu habites en province… Ceux qui vivent avec des musulmans n’en ont pas peur, bizarrement.
  • Un parti qui a tout intérêt à te maintenir sous pression, dans la peur car c’est son fond de commerce.
  • Une sortie de l’Europe qui ruinerait la France, car l’Europe c’est :
    • La libre circulation des Hommes, des biens et des services, pas de contrôles aux frontières du pays, uniquement à celles de l’Union.
    • Une monnaie unique et donc pas de frais de change, pas de taxes à l’exportation, pas de dévaluations agressives des monnaies.
    • Une mise à niveau des pays les plus pauvres de l’UE dont le niveau de vie augmente ce qui évite une concurrence à la chinoise chez nos voisins.
    • La libre concurrence.
    • Une entité de poids face aux autres grands pays de ce monde.
    • Un garant de la paix entre les états membres.
    • Etc.
  • Te laisser croire que l’immigration est source de tous tes maux. Alors que franchement, ça se discute.
  • Pas le parti des plus malins, celui de la voix facile
  • Pas le parti de la dernière chance

Vous qui, honnêtement, par désespoir, colère ou défi, vous apprêtez à voter Front National, pensez à ces arguments avant de le faire. Votez n’importe quoi d’autre s’il vous plaît. Blanc même. Mais épargnez au pays la honte d’avoir tourné le dos à toutes les valeurs qui font sa grandeur.

Jacques Attali

A dimanche.

J’ai vu : Nous trois ou rien.

Ca faisait un moment que je ne vous avais pas causé film. J’aurais peut-être dû vous inviter à aller voir le très bon Spectre ou le dernier Hunger Games, mais vous savez déjà à quoi vous attendre. Alors je vais plutôt vous proposer de découvrir Nous trois ou rien, un film de l’humoriste Kheiron, que vous connaissez sans doute à peine pour ses apparitions dans Bref.

C’est là une première réalisation pour l’acteur dont j’attendais un premier long métrage instructif mais maladroit… Bon, ben je me suis trompé : le film est très bien réalisé et est une excellente surprise ! Kheiron a pris le parti d’en faire une comédie dramatique au cours de laquelle vous alternerez entre rires et larmes. Vous suivrez le périple de Hibat Tabib de son combat contre le Shah à son intégration en tant qu’immigré en France et dont l’ « histoire vraie » renforcera vos sentiments envers des personnages. Personnages, servis d’ailleurs par des acteurs excellents dans leurs rôles (Aaaah, Gérard Darmon. 🙂 ).

Bref, une très bonne découverte, profitez-en tant qu’il est encore projeté dans quelques salles !

Et pour en savoir plus :

 

J’ai vu Aladin, je vais essayer de vous en préserver.

Aladin, les Mille et une nuits, les 40 voleurs… Autant de contes orientaux qui ont marqué votre mémoire de jeune turelupin ! Vous vous souviendrez aussi longtemps des nouvelles aventures d’Aladin,  mais pas pour les raisons auxquelles vous pensez. 

Le film me disait bien : la bande annonce promettait un casting sympa composé d’acteurs bien connus (Eric Judor, Michel Blanc, Jean-Paul Rouve), une mise en scène propre et de bons effets spéciaux. Il ne restait plus qu’à saupoudrer une histoire qui a fait ses preuves d’un bon humour franchouillard et c’était gagné, j’allais passer une bonne séance.

Un truc me chagrinait toutefois : j’appréhendais la performance de Kev Adams. Ce petit a peut-être réussi à séduire vos affreux gobelins pubéreux d’enfants, mais il n’est jamais parvenu à me faire desserrer les dents, pas même pour un rictus moqueur. Quelle surprise donc de découvrir dans ce film que (attention spoiler) c’est un nouvel échec : pas drôle, non plus. Tout au long, on se demande où sont passées les ficelles du rire et les gags bien huilés qui nous régalent habituellement. Où sont passés les rires, même ? Et c’est quoi ce burlesque vulgos (ventredieu !) ? .

Vous qui entrez dans cette salle, abandonnez tout espoir.

L’ouvreuse

Il reste au moins les effets spéciaux. La boite qui les a réalisés doit se dire : « oh Sainte Mère, on a bossé comme des couillons pour montrer des putains de belles images et ils nous ont tout salopé avec un humour de merde… ». Et, ce n’est pas non plus le jeu d’acteur de Kev, moins charismatique qu’une poule (en nugget) qui vous convaincra.

Car oui, visiteur lambda, sache que si tu as esquissé un sourire lors de la bande annonce, apprends que comme souvent, les meilleures vannes y sont compilées et que tu as déjà vu le « meilleur ». Au moment où je te parle, dubitatif lecteur, sache que la note Allociné de ce film a encore baissé pour passer sous la moyenne car le français n’est pas dupe ! A part un rire gras de temps à autre de mon voisin de droite (Jabba), la salle ne s’est pas vraiment pliée (quoi qu’il me semble que quelqu’un a vomi après une blague de Kev).

Chose amusante d’ailleurs en parlant d’Allociné : ils se sont vus pollués de commentaires tellement foufous de positivité que l’Internet a mis en doute leur probité. Je vois deux explications possibles à ça :

  1. soit une frange de la population a un humour de moule cuite que le reste du monde ne comprend pas,
  2. soit ça sent la tentative de sauvetage maladroite de la part des producteurs du film qui auraient engagé une de ces sociétés spécialisées en image sur les réseaux sociaux.

Bah… N’accablons pas cette oeuvre, partons du principe que je n’ai juste pas pu rentrer dans leur groove et que je suis un vieux con. Il n’est pas impossible que des gens aient kiffé. Peut-être que vous même vous adorerez ? Attendez on va vérifier : imaginez que je vous regarde dans les yeux 10 secondes et qu’ensuite je crie « PROUT ! » Voilà. Maintenant imaginez que je fasse ça pendant une heure et demie. Personnellement ça m’a lassé, j’ai plus ri devant l’Exorciste (vraiment)…

Pour être certain de vous rendre au cinoche en connaissance de cause, voici un exemple de scène :

  • Le Vizir : Rejoins moi du côté obscur de la Force
  • Aladin : C’est où ?
  • Le Vizir : Par là bas…
  • Aladin : Ok, on y va.
  • Le Vizir : Alors écoute, je suis ton père.
  • Aladin : Même pas vrai, j’ai connu mon père. Moi je suis ton père
  • Le Vizir : Papa !

Voilà voilà. Dans Aladin, ça, c’est le paroxysme de la blagounette. Et encore, je crois que je l’ai rendue plus drôle involontairement.
Et je vous épargne le passage désopilant de la flûte dans le cul. J’ai failli me désopiler dessus.

Bref, pour conclure, j’ai l’impression que les réalisateurs pensent que des vedettes et de belles images vont suffire à nous faire oublier l’absence de contenu. Ce film est une insulte à ses spectateurs.

Si vous avez aimé, je m’excuse de vous avoir traité de moule et je vous invite à me dire quel passage était drôle autour d’un café virtuel dans les commentaires. Parce que moi là, je suis déception.

Continuer la lecture de J’ai vu Aladin, je vais essayer de vous en préserver.

Certifié pêché en méditerrannée

Après « Je suis Charlie », l’heure est à la solidarité pro-syriens. Et c’est une excellente nouvelle. Seulement, je ne peux m’empêcher de vouloir saboter votre joie de vivre alors je vais y aller de mon petit commentaire.

Souvenez-vous, début septembre l’image d’un petit Syrien mort noyé défrayait la chronique sur FaceBook. La diffusion massive de la photo a donné pas mal de taff aux modérateurs de FB tant elle éventre ses conditions d’utilisation, mais ça ne l’a toutefois pas empêché de faire le tour de nos timelines entre une recette de risotto et le prochain Star Wars. Evidemment, de nombreux canards se sont empressés de diffuser l’image avant de revenir sur leurs articles pour expliquer pourquoi ils ont manqué de pudeur. La raison est simple : « pour ouvrir les consciences », et bien sûr pas du tout pour faire tourner les rotatives. Chacun avec sa conscience, hein les gars. 🙂

Quoi qu’il en soit, l’attitude de la presse n’est en rien étonnante. Pas plus que la nôtre qui – tous gorgés d’émotion que nous étions – a consisté à vouloir accueillir chacun une famille de syriens trempés dans notre deux pièces cuisine. Comme toujours, c’est une image choquante qui a provoqué ce si beau rassemblement spontané de citoyens concernés. Comme toujours, les dons dureront quelques semaines avant de disparaître. Comme toujours, ce sera mieux que rien. Pourtant, nous persistons à oublier les autres drames : tous sont aussi « loins des yeux, loins du coeur » que l’était Aylan avant la « prise de conscience ». Je vous pose donc la question : faut-il s’indigner uniquement lorsqu’on nous met la truffe dans le pipi ? Cet élan de générosité n’est il pas un peu tardif et hypocrite ?

Finalement, nous, citoyens embarqués par l’émotion, nous avons (et je ne nous félicite pas) encore réagi à l’instinct, sur le court terme. Pourtant, la question de l’immigration syrienne débattue en ce moment n’aurait même pas dû se poser : nous aurions pu envoyer quelques rafales en démonstration marketing qui auraient pu faire gratiner avec zèle quelques daeshiens. Nous aurions aussi pu libérer des territoires et prévenir l’exode des populations. Certes c’eut été au prix d’un soutien apporté à un dictateur, mais aussi et avant tout à des vivants que l’on a un poil tardé à regarder, à considérer et à sauver. Et, comble de l’hypocrisie, c’est maintenant, sous la pression populaire que notre gouvernement envoie nos petits avions. Peut-être aurait-il fallu commencer par là ? Bah…