Si j’étais maire, j’aurais une grosse responsabilité entre les mains : le bien être de mes concitoyens. Je serais sans doute à la tête d’une petite ville donc j’occuperais ma fonction plus par bonne volonté que par ambition personnelle (espérons). Je ne serais cependant pas infaillible et je suivrais le mouvement de mes camarades élus bien inspirés. Pour commencer, je flipperais ma race d’être tenu pour responsable de tous les maux de la Terre (enfin de la commune, tout au moins) et je ferais tout pour mettre en place le principe de précaution et ne pas me prendre de plainte au derche.
J’écouterais mes concitoyens les plus consanguins et les plus à cheval sur la sécurité. Je pourrais très bien leur dire qu’avant d’investir dans des équipements de sécurité routière superflus, éduquer leur progéniture serait déjà un pas en avant vers leur sécurité. Mais bon, je ne suis pas homme à chercher le conflit. J’installerais donc des dos d’ânes, des plots, des ronds-points surréalistes, des stops à tous les carrefours et des routes étroites. Ah ça, ça cassera la vitesse mais aussi les rétroviseurs et les gonades de tout le monde.
Mon mandat servirait aussi à lisser, à normer la vie des gens en leur rappelant que faire une activité physique c’est bien à condition qu’elle soit contrôlée, assurée, non motorisée, assistée du Samu, déclarée en mairie, écologique, silencieuse, etc.
Quant aux autres pratiques comme le quad, je la bannirais. C’est bruyant, ça pue, ça écrase des écureuils, ça pollue et j’en passe. Pour les dissuader, je poserais des panneaux « Interdit sauf desserte agricole ». J’en poserais partout, sans proposer d’itinéraire de contournement et même sans véritable raison, juste pour avoir la paix. Malheureusement, j’en poserais certainement trop au point de me faire haïr des quadeurs et de faire en sorte qu’ils ne respectent plus ma signalisation. Après tout, ils auront raison. Trop de lois tuent la loi.
Mais je ne m’arrêterais pas là. Je fermerais aussi tous les terrains miniers qui ne servent à rien, si ce n’est de terrains de cross pour le plaisir des motos, quads et VTT. Je me rappellerais trop tard des échecs de ces transformations de carrières en parcs publics paumés et leur réapropriation au final par les engins motorisés.
Le problème est que si je ne les ferme pas, je risque encore la plainte. Alors finalement peu importe, je raserais les terrains par peur. Imaginez que Kevin échappe au contrôle faillible de ses parents et se pète le tibia. C’est bibi qui va en taule. Alors au diable le bonheur des gens : le quad c’est trop dangereux et les gens sont irresponsables. En tout cas, ce serait ma politique jusqu’à ce que le lobby des quadeurs soit assez puissant pour m’effrayer.
Ca, ce serait la première année de mon mandat.