One Intranet to kill them all

Ca fait 10 ans que j’élève des Intranets pour une boite du CAC40. J’en ai vu quatre vivre et mourir, généralement pour des raisons parfaitement compréhensibles qui concernaient les performances, l’évolutivité ou, de façon plus pragmatique les coûts. Quoi qu’en réalité, c’est toujours l’argent qui gouverne, il ne faut pas se leurrer. 

Ces dernières années, nous étions parvenus à mettre en place un Intranet qui remplissait plutôt bien son rôle. Nous avions réussi à mettre en place un site fréquenté par plusieurs dizaines de milliers d’utilisateurs et dont la plupart des webmasters étaient satisfaits. Le déploiement de nouveaux espaces était en cours et l’avenir s’annonçait radieux. C’est bien sûr à ce moment là que la direction décide de sucrer l’Intranet. 

Çà ne me choquerait pas plus que ça si c’était le fruit d’une réflexion raisonnée et d’audits, mais ce n’est pas le cas. Nous ne savons pas ce qui a décidé à arrêter l’Intranet. Nous sommes pourtant les premiers concernés mais il faut croire que là haut, on se fiche éperdument de l’avis des petites mains et pire, de leur communiquer la moindre information.

Ceci dit, je soupçonne qu’il n’y ait pas de raison autre que les économies brutes. Après être passé à l’open source, l’Intranet coûte encore trop cher. L’Intranet coûte trop cher, mais aucun audit sérieux ne sera fait, et c’est le service communication qui expliquera qu’on peut très bien le remplacer par un outil de blog ou des « Google Sites ». En apprenant ça, les contributeurs ne me croient pas. Comment expliquer que le plan soit : « on ferme, on verra bien après » ?

A nous la charge maintenant d’annoncer la nouvelle à nos clients désabusés qui étaient en train de prendre possession de l’outil ou d’expliquer qu’une application neuve est déjà vouée à disparaître. A nous de faire le boulot ingrat de fossoyeurs de nos propres créations. Une entreprise n’étant pas une démocratie, j’obéis.

Mais quel manque de respect des utilisateurs et des concepteurs. J’avais déjà peu d’estime pour la direction et sa foire à l’illusion, mainteant je sais que ça ne s’améliorera jamais.

Apok

Si vous devinez de quelle société il s’agit ou percez le double sens de l’illustration, je vous demanderai de ne pas citer de nom. Merci.

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