Dans notre beau pays, nous avons l’exception culturelle française, un patrimoine qu’il nous faut préserver. C’est pourquoi la France a tant oeuvré en faveur des artistes.
En effet, les maisons de disques ne pourraient pas traquer le pirate correctement sans l’Hadopi ou débusquer le pédophile consanguin sans LOPPSI. Et bientôt, l’ACTA renforcera encore le pouvoir des majors et permettra enfin de s’assurer que la Culture est entre de bonnes mains.
Et c’est grâce à tous ces efforts que cette année, Reporters Sans Frontières nous fait l’honneur de nous admettre dans le cercle fermé des pays censurant le Net. Bel effort donc, mais la France n’est pour l’instant que « sous surveillance ». Je suis certain que d’ici peu elle aura sa place parmi les vrais pays filtrant le Net que sont la Chine, la Corée du Nord, Cuba ou encore l’Iran.
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Je vous laisse méditer sur une citation de Mario Vargas Llosa qui date de 1993 :
« La chose la plus importante que j’ai apprise est que les cultures n’ont pas besoin d’être protégées par les bureaucrates et les forces de police, ou placées derrière des barreaux, ou isolées du reste du monde par des barrières douanières pour survivre et rester vigoureuses. Elles doivent vivre à l’air libre, être exposées aux comparaisons constantes avec d’autres cultures qui les renouvellent et les enrichissent, leur permettant de se développer et de s’adapter au flot constant de la vie. La menace qui pèse sur Flaubert et Debussy ne vient pas des dinosaures de Jurassic Park mais de la bande de petits démagogues et chauvinistes qui parlent de la culture française comme s’il s’agissait d’une momie qui ne peut être retirée de sa chambre parce que l’exposition à l’air frais la ferait se désintégrer. »