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L’anecdote du jour : Freewifi et Hadopi

Source image : WinMacSofts

Je n’y ai jamais pensé, mais il fallait se douter que ça aller arriver : le délit de « défaut de sécurisation de son accès Internet » mis en place par Hadopi vient d’être pris en défaut, ou pas.

Free propose des points d’accès gratuits en utilisant nos Freebox comme relais. C’est louable, ça permet à n’importe quel abonné de free (un voisin, un passant…) d’utiliser la box d’un co-abonné pour accéder à Internet. Un second point d’accès un peu plus limité que le vôtre est donc créé, et parfois vous n’en soupçonnez même pas l’existence. Le seul élément auquel vous avez accès concernant ce point, c’est la possibilité de l’activer ou non. Impossible à sécuriser donc, d’autant qu’un simple code à 5 chiffres permet à un internaute malintentionné de se connecter.

Et bien vous allez rigoler, mais un freenaute de mon entourage a eu l’agréable surprise de se faire flasher par Hadopi. Or, ce n’est pas son adresse qui apparaît, mais celle d’un utilisateur de son point d’accès FreeWifi. Qu’à cela ne tienne, c’est sa box qui présente un défaut de sécurisation, c’est lui le responsable. Pris entre le marteau aveugle d’Hadopi et l’enclume free, le pauvre va sans doute un peu contester puis se contenter d’assumer les conséquences des actes d’un autre.

Outre son préjudice personnel, cette histoire de sécurisation des box va nuir à la volonté de partage de connexions entre utilisateurs. On savait que demander aux gens de sécuriser leur box était un moyen de trouver un responsable qui ne s’esquiverait pas. On savait que ce serait injuste, inefficace et nuisible. Aujourd’hui, aucun Internaute n’est surpris lorsque l’Hadopi étale sa bêtise.

Loppsi « retoquée », youpi ?

Ca s’est passé discrètement (plus qu’un tsunami) : la LOPPSI 2 est passée devant le conseil constitutionnel (comme sa petite sœur Hadopi) et tout le monde se félicite qu’elle ait été « largement retoquée ». Youpi.

Sauf que concernant le filtrage du Net, personne n’a rien à redire. Là encore pas de juge, c’est l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (imprononçable OCLCTIC) qui choisira quel site est pedopornographique. Quand je vois que lorsque je transfère un fichier nommé « starcarft 2 – domination », le proxy d’une boite me dit que c’est un contenu SM, j’ai peur.

Et encore, ça ce n’est rien. Car maintenant, on attend que l’État saisisse les nouvelles opportunités : filtrer le contenu de sites d’incitation au suicide ou au crime, le contenu pirate, et enfin tout ce qui déplaît aux entreprises du cac 40.

Bref, oui, ben youpi alors.