Archives de catégorie : Ethique

L’anecdote du jour : Freewifi et Hadopi

Source image : WinMacSofts

Je n’y ai jamais pensé, mais il fallait se douter que ça aller arriver : le délit de « défaut de sécurisation de son accès Internet » mis en place par Hadopi vient d’être pris en défaut, ou pas.

Free propose des points d’accès gratuits en utilisant nos Freebox comme relais. C’est louable, ça permet à n’importe quel abonné de free (un voisin, un passant…) d’utiliser la box d’un co-abonné pour accéder à Internet. Un second point d’accès un peu plus limité que le vôtre est donc créé, et parfois vous n’en soupçonnez même pas l’existence. Le seul élément auquel vous avez accès concernant ce point, c’est la possibilité de l’activer ou non. Impossible à sécuriser donc, d’autant qu’un simple code à 5 chiffres permet à un internaute malintentionné de se connecter.

Et bien vous allez rigoler, mais un freenaute de mon entourage a eu l’agréable surprise de se faire flasher par Hadopi. Or, ce n’est pas son adresse qui apparaît, mais celle d’un utilisateur de son point d’accès FreeWifi. Qu’à cela ne tienne, c’est sa box qui présente un défaut de sécurisation, c’est lui le responsable. Pris entre le marteau aveugle d’Hadopi et l’enclume free, le pauvre va sans doute un peu contester puis se contenter d’assumer les conséquences des actes d’un autre.

Outre son préjudice personnel, cette histoire de sécurisation des box va nuir à la volonté de partage de connexions entre utilisateurs. On savait que demander aux gens de sécuriser leur box était un moyen de trouver un responsable qui ne s’esquiverait pas. On savait que ce serait injuste, inefficace et nuisible. Aujourd’hui, aucun Internaute n’est surpris lorsque l’Hadopi étale sa bêtise.

Un lecteur bluray de daube sur la Freebox Revolution, quelle alternative ?

Moi je veux bien ne pas pirater, mais faudrait arrêter de me prendre pour un pigeon.

Bon, ça y’est, j’ai bien fantasmé avec la V6, mais il faut bien se rendre à l’évidence, c’est du caca de fennec.

Free ce n’est ni Apple qui sort des produits au hard soigné mais cher, ni Google dont les bêtas sont déjà béton. C’est plus l’Ikea de la box multimédia. Oh, je n’ai rien à dire sur le modem en lui-même, mais le player épuise ma patience.

Au début, je me suis dit que ça finirait par marcher car Free a l’habitude de sortir des trucs pas finis, mais non, pas là. Ce truc bas de gamme dans un emballage de luxe a toujours tendance à mal lire les Blu Ray et à les abîmer avec son mange disque en carton. Et puis si on ajoute cette plaisanterie de télécommande / souris, on atteint le summum du ridicule.

Le player n’est pas la spécialité de Free. Ils le font mal. Je n’ai pas plus d’espoir pour les autres fournisseurs d’accès alors cette fois c’est décidé. La box me servira uniquement de player UPnP (ce que le RaspBerry Pi fait déjà, mais bon) et je vais utiliser celui de mon PC.

Parfois, j’aimerais bien pouvoir éjecter mon DVD. Mais Dieu a répondu d’un geste : « non ».

Enfin, j’aimerais bien car je n’ai pas de lecteur logiciel. Et bien vous savez quoi ? Je vais peut être télécharger les versions HD piratées des DVD que j’ai achetés. Ce sera plus simple.

Attendez, non, j’ai mieux. Suivez les indications de cette page et lisez votre BluRay sur VLC. Après tout, j’ai un lecteur matèriel free donc toutes les licences pour le player, j’ai acheté le Blu Ray donc je suis dans la légalité.

Chers membres du Bluray consortium (Apple Inc., Dell Inc., Hewlett-Packard, Hitachi, Ltd., Intel Corporation, LG Electronics, Mitsubishi Electric, Panasonic Corporation, Pioneer Corporation, Royal Philips Electronics, Samsung Electronics, Sharp Corporation, Sony Corporation, Sun Microsystems, TDK Corporation, Technicolor SA, 20th Century Fox, Walt Disney Motion Pictures Group, Warner Bros. Entertainment), je vous conchie. Pourquoi regarder un film est-il toujours plus difficile à chaque nouveau média ?

Pof, une soirée film à l’eau.

SONY BDP S185

Edition du 16/09/2012 : J’ai reçu mon lecteur Blu Ray cette après midi. C’est un Sony BDP-S185 (69€) tout simple qui lit les Blu Ray (ça m’arrange) mais pas ceux en 3D (m’en fout). Et bien, figurez-vous que ô miracle, le lecteur a été capable de lire Hulk entièrement sans saccader. Voilà qui confirme que ma freebox a vraiment un problème avec les Blu Ray après 30 minutes de lecture…

Plus besoin d’un PC de gamer pour s’éclater… Une connection à haut débit fera l’affaire ! (SPI & Trivette ensemble)

Chers internautateurs et internautatrices, aujourd’hui mon cher ami spi et moi même allons vous parler d’un avenir probable des jeux vidéos.
Tout à fait mon cher Jean Tritri, je disséminerai mes commentaires perfides en italique. 

Depuis maintenant une vingtaine d’années, tout le monde tente de s’équiper d’ordinateur de plus en plus puissant afin de pouvoir profiter chez lui de jeux de plus en plus riches en termes graphiques, de jouabilité, de fluidité et j’en passe… Certains remettent leur ordinateurs au top de la technologie une fois par an afin d’être au top du top de la technologie gamer.

Or c’est en fin juin 2012 que SONY, constructeur japonais ayant fait ses preuves dans le domaine des jeux vidéo (playstation 1, 2 et 3), a racheté la société GAIKAI spécialisée dans le CLOUD GAMING, que l’on pourrait traduire par « jeux vidéo à la demande ». Ou comme on dit chez nous, jeu virtualisé.

Avec une très bonne connexion, les joueurs joueraient sur des jeux installés sur les serveurs de la société dont l’image leur sera renvoyée sur leur moniteur d’ordinateur, télévisions, tablette, téléphone portable…

NFS est très jouable sur GaiKai

J’ai pu tester le service avec ma connexion d’environ 5 Megas et j’ai été très agréablement surpris. Trivette ayant une bande passante légèrement plus faible n’a pas pu (pointons le du doigt et rions ^^). Vous pouvez essayer vous même un jeu (30 minutes) sur le site de GaiKai, ne vous en privez pas. 😉

Franchement, au début, j’étais très sceptique car jouer à partir du cloud génère un flux vidéo important (autant que la TV sur  votre box) et nécessite un temps de réponse (ping) rikiki.
Aujourd’hui, leurs serveurs sont très performants. Mais quid des futurs engorgements chez les fournisseurs d’accès qui brident déjà (officieusement) les vidéos YouTube ?

Avec cette nouvelle distribution, nous aurons alors la joie de pouvoir réunir les joueurs de plusieurs plateformes (PC et mac… :D) mais aussi le risque d’en voir disparaître d’autres « dis papa… C’est quoi une console de jeux? »… Ne revendez pas les vôtres, elles risquent de devenir des objets de collection.

Au début, vous devrez choisir entre investir dans de la bande passante ou une machine… 

Crysis est beau mais fait mal au crâne…

Mais ce choix se fera peut-être naturellement pour vous : l’informatique est en train de se scinder en deux avec d’un côté les utilisateurs occasionnels (consoleux, iMacqueux, iPadeux…) et de l’autre les power users (et là vous n’avez pas la joie d’entendre mon ton condescendant ^^). La première catégorie émerge depuis 2000, sera sans doute cliente de jeux sans installation et n’a pas de grandes attentes en terme de qualité graphique. Je les vois bien adhérer en masse. Pour la seconde catégorie, regardez les vous dresser en grand doigt d’honneur monsieur Sony. Il va falloir les convaincre avec mieux que ça.

Il s’en écoulera du temps avant de jouer à Crysis en 1080 lignes et 60 images/seconde. Les prochaines générations de consoles proposeront ce mode de jeu. Mais ne comptez pas tous y jouer. Pas tout de suite.

J’ai quand même peur qu’à terme, ce mode ne soit trop avantageux pour les éditeurs et se répande comme l’ebola. Imaginez : consoles pas chères, pas de problème de compatibilité. Que de tentations… 

Je suis curieux de voir l’avenir de la dématérialisation du jeu. Les contraintes techniques sont fortes. Il faut la trouver la bande passante de 5 Megas dans le Cantal ! Idem sur les appareils mobiles. 

Ensuite, on notera que cela va encore à l’encontre de la philosophie communautaire de l’Internet avec une nouvelle « dés-appropriation » du jeu de l’acheteur. Que ce passera-t-il si GaiKai ferme ? Comment revendre son jeu (ce qui est légal par jurisprudence depuis peu) ? 

Enfin, je tiens à préciser que malgré mon émerveillement du début, j’ai constaté qu’on atteint pas le niveau d’un PC : la résolution est plus faible, le lag est très faible, mais existe, le nombre d’image par seconde est trop faible (environ 24) et génère des maux de tête sur Crysis 2. 

En conclusion : un concept qui fonctionne, pas encore au top à cause de nos débits limités, plein d’avantages pour les éditeurs et le joueur peu exigeant, sacrifie encore la liberté du joueur de posséder son jeu. En ce qui me concerne, ce sera donc un « allez au Diable avec votre techno. » Mais peut-être pas pour vous. 😉

Encore merci au petit cousin de Bernard minet de nous avoir mis sur la piste de GAIKAI, sans qui cet article n’aurait jamais vu le jour.

En vous remerciant…

« Le sécuritaire, c’est pas la sécurité »

This image shows Nicolas Sarkozy who is presid...
This image shows Nicolas Sarkozy who is president of France. The image was taken on the occasion of the award of the Charlemagne Prize in 2008 in Aachen, Germany. (Photo credit: Wikipedia)

J’avais envie de relayer un petit article du blog Bug Brother. On y découvre Tristan-Edern Vaquette, un comédien qui traite de la montée du tout sécuritaire en France. Il explique qu’aux yeux de la population, alors qu’une dictature militaire est inacceptable, une « démocratie musclée » – beaucoup plus insidieuse – est politiquement tolérée.

C’est intéressant de se dire que ça se passe aujourd’hui même et que sous le prétexte de la sécurité, on parvient à brider la liberté des citoyens. La culture de la peur que l’on moquait chez les ricains est aujourd’hui chez nous : depuis les années 2000, des dizaines de lois « sécuritaires » défilent sans nous choquer plus que ça. Mieux, on les cautionne pour de mauvaises raisons (filtrage d’Internet pour la chasse aux pédophiles par exemple).

Je trouve que le sieur Vaquette résume assez bien : « Le sécuritaire, c’est pas la sécurité, et c’est antithétique avec la liberté. C’est un discours de culpabilité déresponsabilisant, c’est du contrôle social par la peur, et c’est dangereux pour l’État de droit. »

L’article est ici : « Le sécuritaire, ce n’est pas la sécurité ».

Et rappelons l’une de mes citations préférées : « Ceux qui renoncent à leurs libertés fondamentales pour un peu de sécurité temporaire, ne méritent ni l’une ni l’autre, et perdrons les deux. »
Benjamin Franklin.

A bon entendeur, rendez-vous dans 7 jours 😉

Terrorisme : Comme aux USA, un prétexte à la censure.

Suite à la tuerie de Mohammed Merah, notre fabuleux président a encore une fois démontré sa grande connaissance des moyens de communication modernes. Attention, ça pique les yeux :

« Désormais, toute personne qui consultera de manière habituelle des sites Internet qui font l’apologie du terrorisme ou qui appellent à la haine et à la violence sera punie pénalement. »

[youtube=http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=VKh_GsiR2is]

Bien entendu, c’est encore une fois une esbroufe et un coup de pression aux terroristes en herbe – espérons qu’ils apprécieront le geste – mais c’est aussi une magnifique façon de légitimer la Loppsi et  de renforcer le contrôle du Net. On reconnait bien là notre leader charismatique qui ne perd jamais le nord.

Quelques réflexions :

  1. Que je visite des sites terroristes ne fait pas nécessairement de moi un terroriste. Je suis peut être un journaliste ou un citoyen curieux ?
  2. Je me demande bien quelle loi j’enfreins en lisant Mein Kampf ou la recette pour créer de la dynamite.
  3. Les terroristes sont comme les pédophiles : habitués à agir de façon discrète.
  4. Il est vraiment temps de changer de président. J’espère qu’il ne se servira pas de ça pour se faire mousser.
Albert le moustachu a dit : « Le problème aujourd’hui n’est pas l’énergie atomique, mais le coeur des hommes. » Remplacez ça par Internet et vous aurez tout compris…

La France prem’s en europe sur la censure du Net.

En mars 2011, je rédigeais un article qui relayait l’analyse de Reporters sans Frontières sur la censure dans le monde. Avec une surprise plus ou moins grande, on y découvrait l’entrée de la France dans la catégorie « sous surveillance ». Merci à Hadopi et Loppsi pour l’obtention cette distinction.

Cette année encore, la France est le petit point rouge au milieu de l’Europe.

Carte de la cyber-censure - Reporters Sans Frontières.
Carte de la cyber-censure - Reporters Sans Frontières 2012.

Et pour rappel, voici la carte de 2011 :

Carte de la cyber-censure - Reporters Sans Frontières 2011.
Carte de la cyber-censure - Reporters Sans Frontières 2011.

Pour plus d’informations, lire l’article de RSF : Entre surveillance et filtrage, la brèche ténue des net-citoyens.

Superbe !

Magnifique paysage 🙂

Ce mois-ci, c’est black march.

En mars. N’achetez pas de disque. Ne téléchargez pas de musique légale ou non. N’allez pas au cinéma. N’achetez pas de DVD ou de jeux vidéo. N’achetez pas de livre ou de magazine.

Plus d’information (en français)

L’appel au boycott étant interdit en France, agissez selon votre conscience 🙂

Prenez le shit mais laissez moi ma liberté de voler

Si vous ne l’avez pas remarqué, ce blog est un peu orienté « liberté du Net ». Mais aujourd’hui, je vais pencher un peu côté artistes : j’ai trouvé un petit clip des Rois de la suède qui a le mérite de rappeler qu’être contre la censure, ce n’est pas forcément être pour le piratage. Alors ok, c’est un gros troll, mais il faudra réfléchir à la question quand on aura fini de sauver Internet.

Et ne confondons pas les citoyens inquiets qui défilent contre l’Acta, la SOPA, la PIPA ou l’Hadopi et les « pirates ». Cette petite vidéo fait un raccourcis dangereux. Alors, rappelons l’idée de  base :

  1. Internet est un moyen d’expression qui doit absolument rester neutre et sans filtrage. [in progress]
  2. Les artistes doivent percevoir une juste rémunération pour leur travail [to do].
Le second point va être un bon challenge, on va bien se marrer 🙂
Allez, je lâche le troll, d’autant que leurs autres clips sont sympas aussi :
[dailymotion id=xox1zi]

C’est beau un Anonymous

Internet est précieux, on ne le répétera sans doute jamais assez. C’est un médium unique en son genre qui donne à tous le même pouvoir : celui de s’exprimer et de répondre. C’est inimaginable à la télévision et pourtant, voilà qu’un outil donne aux gens de quoi échanger sans entrave. Il y a là de quoi voir émerger une conscience politique qui a tendance à disparaître dans la « vraie vie ».

Si on a l’impression que le peuple est obsolète aux urnes, il ne l’est peut-être pas sur la toile où aujourd’hui les DDOS ont plus d’impact que les grèves.

Armé d’Internet, le peuple a les moyens de s’unir derrière une (ou plusieurs) idéologie et de faire face à son représentant pas toujours fidèle qu’est le gouvernement. C’est ce qui se passe pour la première fois avec un certain succès aux Etats-Unis ou une bande de gus dans un garage a réussi à botter les lois liberticides SOPA/PIPA en touche.

Alors, en réalité ce n’est pas seulement « une bande de gus » car les majors du phonogramme ont réveillé les géants de la Silicon Valley sans lesquels la voix des « gus » aurait été bien plus étouffée. Rien de tel qu’un lobby plus puissant pour en contrer un autre. C’est moche, mais efficace.

Cela dit, en marge de Wikipedia, Google et Microsoft, cette petite voix prend du coffre et il se forme pour la première fois des embryons de conscience du web : je pense notamment à Wikileaks, mais plus récemment aux Anonymous. Enfantés par Internet, je trouve super fendard de voir la naissance d’une « nouvelle forme de vie » anarchique qui apprend et qui suit une vague idéologie (à laquelle, j’adhère bêtement ^^). C’est une communauté pacifiste, anonyme, active qui a une propriété que je trouve à la fois magnifique et dangereuse : ils sont tout le monde et personne. Comme une hydre, coupez une tête, il en repousse deux autres (brrr). Si j’osais, je dirais que les Anonymous ont quelque chose des Résistants.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=GwkCciNM_lk]

Jusqu’ici, je les trouve beaux. Comme les contributeurs de Wikipedia, j’espère que la majorité des Anonymous sont bons. Je suis optimiste, mais je me demande ce que va devenir un groupe dont la nature est si instable.

Les Anonymous devront sans doute affronter des démons intérieurs. Après tout, ils sont supposés nous refléter nous, des gens qui aspirent à la justice, une alternative libre aux gouvernements peut-être. Qui vivra verra, je suis très curieux et je vais tâcher de les suivre de plus près. On va bien se marrer 😉

« When the people fear their government, there is tyranny; when the government fears the people, there is liberty.  »
Thomas Jefferson

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=LteOvtvrn6Y]